Le Réseau des organisations des jeunes en action (Reja) et l’Appui au développement intégral et à la solidarité sur les collines (Adisco) ont conjointement organisé le mercredi 29 mars 2017 un café de presse sur la problématique de l’emploi des jeunes. C’était pour relever les défis et les pistes de solutions du chômage durables des jeunes. Les jeunes sont invités à ne pas sous-estimer les emplois plus petits soient-ils. Ils sont également invités à se regrouper en associations pour réaliser des projets exigeant un petit capital provenant de leur épargne.
Le coordinateur de Reja, Eric Nkengurutse, a informé que, dans le programme « Partenariat stratégique pour le lobbying et plaidoyers, trajectoire : Emploi et autonomisation des jeunes », le Reja et l’Adisco ont mené ensemble une étude pour appuyer le gouvernement dans la recherche des solutions durables du chômage des jeunes. Cette étude met à la disposition de différents acteurs, des données fiables actualisées sur le chômage.
M. Nkengurutse a ajouté qu’en 2016, le chômage des jeunes en milieu rural table sur 55,2% contre 65,4% en milieu urbain. En tenant compte des différentes régions, du pays, le Centre enregistre 52,5% des jeunes chômeurs ; le Centre-Est 55,4% ; le Centre-Ouest 75% ; le Nord 54,9% tandis que le Sud enregistre 83%. La moyenne montre que les jeunes femmes en emploi représentent seulement 33,6% contre 66,4% pour les jeunes hommes.
Le coordinateur de Reja a indiqué que selon cette même étude, le secteur privé est le plus grand pourvoyeur d’emploi et occupe 77,74% des jeunes contre 26,26% seulement pour le secteur public. L’étude montre qu’en milieu rural et sur le plan national, 55,3% des jeunes qui travaillent avouent que leur emploi n’est pas en adéquation avec la formation reçue contre 44,7% de jeunes qui disent le contraire. La majorité des jeunes chômeurs sont en quête du premier emploi dans une période allant de 1 à 5 ans jusqu’aux proportions de 69% à 93,5% selon les régions. Dans la période allant de 5 à 10 ans, les proportions sont au Centre de 11,1% ; de 12,1% au Centre-Est ; de 17,9% au Centre-Ouest ; de 6,5% au Nord ; de 21,8% au Sud.
Soutenue et encadrée, la jeunesse peut sortir du chômage
Les participants ont, dans leurs interventions, proposé de mettre en place des fonds de garantie pour les jeunes qui veulent entreprendre mais qui buttent sur le problème d’accès. Si la jeunesse était soutenue et encadrée comme il se doit, elle pourrait sortir du chômage, se développer et contribuer au développement socio-économique. Ils n’ont pas manqué de dire qu’il faut encourager le changement de mentalité et l’entrepreunariat chez les jeunes. Les jeunes sont également invités à ne pas sous-estimer les emplois plus petits soient-ils.
Certains intervenants ont déploré le fait qu’après l’indépendance, les dirigeants n’ont pas renforcé les écoles des métiers léguées par les colons en favorisant la formation des cadres, d’où il faut soutenir le programme d’enseignement des métiers afin de promouvoir l’auto emploi. Les chefs d’entreprises sont priés d’accorder des stages aux étudiants afin qu’ils sortent du banc de l’école avec une certaine expérience. Et à l’Etat de réformer l’enseignement afin qu’il y ait un temps suffisant de stages pour cette fin et de mettre en place un fonds pour financer les projets des jeunes regroupés en association.
Faisant référence à l’Adisco qui a commencé à sensibiliser les jeunes à se regrouper dans des associations pour faire l’épargne-crédit afin de réaliser les petits projets communs ou même individuels sur les collines, les participants ont encouragé cette pratique pour être le modèle des autres jeunes. Si les groupements du genre prolifèrent, ont argumenté certains, les jeunes n’adhéreront pas aux groupes armés. Plus encore, ils ne pourraient pas causer des troubles basés sur l’appartenance politique ou ethnique, au nom de la protection des intérêts communs.
Ezéchiel Misigaro
[ Source : http://www.ppbdi.com/index.php/ubum/imibano/9-actualite/6543-reja-adisco-cafe-de-presse-sur-la-problematique-de-l-emplois-des-jeunes ]