Gen-NdayirukiyeAu début du siècle dernier, les explorateurs et missionnaires qui mettaient le pied au Burundi décrivaient les hima (sous-groupe des tutsi) comme des gens qui n’éprouvaient ni scrupule, ni pitié, et encore moins la honte et le remords (cf. les Barundi de Hans Meyer). On a pu l’expérimenter dans leur cruauté lors du génocide de 1972, quand ils prenaient des centaines de milliers d’innocents qui n’avaient rien de commun que le fait d’être hutu, et les massacraient dans un climat de « hystérie collective » (propres paroles de Buyoya, 1989). Et après, ni repentir, ni demande de pardon.
Au contraire, l’armée monoéthnique d’alors s’est ruée sur les institutions démocratiques à peine élues, et les a démantelées, après en avoir assassiné les dignitaires. Par après, les putschistes ont été en effet récompensés. Cyrille est devenu Ministre de la Défense quand Buyoya a parachevé le coup d’Etat en renversant Sylvestre Ntibantunganye en 1996. Et plus que certainement, Cyrille, Daradangwa et Cie sont restés les garçons de course de Pierre Buyoya, qui vient d’émerger après le 11/12, comme véritable régistre des perturbations en cours à Bujumbura.
Mais, o tempore, o mores! en 2015, le binôme coup d’Etat/décoration n’a pas tenu. Les temps ont changé. Pour obtenir les gallons, Cyrille devra attendre un peu, quand les manœuvres du boa constrictor Buyoya auront de nouveau étouffé la démocratie, si le temps le lui permettra. Le cours du temps est l’ennemi numéro un de tout un chacun. Toutefois, même sans décoration, Cyrille peut s’estimer déjà heureux d’être vivant, car sous d’autres cieux, pour une mutinerie du genre, il aurait été pendu. Le président Ndadaye qui a supprimé la peine de mort n’a pas eu les mêmes égards de la part des putschistes (Buyoya, Cyrille, Daradangwa et cie). Ils l’ont sauvagement assassiné. Mais vive le Burundi Nouveau, où les coupables peuvent s’amender et reprendre leur place dans la société.
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