Alain Aimé NyamitweFormaliser l’échange de la main d’œuvre entre le Burundi et les pays étrangers en est une solution
La chambre haute du parlement burundais s’est réunie dans sa plénière du 13 avril 2017 pour adresser au ministre des Relations extérieures et de la coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe, des questions orales avec débat sur le trafic des êtres humains. Formaliser l’échange de la main d’œuvre entre le Burundi et les pays étrangers en est une solution.
Selon le président de la commission permanente chargée des questions politiques, diplomatiques, de défense et de sécurité, Jean Marie Pascal Nsesema, la traite des êtres humains est transnationale. Le protocole de Palerme vise à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes en général les femmes et les enfants en particulier. M. Nsesema a informé que la question est actuellement préoccupante et a été soulevé lors de la réunion des porte-paroles des institutions du 10 juin 2015. Certaines sociétés feraient le trafic des êtres humains, particulièrement des jeunes filles envoyés surtout en Arabie Saoudite et à Oman. En date du 26 février 2017, sur 824 filles et femmes qui ont quitté le pays 31 seulement ont été rapatriées.
Les sénateurs ont voulu savoir s’il n’y aurait pas de complicité des agents de la Pafe (actuel commissariat général des migrations) dans la délivrance des documents de voyage aux jeunes filles, le ministre Nyamitwe a répondu que la délivrance de ces documents est un droit de chaque citoyen et de tout âge. Et de dire qu’il faut seulement voir la tendance. Par exemple si on observe plusieurs personnes demandeurs de documents vers une même destination dans une semaine, il faut faire l’investigation pour savoir les raisons de leurs départs.
A la question de savoir les mobiles de ce trafic et le traitement réel infligé aux jeunes filles et femmes embarquées vers l’Arabie Saoudite et Oman, M. Nyamitwe a indiqué que la plupart partent travailler comme femmes de ménage et subissent des traitements inhumains et dégradants. Néanmoins, celles qui ont la chance de travailler pour des employeurs corrects exercent leurs métiers à leur aise.
Favoriser l’esprit d’entrepreneuriat des jeunes pour créer de l’emploi au pays
Le ministre Nyamitwe a signalé qu’on a envoyé une délégation pour faire rapatrier celles qui sont en situation de sévices. Pour ces dernières, leurs employeurs cachent ou déchirent leurs documents d’où on demande de laisser-passer pour les faire revenir au pays. Les ménages hôtes de ces filles déjà ciblés et connus par les gouvernements et ambassades du Burundi dans ces pays, ne subissent aucune ménace. Pour éradiquer cette pratique ignoble, il faut prendre la question au sérieux et saisir la justice, la police mais aussi que les gens sensibilisent leurs proches pour que ceux-ci ne sacrifient pas la vie de leur enfants pour de l’argent.
M. Nyamitwe a dit que la solution est de formaliser les échanges de main d’œuvres dans le cadre de relations bilatérales des pays. Cela permettra de réduire les départs clandestins qui sont à l’origine des traitements inhumains. De ce fait, les pays étrangers qui veulent les travailleurs peuvent signer des contrats avec les pays qui les disposent afin de débloquer les fonds pour l’apprentissage en langues et coutumes de ces pays six mois avant le départ afin de favoriser l’entente et le bon déroulement des travaux. Pour lui, une main d’œuvre qualifiée et concurrentielle permettra aux Burundais d’avoir de l’emploi à l’étranger et un esprit entrepreneuriat.
Ezéchiel Misigaro, http://www.ppbdi.com