Je m’interroge : quid de la plainte que le Burundi a porté contre le Rwanda pour ses actes de déstabilisation et d’agression à partir de son territoire ?

A ce jour, ni à l’ONU ni à l’EALA, c’est silence radio et ce silence devient de plus en plus assourdissant. Pourtant, beaucoup de textes internationaux nous parlent de cohabitation pacifique, de coopération, d’intégration régionale et sous régionale devant pouvoir favoriser la paix, le développement socio-économique ainsi que la protection de l’environnement.

Quelle gloire tire la France de cet acharnement à s’attaquer à plus faible que soit ? Tous savons que depuis l’époque des coups d’Etat fomentés par Mr France du nom de Foccart, à nos jours les pratiques aidant à contrôler l’Afrique par des hommes de paille sont toujours d’actualité. Les formes ont changé mais le fond reste le même, en témoigne la tentative de révolution de couleur dont les stigmates sont encore observables au Burundi.

Pour le moment les néocoloniaux amorcent les coups d’estocade à assener aux dirigeants de ce pays par des résolutions de complaisance ayant comme finalité le prétexte de se donner bonne conscience, le jour où il faudra aller bombarder le territoire, car ils nous diront, la main sur le cœur, que c’est pour y protéger les droits de l’homme , rétablir la démocratie , aider le développement et promouvoir la liberté et le bonheur des populations comme ils l’ont fait en Libye, en Irak et actuellement en Syrie. Croyez-moi, ils font plus de dégâts que de bien et les conséquences négatives survivent durablement, c’est le non-dit, le non-avoué et le but ultime.

Actuellement, on lit que l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) va révoquer la décision du Burundi d’interdire les échanges commerciaux avec le Rwanda, a affirmé le président du bloc Daniel Kidega. Il a appelé le gouvernement burundais à rester sur le chemin de l’approfondissement de l’intégration de l’EAC, à permettre la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. On a assisté ces derniers mois à la circulation des assaillants et des armes vers le Burundi compromettant gravement la sécurité de l’Etat et des citoyens mais cela c’est du menu fretin ! C’est banal, c’est rien du tout.

Fort heureusement jusque maintenant « Le gouvernement du Burundi rejette toute disposition de la résolution en rapport avec l’envoi d’une force quelconque sur son territoire », a fait savoir le 3 août dernier le porte-parole du gouvernement burundais dans un communiqué.
Une annonce claire et sans appel qui fait suite à la résolution de l’ONU adoptée quelques jours auparavant à l’initiative de la France et qui prévoyait le déploiement de 228 policiers dans le pays pour tenter d’y ramener le calme.

Les media des réseaux francophones sont en appui à cette sensibilisation des opinions publiques et internationales depuis bientôt trois ans, contre le Burundi, de telle sorte qu’au moment venu la chose paraitra normale, logique, obligatoire et salutaire. Le Rwanda qui joue le rôle de point focal pour la coordination de ces actions est montré sous son bon jour et serait plutôt la victime du méchant régime de Bujumbura. Cet extrait en dit long « Il y a un processus de diabolisation qui est mené par le pouvoir burundais par rapport à Kigali » …. « On ne peut pas imaginer un quart d’instant qu’on est devant un système démocratique » Bernard Maingain (TV5MONDE, 11.08.2016).

Sérieusement, comment voulons-nous que l’Afrique puisse se développer de façon endogène alors que les forces centrifuges sont générées de l’intérieure via des suppôts des néocoloniaux dont les consciences sont achetées en vue de tout faire exploser au détriment des Africains ?

L’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA) va révoquer la décision du Burundi d’interdire les échanges commerciaux avec le Rwanda dit-on ? Va-t-elle se pencher avec la même vigueur sur la plainte qu’a déposé le Burundi contre l’agression qu’il subit orchestrée par le Rwanda ? Va-t-elle évaluer le manque à gagner que le Burundi a subi depuis cette déstabilisation qui dure déjà depuis quelques années ? Va-t-elle envisager des réparations en guise de recherche de geste de bonne volonté et de justice envers la population burundaise qui paye les pots cassés d’un conflit qui lui imposé de l’extérieur? Le Rwanda va-t-il s’amender ?,…..

Attendons voir on n’a plus que quelques jours à dormir. Le monde change et évolue n’en déplaise aux néocoloniaux et leurs suppôts. Dommage car leurs visées ne font que rendre la planète invivable et dangereuse pour tout le monde, eux y compris.

Ruvyogo Michel