PR Newswire publié le : 19/03/2016 à 17:15 UTC 166 vues dans : Communiqués de presse
NEW YORK, 18 March 2016 / PRN Africa / — Avant que le représentant de l’Union européenne ne s’agace, une nouvelle fois, de la parution tardive des rapports, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a appris aujourd’hui que le Secrétaire général lui demande une enveloppe de 9 millions de dollars pour le Bureau du Conseiller spécial au Burundi, une somme que son Comité consultatif lui recommande d’imputer de 500 000 dollars*. Les propositions du Secrétaire général sur le mandat du Bureau au Burundi ont été accueillies avec circonspection par le Groupe des États d’Afrique qui s’est attardé sur les initiatives que les acteurs régionaux et sous-régionaux ont déjà lancées.
Le Contrôleur des Nations Unies, Mme Bettina Tucci Bartsiotas, a expliqué que l’enveloppe de 9 millions 435 200 dollars demandée par le Secrétaire général couvrirait le fonctionnement en 2016 du Bureau du Conseiller spécial pour le Burundi et ses 49 fonctionnaires. Pourquoi 49 postes? s’interroge le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) dans le rapport** que son Président, M. Carlos Ruiz Massieu, a présenté aujourd’hui.
À New York et au Burundi, le CCQAB recommande la suppression d’une dizaine de postes, demandant aussi des ajustements dans les dépenses prévues pour les voyages ainsi que la division par deux des dépenses proposées pour les consultants. Des 9 millions 435 200 dollars, le CCQAB recommande donc à la Cinquième Commission de passer à une enveloppe de 8 millions 942 100 dollars, le Secrétaire général ayant déjà ponctionné la somme de 1,6 million dans le budget des « dépenses imprévues et extraordinaires ».
Le représentant du Groupe des États d’Afrique a en effet estimé qu’il manque de la clarté dans certaines propositions du Secrétaire général. Ces propositions, s’est-il demandé, sont-elles conformes à l’obligation que l’Assemblée générale a faite au Secrétariat de tenir dûment compte de l’avis de l’Union africaine dans les questions de médiation, de prévention des conflits, de paix et de sécurité? Le représentant a souligné, à cet égard, le mandat de la Délégation de haut niveau de l’Union africaine sur l’organisation d’un dialogue inclusif au Burundi, au nom de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, sans compter le Secrétariat de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs.
Faut-il rappeler, s’est interrogé le représentant, que l’Union africaine a fait du Président ougandais, M. Yoweri Museveni, le Médiateur du dialogue inter-burundais, au nom de la Communauté des États d’Afrique de l’Est qui a elle-même désigné l’ancien Président de la Tanzanie, M. Benjamin Mpaka, comme facilitateur? Nous serions curieux de voir comment les propositions du Secrétaire général viendront compléter le travail des acteurs régionaux et sous-régionaux, a dit le représentant.
Au niveau de l’ONU, a-t-il poursuivi, le Secrétaire général ne décrit pas très clairement la division du travail entre les Bureaux des Nations Unies pour l’Afrique centrale, pour la région des Grands Lacs et auprès de l’Union africaine, sans oublier le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et l’équipe de pays des Nations Unies.
Pourquoi, s’est encore étonné le représentant, au lieu de parler de Conseiller spécial pour le Burundi, le Secrétaire général nous parle désormais de « Conseiller spécial pour la prévention des conflits, y compris au Burundi », ce qui sous-entend que la portée de son mandat irait au-delà du Burundi? Le représentant a espéré que l’équipe du « Conseiller spécial » respectera strictement « les principes de crédibilité, d’impartialité et de professionnalisme », non sans déplorer le fait que « certaines parties prenantes » aient choisi d’annuler ou de suspendre leur programme d’aide au développement au Burundi.
Le représentant de l’Union européenne (UE) n’a pas commenté le fond de la question, regrettant qu’après trois semaines de travail, des questions aussi importantes que le Burundi ne viennent que maintenant sur la table, sans parler de celles qui ne le sont même pas encore comme le budget révisé du système des coordonnateurs résidents et les propositions d’amendement au règlement du personnel. Quelles sont les raisons de ces retards, s’est impatienté le représentant en regardant du côté du Secrétariat. Quelles sont les mesures que le CCQAB prend pour accélérer son travail?
Combien de fois, s’est-il agacé, faudra-t-il que les États Membres soulignent l’importance de publier à temps les documents dans toutes les langues de travail de l’ONU, ce qui est « la clef » pour faciliter la qualité et le rythme des discussions, sur un pied d’égalité. Il faut nous rendre à l’évidence, s’est désolé le représentant, nous ne pouvons même pas faire respecter nos propres résolutions, dont celle du 23 décembre 2015 qui demande expressément au Secrétaire général de transmettre les rapports au CCQAB au moins deux semaines avant leur examen par la Cinquième Commission.
Même la règle officieuse selon laquelle aucun point ne peut être présenté pendant la dernière semaine des travaux est violée, a constaté le représentant. Il a demandé au Président la marche à suivre, étant entendu que les membres de l’Union européenne ne sont « absolument pas disposés » à prolonger la session « dans aucune circonstance ». Il ne faut pas s’en prendre aux « derniers maillons de la chaîne » mais remonter aux auteurs des rapports, a commenté le représentant de Cuba.
Le Président de la Commission a promis que le rapport sur le système des coordonnateurs résidents sera publié très prochainement. Celui du CCQAB a assuré que son Comité redouble d’efforts pour terminer l’examen des rapports en temps voulu et qu’il reste ouvert à toute nouvelle suggestion. Le Contrôleur des Nations Unies a affirmé prendre très au sérieux le calendrier de présentation des rapports et faire tout son possible pour s’y tenir. Peu convaincu, le représentant du Groupe africain a dit ne pas comprendre pourquoi certaines propositions budgétaires prennent du temps, notamment celles qui visent à soutenir le personnel sur le terrain.
La prochaine séance publique de la Cinquième Commission est prévue pour le lundi 21 mars à partir de 10 heures.
SOURCE Assemblée générale des Nations unies