(Agence Ecofin) – Standard & Poors a indiqué, citant des données de la banque centrale, que la valeur des actifs nets en devise des banques commerciales rwandaises avait chuté de 70% au terme de l’année 2015, à seulement 40 millions $. Dans le même temps, les réserves de change (quantité de devises détenues par la banque centrale d’un pays) ont reculé de 12%, à seulement 900 millions $ soit à peine 4 mois d’importations.
Dans un contexte de baisse généralisée des prix des matières premières, les revenus du secteur minier qui comptent pour près du tiers des exportations du pays, ont reculé de 40% en 2015. Or, dans le même temps, les importations tirées par la consommation des ménages et les investissements publics ont continué de progresser, creusant d’avantage le déficit courant (différence négative entre importations et exportations) à 14% du Produit Intérieur Brut, contre le taux déjà record de 12% enregistré en 2014.
Les analystes de S&P ont estimé sur cette base, que la dette extérieure globale du Rwanda a progressé à 1,7 milliard $ et représente désormais 90% du total des revenus extérieurs, contre seulement 60% une année auparavant (2014).
Mais le pays possède des atouts. La Banque mondiale et le Fonds Monétaire International lui prêtent des perspectives de croissance robuste et la dette globale du Rwanda ne dépassera pas les 36% du PIB d’ici 2019, et même baissera au-delà de cette période.
Compte tenu de tous ces éléments, l’agence américaine de notation a maintenu les notes B+/B sur les créances internes et externes de long et de moyen terme. Toutefois, elle a dégradé les perspectives du pays de « stables » à « négatives »expliquant que les risques liés aux comptes extérieurs étaient assez significatifs.
Idriss Linge