Bras de fer entre l’Occident et l’Iran: cargos immobilisés, possible destruction de drone, anthropologue française emprisonnée

Les événements témoignant d’une montée de la tension entre l’Iran et l’Occident se sont multipliés ces derniers jours. Après son arrivée à la présidentielle, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Cette décision a été le début d’une lente dégradation des relations qui s’est particulièrement intensifiée cette semaine.

Des pétroliers saisis: 1-1

Les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé vendredi soir avoir « confisqué » un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d’Ormuz. Le bâtiment a été arraisonné par la force navale des Gardiens pour « non respect du code maritime international », « à la demande de l’Autorité portuaire et maritime de la province de l’Hormozgan », indique un communiqué sur Sepahnews, le site internet des Gardiens de la Révolution. Le Stena Impero « a été amené jusqu’à la côte après sa saisie et remis à l’Autorité afin (que puissent commencer) la procédure légale et l’enquête », ajoutent les Gardiens, armée idéologique de la République islamique dans ce bref communiqué.

L’annonce de la saisie du Stena Impero survient quelques heures après que la Cour suprême de Gibraltar eut décidé de prolonger pour 30 jours l’immobilisation du pétrolier iranien Grace 1. Le navire avait été arraisonné le 4 juillet par les autorités de Gibraltar, territoire situé à l’extrême sud de l’Espagne, qui le soupçonnaient de livrer du brut à la Syrie en violation des sanctions de l’Union européennes contre Damas. Téhéran a nié cette accusation et dénonce un acte de « piraterie » envers le navire chargé de 2,1 millions de barils de brut. Mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei avait déclaré que l’Iran ne laisserait « pas cette malveillance sans réponse. » « Nous y répondrons au moment et à l’endroit opportuns », avait-t-il ajouté sans plus de précision.

 

Drone iranien détruit par les Américains ?

Ce vendredi toujours, Donald Trump a affirmé que les États-Unis avaient bien « abattu » la veille un drone iranien au-dessus du détroit d’Ormuz, ce que l’Iran a de son côté catégoriquement démenti: « Allégations délirantes et sans fondement », a réagi vendredi le  porte-parole des forces armées iraniennes Abdolfazl Shékarchi.

La région du Golfe et du détroit d’Ormuz, par où transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète, est depuis plus de deux mois au coeur de vives tensions géopolitiques, sur fond de bras de fer entre l’Iran et les États-Unis, qui y ont renforcé leur déploiement militaire.

Arrestation d’une éminente anthropologue franco-iranienne de Sciences Po

Quelques jours plus tôt, mardi, les autorités iraniennes ont arrêté l’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah. L’arrestation de cette éminente anthropologue spécialiste de l’islam chiite, la dernière en date d’un nombre indéterminé de binationaux détenus en Iran, a été annoncée la veille par Paris qui a demandé des « clarifications » et « une autorisation sans délai pour un accès consulaire ». Le prestigieux institut Sciences Po-Paris, où travaille Mme Adelkhah, 60 ans, a dénoncé une arrestation « inadmissible et révoltante », affirmant « tout mettre en oeuvre pour que notre collègue Fariba soit libérée dans les plus brefs délais et les meilleures conditions ».

 

RTL info