Les services de l’urbanisme devraient consulter les experts en environnement et aménagement du territoire avant d’attribuer des parcelles tout comme les bénéficiaires devraient le faire avant de construire leurs maisons.
Les propos sont du spécialiste en environnement et aménagement du territoire Bernard Sindayihebura, après une tournée avec la presse sur le lac Tanganyika. Des dégâts énormes sont observés au niveau de certaines constructions le long du lac surtout vers le sud de la ville de Bujumbura.
Ces constructions sont notamment Lacosta beach dans Kibenga et les maisons des environs, Saga vyondo, Zion beach, safari gate , safi beach, bref, les pertes sont énormes tout le long du lac Tanganyika. Et pour cause, les fortes précipitations ces deux dernières années en République Démocratique du Congo, en Tanzanie ,en Zambie et au Burundi , quatre pays qui se partagent le lac Tanganyika. Les eaux de pluies qui se sont déversées dans le lac Tanganyika ont fait que le niveau du lac est sensiblement monté occasionnant des dégâts dues aux inondations le long de ce lac, explique professeur Bernard Sindayihebura, spécialiste en environnement et aménagement du territoire.
Il précise que le 12 mai 2020 à 10h30, le niveau du lac Tanganyika était à 776,10 centimètres. Et d’ajouter que le lac Tanganyika avait atteint ce niveau en 1964. Ce spécialiste fait savoir que dans 58 ans ce phénomène pourrait se reproduire, d’après des recherches menées. Pour professeur Bernard Sindayihebura, il faut maintenant prendre les décisions qui s’imposent.
Il conseille aux services de l’urbanisme de consulter les experts avant d’attribuer des parcelles et aux bénéficiaires d’interroger le passé avant de construire. Selon lui, il faut mettre en place une côte d’alerte en dessous de laquelle il ne faut jamais construire. Concrètement il ne faut pas tenir compte de la distance sur terrain pour construire, mais de la côte d’alerte qui sera définie sur base des données historiques, a-t-il expliqué.
Au niveau du lac Tanganyika, à certains endroits où on observe des constructions anarchiques, l’Etat pourrait indemniser ces habitants et y définir une zone touristique avec des constructions mobiles, a conclu Professeur Bernard Sindayihebura. Il indique qu’avec la saison sèche, le niveau du lac Tanganyika va commencer à diminuer mais lentement.
Par NDARIBAZE Jean Marie