Le ministre burundais des Relations extérieures et de la coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe, effectue une visite de huit jours en République populaire de Chine. Etant un ami de longue date, la Chine est un pays qui participe au soutien du Burundi dans divers domaines de développement dont les infrastructures, la modernisation de l’agriculture, le développement du secteur de la télécommunication, etc. C’est donc dans le but de renforcer cette coopération et de concrétiser les projets en cours et ceux qui sont en voie de réalisation que le ministre Nyamitwe effectue cette visite dès le lundi 13 mars 2017.
Dans un entretien qu’il a accordé au quotidien Le Renouveau du Burundi, le ministre déclare que c’est une visite qui s’inscrit dans le cadre des relations d’amitié et de coopération qui existent entre la Chine et le Burundi. « C’est une opportunité de célébrer ensemble plus de 50 ans de rapports fructueux », indique le ministre Nyamitwe. Des deux côtés, les deux pays ont entamé ensemble une série d’actions qui sont notamment la construction du palais présidentiel, les routes, les barrages hydroélectriques, etc., pour le bien commun de leurs peuples respectifs. Selon M. Nyamitwe, les relations sino-burundaises sont très bonnes. « La Chine est un allié du Burundi et le Burundi est un allié de la Chine. Les deux pays se soutiennent beaucoup », affirme-t-il.
Le Focac concerne-t-il le Burundi ?
Une réunion entre les pays formant le Forum on China Africa Coopération (Focac), s’est tenue à Johannesburg en Afrique du Sud en décembre 2015. A la sortie de cette réunion, la Chine avait décidé de débloquer 73 milliards de dollars américains en faveur des projets de développement de l’Afrique. Lesquels fonds ont été débloqués à moitié en 2016 en attendant que de grands projets soient présentés. A la question donc de savoir si le Burundi aurait des projets qui pourraient motiver le donateur, M. Nyamitwe dit que le Burundi a déjà présenté ses projets et certains même sont en cours d’exécution. Ce sont, par exemple, la modernisation de l’agriculture, une agriculture qui occupe plus de 90% de la population burundaise et qui est toujours généralement traditionnelle, les infrastructures, l’énergie, les TIC, etc. Quant à l’agriculture, la Chine a déjà commencé à donner des équipements comme les tracteurs et autres équipements fournis aux agriculteurs rassemblés en associations.
La coopération et l’instabilité politique des pays africains
Pour Alain Aimé Nyamitwe, l’instabilité politique en Afrique ne peut en aucun cas affecter la coopération sino-africaine. En effet, la République populaire de Chine est un pays qui participe au maintien de la paix dans certains pays africains en conflits en disponibilisant des casques bleus. En plus, il intercède en leur faveur dans le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre influent. « Le Conseil de sécurité des Nations unies traite en général près de 70% des sujets liées essentiellement à l’Afrique. Ce qui montre l’attention particulière que le conseil porte sur l’Afrique. La Chine joue un grand rôle en intercédant pour l’Afrique ». Donc l’instabilité politique ne devrait être en aucun cas un frein à la coopération. C’est surtout le contraire. Même dans ses entrevues avec les journalistes, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que les relations entre la Chine et l’Afrique sont de longue date et que la Chine n’est pas prête à lâcher l’Afrique. Il a rassuré les journalistes africains en leur disant que les projets entre la Chine et l’Afrique sont continus et que ces derniers demandent une coopération étroite et surtout une coopération gagnant-gagnant pour un avenir brillant des deux régions.
Enfin, le ministre burundais des Relations extérieures indique que le Burundi est aujourd’hui un terrain favorable aux investissements. « La sécurité est bonne. Je ne vois pas ce qui empêcherait les investisseurs à venir s’y installer.La Chine a démontré qu’elle a des capacités économiques et techniques pour pouvoir investir en Afrique et au Burundi en particulier », affirme le ministre Nyamitwe. Beaucoup d’investisseurs sont déjà sur terrain, tandis que d’autres affluent vers le Burundi. Selon M. Nyamitwe, les investisseurs chinois sont donc les bienvenus. C’est même inclus dans sa visite car il compte visiter une série de sociétés chinoises afin d’encourager les investisseurs et divers opérateurs économiques à venir investir au Burundi.
Blandine Niyongere
[ source : http://ppbdi.com/index.php/ubum/imibano/9-actualite/6374-entretien-visite-officielle-en-chine-du-ministre-burundais-des-relations-exterieures-et-de-la-cooperation-internationale ]