Vital Kamerhe saura ce samedi 11 avril s’il peut quitter la prison de Makala. Le directeur du cabinet du président Tshisekedi a été écroué jeudi, soupçonné par la justice congolaise de fautes graves de gestion et de détournements de fonds dans le cadre du « programme des 100 jours ». Le tribunal de Kinshasa – Matete va statuer ce samedi après-midi sur sa mise en liberté provisoire ou non en attendant d’éventuelles confrontations qui sont de moins en moins à l’ordre du jour.
En attendant, il fallait régulariser sa détention. Une audience s’est tenu en prison. Son avocat Me John Kaboto, plaide pour une liberté provisoire. « Les indices de culpabilité qui pourrait peser sur sa personne ne sont pas établis. Il a fourni beaucoup de pièces très convaincantes et nous avons trouvé qu’il était bon qu’on lui accorde la liberté provisoire, pour que monsieur Kamerhe continue à coopérer et collaborer avec la justice. »
Pour cette audition supplémentaire, Vital Kamerhe a eu recours aux comptables susceptibles de prouver ses dires.
Quant aux confrontations, l’accusation se rétracte : elles ne devraient plus avoir lieu avant la semaine prochaine. Ce délai serait, de source judiciaire, pour recueillir de nouvelles dépositions et documents de nature à éclairer les agissements du directeur de cabinet du président.
Eviter une « tendance malheureuse à la politisation »
Par ailleurs, le porte-parole de l’UDPS, Paul Tshilumbu, a été suspendu pour avoir commenté sans autorisation l’affaire Kamerhe. Selon le communiqué du parti présidentiel publié vendredi soir, l’instruction avait été donné à tous ses cadres de ne pas s’exprimer pour éviter, une « tendance malheureuse à la politisation ». Sur l’antenne de RFI vendredi, Paul Tshilumbu appelait à éviter de politiser ce dossier et à respecter la présomption d’innocence de Vital Kamerhe.
Dans ce contexte, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » interpelle les autorités politiques comme judiciaires. Elle rappelle que plusieurs autres scandales ont entaché, y compris ces derniers mois, l’Etat congolais. L’affaire des 128 millions de la Gécamines, des 15 millions des produits pétroliers pour ne citer que celles-là sous l’époque Tshisekedi. Mais pour ce collectif d’ONG congolaises et internationales, il faut aussi s’intéresser au passé, pour que les millions détournés sous le régime de Joseph Kabila soient restitués au trésor public.
La corruption depuis des années a coûté des milliards à la RDC. (…) Nous voulons que justice soit faite et que la lutte contre la corruption soit un objectif pour tout le monde.
RFI