Le Tchadien Moussa Faki Mahamat prend la direction de l’Union africaine

L’ancien ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a pris mardi ses nouvelles fonctions de président de la Commission de l’Union africaine (UA), promettant de réformer l’institution et de s’attaquer aux nombreuses crises du continent.

[Photo : Moussa Faki Mahamat avec la présidente sortante, Nkosazana Dlamini-Zuma, lors de la cérémonie de clôture du sommet de l’UA le 31 janvier dernier.]

M. Faki arrive à la tête de l’exécutif de l’UA, qui regroupe 54 pays, quelques jours après que les Nations unies eurent averti que la planète était confrontée à la « pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale » avec un risque de malnutrition et de famine pour 20 millions d’habitants de trois pays d’Afrique: Somalie, Soudan du Sud, Nigeria, et au Yémen.

« La famine qui ravage ces jours-ci de vastes régions d’Afrique constitue une vraie humiliation pour nous. L’immense potentiel de notre continent et le taux de croissance économique enviable de nombreux Etats membres de l’Union ne nous laissent aucun argument justificatif de cette hideuse tragédie humaine », a-t-il dit au siège de la Commission de l’UA à Addis Abeba.

Le Tchadien âgé de 56 ans a été élu en janvier après avoir été depuis 2008 le chef de la diplomatie de son pays, allié de l’Occident dans la lutte antijihadiste, et un fidèle du président Idriss Déby Itno.

Son élection à la tête de l’UA marque un probable recentrage autour des questions de paix et de sécurité, sur un continent qui souffre de nombreuses crises, après le bilan très critiqué de son prédécesseur, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, sur ces thématiques. Il avait fait campagne sur le thème de « développement et sécurité ».

Dans son intervention, M. Faki a évoqué un rapport du président rwandais Paul Kagame recommandant des réformes de l’UA.

Le document appelle l’institution à se distinguer d’autres organisations régionales et concentrer ses efforts sur les questions clés comme la politique, la paix et la sécurité.

« Nos procédures administratives doivent être adaptées aux exigences de réforme telles que proposées dans le rapport éclairant du président Kagame », a déclaré le nouveau président de la commission de l’UA.

Source AFP