Rwanda : Interné pour avoir dénoncé les dérives du régime

Barafinda Sigikubo Fred a été interné, ce 12/02/20202, au Centre psychiatrique de Ndera, dans les faubourgs de la capitale rwandaise, Kigali. Cette information est confirmée par la presse rwandais locale, dont le journal pro-gouvernemental igihe.com.

Barafinda Fred est un rwandais, revenu d’Ouganda à la victoire du Front Patriotique rwandais. En 2017, il a fondé un parti politique, RUDA et a posé sa candidature pour les élections présidentielles, laquelle a été invalidée par la Commission nationale électorale.

Depuis lors, en opposant politique, Barafinda ne cesse de dénoncer les actes « criminels » que pose le régime du président Paul Kagame contre sa population, dont les emprisonnements arbitraires, les disparitions, … Ces derniers mois, surtout au cours du dernier trimestre de 2019, les discours de Barafinda se sont appesantis sur les destructions sauvages des habitations des quartiers pauvres de la capitale Kigali sous prétextes des possibles catastrophes naturelles. Ces démolitions, faites précipitamment et sans compensation pour les propriétaires et les locataires, ont jeté des milliers de personnes dans la nature. On a vu des femmes des enfants, des mamans avec, dormir à la belle sous une pluie battante, dans la fange, à côté de leurs habitations détruites.  Les images ces actes barbares, d’un autre, âge étaient désolantes.

Barafinda est l’un des rares rwandais à avoir pris son courage à deux mains et à élever la voix pour dénoncer ce qu’il considère comme des actes des autorités qui sont-elles mêmes devenues des catastrophes envers la population qu’elles sont censées diriger. La sortie médiatique, osée, de Barafinda, a effarouché le régime de Paul Kagame. Et pour cause, les discours de Barafinda sont très suivis. Sa chaîne Youtube

Barafinda n’y va pas par quatre chemins. Il dénonce ces politiciens sans foi ni loi, qui montent des opérations en prétextant des catastrophes naturelles avec l’objectif inavoué de confisquer les propriétés de petites gens et ainsi dégager des terrains où les tenants du pouvoir et leurs amis vont construire des villas de luxe et autres buildings dont Kigali ne cesse de s’en enorgueillir.

Suite à ses discours, les redoutables enquêteurs de « Rwanda Investigation Bureau » (RIB) se sont déchaînés sur Barafindi par des interpellations intempestives, avec des détentions dans des lieux inconnus et des tortures de tous genres comme celle de l’enfermer dans un cercueil pendant plusieurs heures.

Aujourd’hui, dans son asile psychiatrique, Barafinda est à la merci de ses tortionnaires. Plaise à Dieu qu’il n’en sorte dingue et donc inoffensif pour le pouvoir.

Gaspard Musabyimana