Tout commence avec un débat télévisé sur la Voix d’Amérique au micro du journaliste Frédéric NKUNDIKIIJE. Ce jour là, Jacques s’exprime ainsi: « Un génocide est impossible au Burundi, tant que SE le Président NKUKUNZIZA est au pouvoir. Mais, s’il venait à être brutalement assassiné, on peut craindre la réaction de la population, à l’instar de ce qui s’est passé au Burundi en 1993 ».
La réaction de l’opposition ne s’est pas fait attendre, avec une interprétation surprenante: selon cette interprétation étonnamment perverse, Jacques BIGIRIMANA (que nous appellerons JB pour simplifier) venait d’assumer un génocide que NKURUNZIZA et son entourage seraient entrain de préparer. Or, à ce que je sache, même si ici en SCANDINAVIE, nous ne sommes pas toujours bien informés, JB n’a pas prononcé le mot génocide. Il semble que le Journaliste de la VOA vient de le préciser à un interlocuteur qui s’acharnait à y revenir.
J.B est donc victime de son franc parler, qui tranche avec les habitudes de bon nombre de politiciens burundais , qui te tuent en douceur: BA RWICA RUHOZE. Car, par cette déclaration, JB a dévoilé et donc déjoué en quelque sorte, un plan d’assassinat du chef de l’Etat NKURUNZIZA,ni plus ni moins. Pour nous, la réaction normale et attendue de l’opposition radicale, eût été de démentir toute implication dans un tel projet de complot , et de se réjouir plutôt de cette déclaration rassurante, émanant d’un proche, JB, du Président de la République.
Une fois démasqué , le projet de complot était mis à mal, car les comploteurs avaient rassuré les quelques occidentaux séduits par le projet, que la disparition de NKURUNZIZA n’allait entraîner que très peu de dégâts, en termes de pertes en vies humaines, par rapport à l’hécatombe du génocide qui serait en préparation. Selon toujours les comploteurs, la situation serait rapidement maîtrisée grâce aux bataillons promis, et qui seraient aussitôt dépêchés par celui que beaucoup appellent, le dictateur de KIGALI, celui que son peuple vient de « plébisciter » pour un bail indéterminé à la tête du Rwanda.
Mais cette déclaration de JB a semé le doute chez ces Occidentaux, naturellement opposés à l’accession au pouvoir à la suite d’un génocide ou hécatombe. Nos braves occidentaux venaient de comprendre le scénario prévu par l’opposition radicale: assassiner le chef de l’Etat et profiter du chaos prévisible, pour s’emparer du pouvoir, comme cela s’est déjà fait ailleurs. Plus tard, les investigations des grands services de renseignement ont corroboré les propos de JB concernant ce projet d’attentat et ses conséquences prévisibles.
JB vient donc de couper l’herbe sous le pieds de ceux qui rêvent d’un scénario à la rwandaise, où le FPR a opté pour la décapitation de l’Etat, stoppant net la mise en application des accords d’Août 1994 à Arusha, stipulant un partage du pouvoir transitoire , avant des élections démocratiques, dans lesquelles le FPR aurait eu beaucoup à perdre.
Dans le cas du Burundi, une fois NKURUNZIZA éliminé, les comploteurs prévoyaient de:
•Installer dans la durée un gouvernement dirigé par un pion de quelques occidentaux et de KIGALI;
•Annuler le dialogue interne et externe , à l!instar de ce qu’a fait le FPR après le6 Avril 1994,
•Modifier profondément l’actuelle constitution, en remplaçant le suffrage universel par un système de grands électeurs. ( devinez qui est Grand et petit électeur)
Ayant sérieusement déstabilisé les plans de l’opposition radicale, JB doit s’attendre à des représailles, car il a affaire avec des gens qui ne reculent devant rien; des gens prêts même à sacrifier les leurs pour accéder au pouvoir. Il paraît même que beaucoup de tutsi de l’intérieur du pays craignent pour leur vie, plus les opposant radicaux de la même ethnie, que d’éventuelles traques par des imbonerakure ou services de sécurité du pays.
Quand à JB, suite à sa déclaration, il aurait déjà échappé, seulement en quelques mois, à deux attentats, un dans la capitale Burundaise, un autre lors d’une mission à l’extérieur du pays. Nous venons d’apprendre que lors de sa visite en Belgique où il séjournerait encore, prudence oblige, personne n’est au courant de ses déplacements ni de ses contacts , à part les quelques autorités du ministère des affaires étrangères qu’il a officiellement rencontrées.
En fin de compte,Tout en déplorant cet état d’insécurité personnelle de JB, aux prises avec des radicaux de la diaspora, des activistes de la société civile et même de hauts responsables étatiques, pour seul crime d’avoir contribué à déjouer un grave complot, et sachant que les comploteurs préparent d’autres actions, notamment en essayant de diviser l’armée et la police sur base ethnique, en finançant et armant des occupants des camps de réfugiés, nous saluons la position de certains pays occidentaux, qui prônent désormais un dialogue non basé sur des conditionnalités de l’opposition radicale.
Prise, en effet, la main dans le sac, cette opposition radicale, dont le CNARED se revendique l’exclusivité, ne pourra plus exiger une solution excluant NKURUNZIZA ( qu’ils ont tenté d’assassiner) qui reste incontournable. D’après nos investigations, suite à ce nouveau positionnement de la communauté internationale, les choses pourraient s’accélérer, et il n’est pas exclu qu’un nouveau gouvernement d’union nationale,incluant de personnalités recommandables, soit bientôt mis en place. Il restera alors au moins deux défis majeurs: traquer d’éventuels irréductibles et s’atteler aux projets de développement.
par NDEBERI Jean François