BUJUMBURA, 17 février 2014 (AFP) – Le gouvernement du Burundi a mis en garde lundi le principal parti tutsi du pays, l’Uprona

BUJUMBURA, 17 février 2014 (AFP) – Le gouvernement du Burundi a mis en garde lundi le principal parti tutsi du pays, l’Uprona, qui vient de passer dans l’opposition à la suite d’une crise ouverte avec le pouvoir, contre toute tentative de déstabilisation.

« Nous voulons mettre en garde toute personne qui rêve encore de déstabiliser ce pays que les responsables de la sécurité, de l’administration et de la justice prendront des sanctions très sévères à leur encontre », a insisté le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana.

Il s’exprimait lors d’une conférence de presse commune avec les ministres de la Sécurité publique Gabriel Nizigama, de la Justice Pascal Barandagiye, et de la Défense nationale Pontien Gaciyubwenge.

Le gouvernement a lancé cette mise en garde alors que trois membres de l’Uprona, dont l’un des porte-parole et principaux ténors du parti, Tatien Sibomana, ont été arrêtés dimanche à Bujumbura quand la police a dispersé un rassemblement de la formation.

Au moins trois militants ont été blessés, dont un grièvement, alors que deux policiers l’ont été légèrement par des jets de pierres, selon un journaliste de l’AFP présent.

La crise entre le pouvoir et l’Uprona a éclaté fin janvier, avec la tentative du parti présidentiel, l’ex-rébellion hutu du CNDD-FDD, de placer l’un de ses alliés à la tête du parti tutsi. Depuis, tous les ministres de l’Uprona présents au gouvernement ont démissionné.

Ces tensions menacent le délicat partage du pouvoir entre la minorité tutsi et la majorité hutu du pays, qui peinent toujours à se réconcilier après des décennies de conflit souvent sanglant.

Le ministre de l’Intérieur, qui a tenté lundi de minimiser la crise en parlant de « conflit interne » à l’Uprona, a malgré tout demandé « au peuple burundais (de rester) serein » jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée par le dialogue.

Parlant d' »intimidation », un autre porte-parole de l’Uprona, Bonaventure Gasutwa, a cependant estimé que le gouvernement était lui-même en train de mener le pays sur « une voie dangereuse, en cherchant à jouer sur la corde ethnique ».

« Il sera comptable de tout ce qui peut arriver », a-t-il accusé.

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