C’est décidé: la ville de Goma devrait tomber sous le contrôle des hommes de Makenga pas plus tard qu’au cours de ce mois de mars 2017.
Le M23, dans son programme de lancer sa nouvelle expédition de rébellion au Kivu et en Ituri, vient de refondre son plan de déploiement initial, tel que BLO le publia il y a quelques semaines. Actuellement, toute la préoccupation de Makenga Sultani et ses hommes de troupes est concentrée sur la ville de Goma qui devient la première cible privilégiée de la rébellion du M23.
Le M23 a déjà réussi à se garantir une armée forte d’environ 2500 hommes de troupes qui sont en train d’être repartis en déploiement à partir du rayon Runyoni – Chanzu, près de Bunagana. En même temps ces hors-la-loi continuent une intense campagne de recrutement qui imprègne à la fois l’Est de la R.D. Congo, le Rwanda et l’Ouganda.
Les éléments de cette rébellion qui ont réussi à s’installer sur terrain sont présentement déployés en trois grands blocs de la manière suivante:
– L’unité constituant l’état major général a été positionnée à Tongo, à l’ouest du territoire de Rutshuru, sous le commandement suprême du colonel Makenga lui-même. Stratégiquement, il a été décidé que la localisation de Makenga, qui tient lieu du quartier général s’établisse plus loin à l’intérieur par rapport à Goma, pour se mettre à l’abri d’une contre-offensive directe des forces de l’armée nationale pouvant facilement trouver de renfort en utilisant l’aéroport qui s’y trouve. Cependant, Makenga pourra déménager à Goma aussitôt après la prise de contrôle de cette ville par deux unités qui sont déjà déployées en positions avancées pour l’encercler.
– L’une d’elles s’est installée dans le rayon de Kibumba, dans le parc de Virunga, sous le commandement du Lieutenant-Colonel Willy MIHIGO alias SECO ou SECOPER, qu’on reconnaît être frère direct à Laurent Nkunda. Un de ses principaux objectifs est de couper la ville de Goma de ses sources d’approvisionnement par l’axe nord. L’unité militaire du M23 de Kibumba est une force assez dense dont la ramification se tend de Rugari à Kibumba, jusque dans les volcans de Nyiragongo, se rapprochant des contrées de Kibati. La sérenité de cette unité provient du fait qu’elle a la facilité de recevoir de renfort, en cas de besoin, à partir des partenaires du M23 se trouvant dans les pays voisins de l’Est, et d’avoir l’avantage d’un bon terrain de repli vers la frontière en cas de difficulté.
– Une troisième unité est basée dans les contrées de Sake, un centre encore très stratégique pour isoler la ville de Goma des connexions vers le Sud-Kivu et des territoires de Masisi et Walikale. C’est le colonel Mboneza qui dirige les rebelles positionnés dans ce rayon.
Le grand Nord-Kivu reste légué à la responsabilité de Kakolele Bwambale alias Aigle Blanc. Il doit y restructurer les différents groupes Mai-mai encore actifs en vue d’épauler et rendre les choses faciles au M23 au moment de l’extension de cette rébellion vers le nord du pays, en l’occurrence dans la conquête de Beni-Lubero et de l’Ituri.
La présidence de la République s’est fortement investie dans ce plan machiavélique. Dans ce cadre, le général Olenga et le colonel Delphin Kahimbi, responsable du service de renseignement militaire, ont dépêché le colonel Pacifique BAHATI des FARDC en mission à Kampala, en Ouganda, pour continuer à sensibiliser et de motiver les éléments du M23 qui hésitent encore à rejoindre le maquis de Makenga sur terrain au Nord-Kivu. Mais cet agent de la présidence congolaise a également la mission de coordonner la collaboration du groupe de Kakolele (les Mai-mai) avec le M23.
L’état-major du M23 a dévoilé aux sources de BLO que le financement requis pour son projet rebelle est en cours d’être finalisé par Joseph Kabila pour allumer un feu qui conduira à assiéger une fois de plus la ville de Goma, avec l’élan de prendre le contrôle de l’Est du pays tout entier. Le mois de mars en cours marquerait la date butoir du lancement des opération de cette rébellion.
Faudra-t-il encore combien de temps pour que les congolais dignes de ce nom se réveillent de leur sommeil en vue de mettre définitivement hors d’état de nuire celui-là même dont le règne et le pouvoir n’ont été que trahison?
Jean-Luc Br.
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
Lu sur la toile