« Le CNARED a totalement raison de retirer sa confiance au facilitateur Mkapa», dira le vice-président du Sahwanya Frodebu. Pour lui, dès lors que le facilitateur prend le risque ou la responsabilité de prendre faits et causes pour une des partie en conflit, il est normal que la partie lésée le rappelle à l’ordre. Et de marteler : « Le facilitateur devra impérativement se remettre en cause et revoir sa position, sinon le CNARED sera en droit d’exiger un autre facilitateur ».
M. Ngendakumana se refuse de céder au pessimisme. Pour lui, rien n’est encore perdu car, dans tout processus de négociations, il y a toujours des hauts et des bas. Il se veut même optimiste. Sur ce, il se base sur la dernière sortie de l’Ombudsman Edouard Nduwimana en Europe. « Il a logé dans un même hôtel que la délégation de la facilitation qui venait de séjourner à Bujumbura. Tous ont rencontré les opposants. Bujumbura a commencé à s’ouvrir à la Belgique ». Et de lâcher: « Je crois fermement que c’est une étape vers l’entame du dialogue proprement dit ».
Honnies soient la violence et la radicalisation
L’actuel vice-président du Sahwanya-Frodebu s’inscrit en faux contre ceux qui prônent le recours aux armes pour amener Bujumbura à la table des négociations : « La violence, c’est céder au désespoir et à la déception. Mais le désespoir n’est pas permis en politique car, un homme déçu ou un pouvoir désespéré sont capables de tout faire. »
Pour lui, la violence est une voie d’exercer la pression sur la partie adverse mais ce n’est pas une voie qui conduit aux solutions politiques et socio-économiques. Et de marteler : « Même en recourant aux armes, on finit par s’asseoir autour d’une table de négociations ».
A la conviction du CNARED que Bujumbura se radicaliser contre toute solution négociée, M. Ngendakumana dit que ceux qui se radicalisent sont aussi blâmables que ceux qui veulent emprunter la voie de la guerre : « Ils ne font que condamner le peuple burundais à rester dans la souffrance ».
by Philippe Ngendakumana