Fridolin-Nzambimana: A Berlin, dans l’une des conversations que j’ai eues derrière les rideaux avec un Sindumuja, il m’a accusé de m’être « confiné dans le passé », que je ne comprenais absolument rien de la douleur de l’autre « frange de la société ». Je lui ai clairement expliqué que je n’ai pas peur d’apprendre de notre passé douloureux pour affronter le présent pour placer les perspectives de l’avenir. Tout cela parce que j’essayais de lui faire comprendre que la globalisation est dangereuse, qu’elle a valu la mort à plusieurs milliers de burundais de 1972 à 2015 en passant par 65,69,88,93 et bien d’autres dates tragiques et que surtout le mensonge en matière de communication mensongère et de propagande haineuse contre une partie de la population avait mis à mal l’unité et la réconciliation dans notre pays.
Pour moi, il y avait urgence de récupérer le temps perdu et déclencher ouvertement et réellement le processus de réconciliation sociale et d’unité nationale qui avait peiné/échoué à arriver à cause d’une volonté critiquable de nos politiques.
Et pour lui, l’urgence était de faire partir Nkurunziza et son parti. Sur ce, je lui ai fait simplement savoir qu’il avait alors à d’abord terrasser les millions de burundais qui ont voté pour lui en 2015. Il s’est tu une seconde et puis évoqué « le génocide en cours contre les Tutsis »…Et moi de rétorquer que cela avait été prophétisé depuis bientôt trois ans et que ça n’arrivera jamais. J’ai souri. Il savait qu’il mentait frontalement!
J’ai enfin compris pourquoi ils avaient pris les cliques et les claques à la troisième journée du forum. Ils n’ont pas de constance ni de cohérence dans leurs arguments.
Ils disaient que nous, Imbonerakure, n’avions pas d’arguments pour soutenir la démocratie et notre patrie. On a débarqué à Berlin, ils nous ont vus, ils sont tombés à courts d’arguments et développé une allergie-anti-débat-contradictoire, ils ont eu peur et ils ont fui !
Fridolin Nzambimana
Agence BUJUMBURA News (Burundi)