Résumé de l’émission « Murisanze » de VOA du 18 octobre 2016

Sur la voix de l’Amérique, les intervenants et les réponses données montrent que les politiciens burundais sont dans la tourmente c’est en résumé ce que je constate dans les réponses de mon confrère journaliste CIRAMUNDA Richard. En guise de rappel NKUNDIKIJE Frederick passe en revue l’intervention du président Idriss Deby qui choque l’opposition burundaise.

C’est un pavé que le président tchadien vient de jeter dans la marre de l’opposition burundaise. Idriss Deby estime que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza est légal.

Le président Idriss Deby a également déclaré que la crise actuelle au Burundi est née de l’immixtion des puissances étrangères. Faux rétorque l’ancien président burundais, Domitien Ndayizeye :

« Quand le parti CNDD-FDD a décidé de mettre en avant Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat, c’est à ce moment que les manifestations ont commencé à Bujumbura et dans tout le pays. Il n’est donc pas question de prendre les burundais comme des enfants. Comme si c’était des gens qui devraient apprendre quelque chose des Etats-Unis ou de la France ou de l’Union européenne. »

Le soutien affiché d’Idriss Deby à son homologue burundais Pierre Nkurunziza a en revanche été très bien accueilli par le pouvoir, qui se frotte les mains à Bujumbura. Pour Joseph Ntakirutimana, le Secrétaire général adjoint du CNDD-FDD, la vérité a enfin triomphé.

Il reste que les déclarations du président en exercice de l’Union africaine contrastent avec la position officielle de l’organisation. On se rappelle qu’en 2015, un rapport d’experts juridiques commandité par l’UA avait conclu que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza était anticonstitutionnel. Mais l’important vient des pays limitrophes où les instances judiciaires ont tranché sur les plaintes de l’opposition burundaise que ce mandat et bien légal et qu’il faut contribuer à la reconstruction du pays au lieu de pleurnicher ou saboter la paix et la réconciliation.

Par l’émission j’ai essayé de suivre de près pour aider à la traduction même si je ne peux écrire tout en détail.

Selon CIRAMUNDA Richard journaliste et patron de la Radio Bujumbura Internationale, il trouve que les politiciens au Burundi qui dérapent devraient avoir un blâme ou une punition car en démocratie, la participation aux élections et aux urnes partagent les différents des uns où des autres. Les élections ne doivent jamais être sabotées par des retraits de candidature à la dernière minute. Les préparatifs coûtent chers, c’est un devoir patriotique d’aller voter au lieu de chercher à perturber la tenue des élections.

Selon Léonidas un intervenant
Le président du Tchad ne devrait pas dire que la loi burundaise a été non respectée pour les élections en 2015. Le président Idriss Deby a vu bien que les burundais ont leur constitution. C’est un pays souverain et les instances judiciaires dont la cour constitutionnelle a bien validé ce droit de se présenter.

SELON LEONCE NGENDAKUMANA
Ce que j’ai reproché à Idris Déby, son désir n’est pas celui de l’U.A entière. C’est le désir de chacun et il n’allait pas dire sa position alors qu’il est actuellement président de l’U.A Moi Léonce, je crois que les Accords d’Arusha parlent autrement, je crois bien sûr que Idris Déby blague.

Selon WILLY NYAMITWE Conseiller principal à la présidence du Burundi

Comme si je répondais à la voix de l’Amérique, vous êtes mieux renseigné que moi qu’en 2000 aux Etats-Unis, deux candidats ont eu un différent. Il s’agit de Al Gore et Georges Bush, la justice a tranché, Georges Bush a gagné et tout est revenu dans l’ordre. Quand la justice se prononce sur un litige il ne faut jamais recourir à la force ou à d’autres intrigues.

L’intervention du journaliste de la voix d’Amérique
La cour constitutionnelle est accusée d’être au service du pouvoir NKURUNZIZA.

WILLY NYAMITWE :
La cour constitutionnelle, la constitution au Burundi tout cela est au service du peuple et du gouvernement. Un président au pouvoir est le père de la nation c’est une évidence partout, il travaille pour tous. En principe, des fois je suis troublé par les journalistes, ce que dit CIRAMUNDA Richard, il sait souvent à quoi il a à jongler entre les radicaux qui l’approchent et la vérité journalistique qui doit sortir pour le bien d’un peuple. Mais je suis en quelque sorte déçu car les journalistes devraient être au service du peuple au lieu d’essayer de réconforter des individus. Ce n’est pas lui que je veux critiquer, mais ces innombrables journalistes qui sont devenus chien de garde pour certains avantages et le message de paix ou d’un peuple est oublié malgré tout.

Concernant les Accords d’Arusha ce n’est pas les Étrangers qui connaissent mieux notre constitution au Burundi.

CIRAMUNDA RICHARD :
Ce que j’ai voulu dire tantôt, il faut que la loi sur les élections soit revue dans le but d’empêcher les gens de se retirer. Quant à Léonce NGENDAKUMANA, on dirait qu’il joue l’ingratitude car il ne peut négliger un pays, un chef d’État, un président de l’U.A Il ose nous dire qu’il blague quand il parle ?

QUESTION DE CLAUDE de la voix d’Amérique :
Ma question est posée à Willy NYAMITWE un chef au Burundi mais quand il parle il ne veut pas respecter les autres. Moi aussi je suis burundais issu du CNDD-FDD, j’observe tout et quand on lui demande les affaires d’Arusha, on dirait qu’il n’accepte pas. Je pense qu’il faut un respect des autres intervenants. Quant à NGENDAKUMANA Léonce, il doit parler comme un responsable politique, il manque une vision globale de ce qui est juste. Avant de passer outre la réalité, il faut agir comme un responsable qui a connu des difficultés au Burundi.

Willy NYAMITWE

En grosso modo, la vérité blesse car si la vérité éclate on dit que c’est l’arrogance. Or les Accords d’Arusha, nous sommes pour eux au gouvernement et les institutions respectent les quotas. Les élections et la loi électorale nous les respectons. La constitution nous la respectons. La cour constitutionnelle tranche et nous respectons l’issu des conclusions pour les appliquer.

Le journaliste intervient pour poser la question à Willy NYAMITWE.
Willy ici c’est le problème d’un troisième mandat qui est venu empirer la situation car sur ce sujet même les membres, les ténors du parti CNDD-FDD ont quitté, ont frondé et ils ont parlés des fautes graves commises qu’en pensez-vous de tout cela ?

Willy NYAMITWE REPOND :
Ceux qui sabotent le Burundi ce n’est pas seulement les frondeurs, les Burundais eux-mêmes. Or quand avant le choix d’un candidat, les congressistes se rencontrent dans le but de désigner leur candidat, la majorité, leur choix doit être accepté. Quand un pays organise des élections dans la paix et transparence, en pleine journée dans tout le pays, avec plusieurs candidats de l’opposition, il faut accepter la décision du peuple. Or les frondeurs n’ont pas accepté la décision de la majorité des congressistes, ils ont préféré les conseils de leurs complices pour claquer la porte à leur parti politique. D’autres ont abandonné la compétition dans le but de faire échouer ce processus et ils travaillent pour les autres ce n’est pas le peuple burundais qui les a délégué.

Et toi Richard où se trouve la vérité ?
Richard CIRAMUNDA
Comme je ne cesse de donner des conseils constructifs, le président Idris Déby, je crois bien à ce qu’il a dit sur le Burundi. Effectivement s’il y a un différent, nous sommes désolés de constater que l’opposition consulte les étrangers, il y a le Rwanda en qui on a confiance, l’Europe, la C.P.I, or les étrangers qui veulent aider ont des intérêts à défendre. Si l’opposition les consulte ce n’est pas par intérêt du peuple burundais qu’ils se pressent d’honorer, ceux qui les consultent donnent des promesses s’ils gagnent. Cela est une vérité même pendant le maquis ceux qui donnaient des aides à celui-ci ou celui-là avaient des promesses par intérêt. C’est ainsi qu’il faut connaître que les étrangers ne vous aiment pas plus que vous-mêmes qui devrez aimer vos semblables, la population burundaise en particulier.

Un autre intervenant en ligne parle :
Non je ne crois pas à Richard, il parle qu’il faut oublier les étrangers qui nous aident, ils nous donnent plus, les blancs nous donnent beaucoup mais bien sûr il peut y avoir des méchants qui peuvent perturber les pays. Mais je donne l’exemple du Zimbabwe. Robert Mugabe a eu des difficultés dans son pays et en reniant les blancs, il a gagné quoi ? La désolation et la pauvreté de la population. Nous ne voulons pas avoir des problèmes au Burundi comme lui.

LEONCE NGENDAKUMANA
Non chez nous au Burundi pas d’étrangers qui s’occupent de nos problèmes. Ce sont les Burundais eux-mêmes qui les cherchent. Des hommes au pouvoir circulent aussi le monde pour expliquer aux blancs alors pourquoi s’ils ne voyaient pas de l’importance à ces visites. Nous devrons voir l’essentiel. Pourquoi les Accords d’Arusha ont été bafoués ? Le troisième mandat n’était pas un problème si la parole donné était respectée.

Willy NYAMITWE
C’est normal que Léonce se trompe peut-être qu’il commence à avoir une courte mémoire. Si ce troisième mandat chez lui n’est pas sa thèse de contestation pourquoi l’acharnement pour continuer des complots contre le peuple ? Les blancs, nous avons dit qu’ils profitent de tous ces opposants pour amadouer quelques individus par l’intérêt et non pas par amour.

Le président Idris Déby a raison car les étrangers cherchent des troubles pour s’implanter dans quelques pays.

Un autre intervenant demande à Willy NYAMITWE, j’ai quelque chose à lui dire, il faut éviter d’utiliser le mot groupuscules.

L’intervention de Richard CIRAMUNDA
Un intervenant m’a accusé d’avoir dit que des politiciens se retirent des élections.
Il faut comme je l’ai dit que la loi électorale soit respectée et personne ne doit se retirer. Il faut bien planifier les élections pour éviter des doutes et des tentatives de tricherie et trouver beaucoup d’observateurs qui rassurent. Chez nous quand les élections sont en préparation, des politiciens deviennent comme enragés et s’adonnent à saboter au lieu d’enrichir les chances de réussite des élections.

L’intervention du journaliste Roger
Une petite question pour Léonce ancien politicien burundais de longue date, il a la chance d’être souvent interrogé dans ces chicaneries politiques alors monsieur Léonce avec votre expérience du passé qu’en pensez-vous ?

LEONCE NGENDAKUMANA
Cette question est pertinente, les crises, le chômage, le Burundi marginalisé, c’est une vérité du moment. La solution que je trouve, c’est le dialogue pour trouver ensemble comment s’en sortir car chacun peut dire beaucoup des accusations aux autres et cela n’arrange rien. Il faut finalement se dire la vérité car le peuple est malheureux aujourd’hui. Dans le dialogue, on peut trouver des solutions au lieu d’aller dans les rues manifester. La solution viendra de ce dialogue franc sans sous-estimer personne.

Un certain Libère ne croit plus à ce langage flou des politiciens burundais. Moi je pense que la décision de la cour constitutionnelle est irrévocable pour ce troisième mandat, malheureusement des irresponsables en ont fait plus d’amalgames et beaucoup ont fui par des mensonges le pays.

Willy NYAMITWE
Le manque de franchise politique, la vérité qui devrait se dire est autre que ce que nous entendons souvent chez les radicaux. En se retirant et en cherchant l’insurrection, en mettant des manifestants dans les rues par une violence inouïe, en créant des rebellions ici et là, en utilisant des quartiers pour saboter les élections c’est cette réalité qu’il faut comprendre que finalement les opposants radicaux ne voulaient pas des élections au Burundi. Ils ont toujours voulu le partage du pouvoir, amagaburanyama comme disaient nos aïeux.

CIRAMUNDA Richard
Chaque politicien burundais croit avoir la vérité. Il faut connaître que ce motif de troisième mandat est déplacé, il faut trouver autre chose car la vérité pour retrouver la confiance se trouve ailleurs.

Léonce NGENDAKUMANA
Que tous sachent que les burundais sont malheureux. Nous avons besoin de MKAPA le médiateur qui peut nous aider en nous en sortir car il y a manque de confiance entre nous les politiciens.

Finalement quelle leçon pour nous qui les ont écouté ?
Ciramunda joue bien son travail de journaliste. Il donne des conseils et si les opposants radicaux voulaient écouter, rien n’est trop tard.
Léonce NGENDAKUMANA connaît la vérité au Burundi mais il refuse volontairement d’y croire en essayant chaque fois de rester dans la logique du CNARED, ADC-Ikibiri sans oublier son parti le Frodebu.

Willy NYAMITWE l’imbattable cherche à convaincre même les cœurs insensibles, il a un courage de fer si non avec les insultes à son égard, il aurait abandonné.

Merci à tous ceux qui militent pour la paix durable au Burundi. La vérité, la solidarité, le combat commun contre les violences vaincra un jour ou autre et les coupables seront finalement incarcérés.

NIYONGABO Philippe, journaliste indépendant