Pour la première dans son histoire, la capitale Port Moresby, de l’Etat indépendant de Papouasie-nouvelle-Guinée, abritera le 8ème Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, du 30 mai au 1er juin 2016. D’après le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Rimbink Pato, tout est fin prêt pour accueillir une telle manifestation.
L’évènement s’annonce historique aussi, dans la mesure où d’importantes décisions orienteront l’avenir du Groupe ACP, en terme de restructuration du Groupe, le financement de celui-ci, mais aussi en terme d’opportunités d’élargir le spectre de partenariats de l’organisation. Eu égard à l’Accord de Georgetown, acte constitutif du Groupe ACP, le Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement est l’organe décisionnel suprême du Groupe. D’où les nombreuses attentes de ce Sommet, notamment, le future mandat politique du Groupe ACP, nécessaire pour réorienter l’organisation, et statuer sur ses relations futures avec l’Union européenne, au-delà de l’échéance de l’Accord de Cotonou en 2020.
« Repositionner le Groupe ACP pour faire face aux défis du développement durable », tel est le thème de ce sommet. Un thème, qui symbolise bien la dynamique que les chefs d’Etat et de Gouvernement comptent donner au future Groupe. Durant trois jours, Les différentes sujets à débattre porteront sur : le développement équitable et durable en faveur des populations ACP ; le renforcement et le rôle du Groupe ACP dans la gouvernance mondiale pour le développement ; la paix, la sécurité et la stabilité politique, comme conditions préalables au développement.
A cet effet, dès le 30 mai, le projet d’ordre du jour de la réunion conjointe du Conseil des ministres ACP et des ministres des Affaires étrangères ACP, prévoit une analyse du Rapport du Conseil des ministres ACP au 8ème Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement. Les ministres devront tirer les conclusions sur les évolutions majeures concernant le Groupe ACP, depuis le 7ème Sommet. Suivra ensuite les 31 mai et 1er juin 2016, la conférence des chefs d’Etats et de Gouvernement ACP, sur les questions précitées.
En effet, plusieurs réunions antérieures ont eu lieu, pour préparer avec succès, la tenue de ce sommet. Tel était le cas de la 103ème Session du Conseil des ministres ACP, qui s’est tenue à Dakar, les 26 et 27 avril 2016.
Les Ministres ont pu tirer les conclusions sur les différents sujets en rapport avec le commerce pour le développement, la pêche, le sucre, ou même l’intégration commerciale et bien entendu des questions institutionnelles liées au Groupe. Il en était aussi question de l’évaluation de l’Accord de partenariat avec l’Union européenne(UE), et les difficultés d’application de celui-ci par certains Etats, a confirmé Leon Raphaël Mokoko, Président du Conseil des ministres ACP. Le rapport et les recommandations de cette 103ème Session du Conseil des ministres ACP sont fort attendus lors du 8ème Sommet des chefs d’Etats et de Gouvernement ACP.
Il en était de même de la rencontre de haut niveau, du 28 avril 2016 à Dakar, du Conseil des ministres conjoint ACP-UE. Les deux partenaires ont jeté les bases de négociation de leur futur partenariat, au-delà de 2020. En ce qui concerne l’Accord de Partenariat Economique (APE) avec l’UE, les conclusions des ministres ACP, font appel aux régions du Groupe ACP, n’ayant pas encore signé leur APE, à définir un cadre consensuel bénéfique, permettant de signer l’APE. Cependant un appel des ministres ACP, a aussi été lancé à l’Union européenne, afin qu’elle face preuve de flexibilité dans les négociations commerciales avec les régions ACP.
Depuis des mois, tous les organes du Groupe ACP, sont à pied d’oeuvre, pour la réussite de la 8ème conférence des chefs d’Etats et de Gouvernement du Groupe ACP. Ainsi, au sein du Secrétariat ACP, plusieurs réunions de travail sur les questions éludées plus haut, sont organisés par un groupe de travail baptisé le « Bureau du Comité des Ambassadeurs ». Depuis 2013, le Groupe des Eminentes Personnalités(GEP) présidé par Chef Olesegun Obasanjo, ancien Président du Nigéria, a mené des investigations des consultations et des reflexions, dans les 6 régions du Groupe ACP. Le rapport de ce travail titanesque du GEP baptisé « UN GROUPE DES ETATS D’AFRIQUE, DES CARAÏBES ET DU PACIFIQUE DU 21ème SIECLE REPONDANT AUX BESOINS DE SES POPULATIONS », donnera une impulsion sur les décisions à prendre vis à vis de l’avenir du Groupe ACP. Le rapport et les recommandations du groupe de travail du Bureau du Comité des Ambassadeurs et celui du GEP sont très attendus lors de ce 8ème sommet.
Ce Sommet revêt donc un caractère crucial pour l’avenir du Groupe ACP. La question fondamental du repositionnement global et stratégique du Groupe ACP, en tant qu’acteur mondial et efficace, devrait engager la responsabilité des Etats membres, à soutenir les besoins importants de l’organisation, principalement son financement. D’autant plus que, l’échéance de l’accord de Cotonou arrive à échéance en 2020. Une raison de plus pour ce 8ème Sommet, de donner un signal fort attendu au niveau des Etats memnbres. La solidarité dont a fait preuve le Groupe ACP depuis sa création en 1975, devrait se matérialiser, pour réinventer le groupe, repositionner celui-ci, lui permettre de conserver sa pertinence sur la scène internationale, et répondre ainsi aux besoins des populations des Etats membres, bien delà de l’Accord de Cotonou.
Ghislain Zobiyo
Publié par Ghislain Zobiyo le 29 mai 2016