Les Imbonerakure au centre de la controverse, militants ou miliciens.

Mesdames, Messieurs,
Tous protocoles distingués,

Les récentes turbulences post-électorales animées essentiellement par le refrain qui tournait en boucles dans les hauts parleurs des membres de l’opposition radicale et de leurs supporteurs locaux et étrangers dans les oreilles d’une partie de la communauté internationale avait en son centre un mot. Un groupe. La ligue des jeunes Imbonerakure. Ils ont été dans le viseur de ceux qui convoitaient la chaise présidentielle par renversement du pouvoir du CNDD-FDD. Cette campagne de déshumanisation et de stigmatisation des Imbonerakure a été préparée, nourrie, construite et mise en application avec un seul objectif : En finir avec le parti au pouvoir.

Tout remonte de 2010 juste après le retrait dans le processus électoral d’une partie de l’opposition ; et principalement après avoir essuyé moult échecs d’installer du chaos et de l’insécurité sur le territoire national. Dès lors, certains activistes et organismes locaux et internationaux des droits humains en connivence avec ceux qui venaient de se heurter à la solidité et la solidarité du peuple décidèrent de déplacer le terrain du combat. Ils s’en prirent au parti au pouvoir en ciblant exclusivement ses jeunes. Des médias locaux et internationaux acquis à leur cause se chargèrent de relayer le message et les débuts d’une campagne de stigmatisation sans merci commencèrent. Toutes les preuves avancées pour accuser gratuitement la jeunesse du parti au pouvoir se sont avérées être partiellement ou totalement fausses. Des déclarations, des communiqués, des rapports, des résolutions, des câbles confidentiels, tous sont tombés dans la nudité de la manipulation et du trafic des faits pour simplement participer au renversement du pouvoir du CNDD-FDD. Ce qui le rendait évident, c’est que tous ces prétendus experts n’ont jamais pris en considération la contre-argumentation de la partie accusée sans dire qu’ils ne cherchaient même pas à la joindre. Ils se sont contentés d’un témoignage qui visait à mettre à genoux le parti au pouvoir. Et non de la réalité.

Au milieu de cette campagne de médisance, traînés en pleine boue, à l’extrême surface des trous qui enterraient vivant tout ce qui porterait l’identité politique d’imbonerakure, nous nous sommes faits accuser à tort, sans moindre preuves pratiquement crédibles. Le monde nous a regardés au travers. Qui nous rendra notre honneur nous pris par ceux d’en face ? Qui pourra restaurer cette sensation confiante et rassurante d’autrefois que l’on avait à l’égard des médias et certaines personnalités politiques et civiles ? Qui rendra la fierté d’être Imbonerakure à tous ces millions de gens collectivement et aveuglement étiquetés de tueurs sans scrupules par les théoriciens de la malédiction contre notre patrie.

Imbonerakure, jeunesse active dans le développement du pays.
Nous sommes des millions de jeunes Imbonerakure à essayer de tirer d’en bas ce pays longtemps meurtri par les conflits violents, des millions à apprendre à servir la société et le pays, des millions à nous creuser les nerfs, muscles collés sur les os, pour voir notre pays se développer. Des hutus, des tutsis et des twas ; des jeunes filles et des jeunes garçons de toutes les classes sociales, des éleveurs et des agriculteurs qui produisent de la viande et les fruits qu’ils rencontrent sur le marché, des médecins qui soignent leurs enfants et aident leurs femmes à mettre au monde, des enseignants qui
donnent les cours et l’éducations à leurs enfants et à leurs proches, des étudiants qu’ils enseignent et des chômeurs qui courent de porte à porte à la recherche de l’emploi ,des chercheurs universitaires qui travaillent jour et nuit sous les microscopes pour promouvoir la science dans notre pays, des employeurs et fonctionnaires, des députés et des hauts cadres , tout ce mode se retrouve dans la pépinière du parti de l’aigle constituant la ligue des clairvoyants ou Imbonerakure.

Mais pour eux, nous sommes des génocidaires et des criminels parce que simplement ils n’ont jamais eu aucune idée de qui nous sommes. Moi ici. Lui là derrière. Elle au milieu. Ils ne nous ont jamais connus ni vus. Ils ne se sont jamais faits entendre qu’on était leurs collègues du travail, leurs camarades de l’université, leurs voisins dans le quartier et qu’on se retrouve chaque soir dans le même bar pour déguster limonades et bières de BRARUDI. Ils étaient aveuglés par une envie folle de renverser le monde en oubliant qu’ils avaient leurs pieds sur ce même monde. Certains ne pensaient qu’à eux et eux seuls.

Au lieu de nous parler de leurs programmes politiques et de développement, Au lieu de nous apporter des solutions concrètes sur le chômage, Au lieu d’aider le gouvernement à renforcer la formation des jeunes Au lieu de participer dans l’implantation des infrastructures, Bref, au lieu de participer dans le changement positif de notre Nation, certains politiciens et activistes malveillants ont manipulés les jeunes et les ont appelés à étouffer le pays sous les fumées noires des flammes rouges des pneus brûlants. Ils ont incité le monde à se méfier des Imbonerakure.

PROPAGANDE, SENSIBILITE SELECTIVE ET GUERRE DES IMAGES

Cette déshumanisation a valu la mort à plusieurs d’entre nous. Certains, d’Une mort atroce et qui n’a nullement ému le monde. Des morts que le monde a passés sous silence. L’unique dam : les victimes sont du côté du parti au pouvoir ! Le mode opératoire des ennemis de la démocratie. Diaboliser d’abord pour soit légitimer « un assassinat potentiel et futur » ou «appel au meurtre » . Les cas sont légions, les victimes aussi. Calcinés, le cœur arraché, les yeux crevés, violées, violentées, mises à mort, ensevelis dans des fosses communes, …

Nous nous rappelons de ce jeune capturé par des insurgés a Nyakabiga accusé / suspecté d’être un imbonerakure et brulé vif en plein jour. Je me souviens de cette image d’un corps calciné au milieu de la rue par des jeunes violents que la presse internationale continue de présenter mordicus comme des « manifestants pacifiques » la stigmatisation des imbonerakure avait atteint son paroxysme.

La liste des victimes des manifestants accusés a tort d’être des Imbonerakure est longue, on se souviendra notamment d’un Franco-Burundais en vacances au Burundi qui a été molesté et exhibé sur les réseaux sociaux qui l’accusaient d’être un Interahamwe juste parce que son accent était teinté de Kinyarwanda, apprise lors de son long exil durant la guerre civile.

Attirer plus l’attention de la Communauté Internationale, renforcer la propagande anti-gouvernementale et anti-Imbonerakure ; des images qui ont inondé les réseaux sociaux et les « rapports » de certains acteurs/organisations complaisantes. A mainte reprises, cette même opposition a été prise en flagrant délit d’usage de fausses images afin d’illustrer de soit disantes exactions commises par des Imbonerakure. Hélas, malgré les démentis avec preuves à l’appui, la communauté Internationale ne s’est jamais indignée face à de tels actes de manipulation flagrante qui l’ont souvent induite en erreur.

Le cas le plus connu est celui du reportage diffusé sur LE GRAND SOIR 3 de France 3 ou des scènes graphiques filmées de massacres étaient présentées comme des vidéos d’exactions commises par des Imbonerakure. Encore une fois un mensonge : dans la vidéo les bourreaux parlaient Haoussa et avait été prise en Afrique de l’Ouest. Un Avocat de l’opposition gabonaise dira sans honte en 2016 que les imbonerakure étaient responsables des tueries dans les rues de Libre Ville au Gabon suite aux troubles post-électorales du Gabon.

Le tweet d’un député du Congo Brazza qui accusait les imbonerakure d’encercler son domicile à Brazzaville lors les violences post électorales Allégations sur des supposés entraînements paramilitaires d’imbonerakure à Kiliba Ondes. Ce qui est encore plus ridicule est que il y a eu une enquête dont les résultats ont été publies dans le rapport au SG de l’ONU numéro 550/2014 paragraphe 15 qui dit qu’après enquêtes il n’y a aucune évidence d’entrainements paramilitaires d’imbonerakure en RDC. un scandale qui n’indignera personne au niveau de la Communauté Internationale… Encore une fois imbonerakure accusés à tort et silence complice.

Au lieu de se livrer à la vengeance, les jeunes militants de notre parti ne se sont pas fait avoir. Ils ont affiché une retenue et une grandeur d’esprit respectables… Mais vous l’entendrez pas ou très peu. Tout cela a suscité nous a ramenés à construire un message d’espoir : le mensonge et la stigmatisation n’auront pas le dernier mot dans la société burundaise ; nous pouvons contenir notre colère contre cette vaste campagne
de diabolisation ; nous pouvons continuer à apporter notre contribution positivement pour construire la paix durable et l’avenir brillant pour nous et les générations futures. C’est cet espoir et cette sagesse nous transmis par nos ancêtres et nos leaders actuels qui nous a guidés et qui continue de nous inspirer. Des paroles et des discours de haine de certains des aspirants à la chaise présidentielle en ignorant les règles du jeu ne nous ont pas fait perdre cet espoir et ces valeurs.

Des arguments et des montages complètement et totalement absurdes et grotesques des défenseurs du changement de régime ne nous ont pas non plus détournés des valeurs de retenue et de patience.
Cette campagne virulente de médisance ne nous a pas empêchés de nous battre ardemment pour le bien être présent et futur de nos familles et nos proches et de tout le pays. Ce colportage des mensonges n’a pas empêché les parents de suer encore et plus pour envoyer leurs enfants dans les universités. Ça ne leur a pas découragé même si leurs enfants étaient accusés à tort d’être des génocidaires et des criminels. Cette rhétorique mensongère n’a pas empêché notre démocratie en tant que peuple et notre indépendance en tant que Nation de tourner et d’aller de l’avant. Telle a été ma vie. Telle a été notre vie. On a été secoué et agité pour nous voir par terre mais on a tenu bon et on a appris. Nous avons appris l’empathie, la compassion, la considération de l’autre qui ne pense pas comme nous et au-delà de tout, nous avons appris que ce qui nous rendra encore mieux et plus fort, c’est notre unité dans notre diversité quels que soient nos rêves et nos souhaits. Et que surtout la vérité triomphe toujours.

La ligue des jeunes Imbonerakure n’est pas une « une milice ». Et ce lynchage médiatique a alimenté la haine et causé des dégâts considérables. Nous sommes des militants, des jeunes de 18 à 35 ans actifs Les jeunes représentent une force et un avenir. Nous, Imbonerakure comme tout autre jeune burundais, sommes l’espoir et surtout pas un danger. Nos perspectives ne sont pas celles de se faire la guerre, nous aspirons à une pleine harmonie dans nos relations avec les autres. Nous voulons une
éducation professionnelle et entrepreneuriale efficace et efficiente qui nous permettra de sortir de la pauvreté et de la dépendance. Tout cela parce qu’à la fin de la journée, aucune cause ne peut à l’heure actuelle justifier la violence. Pas une seule.

Par Nancy-Ninette MUTONI