UE/Gitega : Des aspirations à double vitesse

Ce mardi 2 février, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération s’est entretenu avec les ambassadeurs de l’UE et ses pays membres. Là où le gouvernement veut mettre un pied sur l’accélérateur, l’Union européenne prône un dialogue à petits pas.

Dans son allocution, le ministre Albert Shingiro affirme que cet échange arrive au moment où la température dans les relations entre le Burundi et l’Union européenne et ses Etats membres « commence à remonter ». « Nous sommes confiants que cette température atteindra le niveau normal de réchauffement au terme de ce dialogue que nous entamons aujourd’hui avec une détermination et des volontés partagées ».

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération souligne qu’il faut se libérer du passé. « En tant que partenaires de longue date, nous devons éviter de rester prisonniers du passé pour pouvoir avancer ensemble dans une même vision et approche ».

Et de recommander l’accélération de ce processus de dialogue : « Nous n’avons pas le droit de traîner dans cet exercice de dialogue. Nous devons décoller nos pieds du sol et travailler d’arrache-pied afin de conclure ce dialogue dans les plus brefs délais. »

Pour le gouvernement, tout doit être fait pour atteindre des résultats. «Avancer, ce n’est pas regarder constamment en arrière, ou de graviter autour des mêmes points comme une poulie. Avancer signifie plutôt progresser, faire des pas en avant pour s’approcher du point d’achèvement».

Et d’inviter ses partenaires européens à un jugement positif sur le bilan du gouvernement burundais : « Je vous invite à une lecture juste des efforts et avancées significatifs que le Burundi a déjà enregistrés dans tous les domaines de la vie nationale et de les apprécier à leur juste valeur.»

Quant à Claude Bochu, ambassadeur de l’UE au Burundi, il appelle à un dialogue progressif et, pour ce faire, il a cité Robert Louis Stevenson, poète et écrivain écossais : « L’essentiel est le cheminement.» Pour M. Bochu, le cheminement est le leitmotiv des dialogues politiques. « C’est quelque chose qui existe dans une relation et les partenaires se voient et échangent sur des sujets divers. Donc, c’est ensemble qu’ils cheminent ».

Le communiqué conjoint produit à l’issue de cette rencontre précise que les deux parties ont échangé sur des sujets d’intérêt commun et les engagements mutuels dans le cadre de la normalisation de leurs relations d’amitié et de coopération. Les deux partenaires ont enfin convenu de poursuivre ces échanges « dans la perspective de déboucher dans les meilleurs délais sur des résultats concrets ».

Signalons que l’ambassadeur de l’Union européenne a pris part à cet entretien en compagnie des ambassadeurs de France, de la Belgique, d’Allemagne et des Pays-Bas.

Par Alphonse Yikeze