Reprise du commerce malgré deux « maladies » de l’OBR, selon ACOBU

Éternité pour vérifier le certificat d’origine, maladie » de coller des amendes et des suppléments aux contribuables : tares constatés à l’endroit de l’Office Burundais des Recettes (OBR) par le président de l’Association des Commerçants du Burundi (ACOBU). L’office décline sa responsabilité.

L’activité commerciale reprend comme en témoigne le nombre de poids lourds en provenance de Dar-Es-Salam et de Mombasa et même le nombre de bateaux qui accostent dans le port de Bujumbura. Constat d’Antoine Muzaneza, président de l’ACOBU. Il se félicite que les commerçants sont en train de participer à la renaissance du pays après la crise de 2015. « Les commerçants sommes fiers de payer impôts et taxes et louons le gouvernement qui a instauré la Journée du Contribuable ; une reconnaissance de notre rôle dans l’économie du pays ».

Aussitôt dit, le président de l’ACOBU met à découvert le talon d’Achille de l’institution qui, avec le tarissement de l’aide internationale constitue une machine efficace pour la mobilisation des fonds pour le compte du Trésor public. « L’OBR met trop de temps pour la vérification du certificat d’origine », relève-t-il en premier lieu. Le commerçant renchérit : « Ce n’est pas l’importateur qui établit ce document qui par ailleurs est contrôlé dans le pays qui l’émet et dans tous les pays que la marchandise traverse avant d’arriver à destination.»Et de rappeler que le temps c’est de l’argent et à fortiori chez les commerçants.

« Certaines déclarations sont fantaisistes »

Autre infirmité de l’OBR, selon toujours M. Muzaneza : « la maladie » des vérificateurs de coller des amendes et des suppléments aux contribuables.

Droit dans ses bottes, l’OBR reconnaît que, des fois, la vérification du certificat d’origine peut prendre du temps. Selon Fiacre Muhimpundu, un des chargés de la communication à l’OBR, la lenteur observée ne dépend pas de l’OBR mais de ceux qui ont délivré le certificat.«L’OBR cherche toujours à s’assurer si le certificat présenté est authentique. L’on envoie alors des messages aux institutions de la région mais elles tardent beaucoup à répondre. Le cas le plus fréquent c’est l’Ouganda ».

Toutefois, M. Muhimpundu rejette l’accusation que les vérificateurs de l’OBR collent injustement des amendes et des suppléments aux contribuables. Ils leurs renvoie plutôt l’ascenseur. Selon lui, la plupart des commerçants présentent des factures fantaisistes dont la suspicion devient inévitable. « Tenez par exemple, la Douane peut recevoir des factures de 10 dollars pour un laptop ou 50 dollars pour une imprimante couplée à une photocopieuse. Donc ce sont ces factures biaisées qui sont sources de suppléments ».

Signalons que la fraude sur les documents permet à l’importateur de réaliser des bénéfices faramineux aux dépens du fisc.

by Philippe Ngendakumana