Esdras, membre du CNARED ? Une révélation à plonger dans le coma

Entre détracteurs radicaux de Bujumbura et journalistes, c’est désormais l’histoire d’une affection spectaculaire et d’une accointance politique extraordinaire. Parce que « qui se ressemble s’assemble ». Esdras Ndikumana, sympathisant du CNARED ! Dramatique. Révélation. Incroyable. Vérité. Enfin ! Le CNARED a levé le voile. Anicet Niyonkuru, Secrétaire Exécutif de ce qui reste des ruines du CNARED, l’a annoncé. Et confirmé: ‘ Esdras est des nôtres. Nous avons la chance de le compter parmi nos sympathisants même s’il est journaliste professionnel ‘. Des révélations à plonger dans le coma.

Résumons. Ce week-end, sur les réseaux sociaux, les membres de l’opposition politique radicale et de la société civile politisée faisaient circuler une image d’un jeune en tenue de la Police Nationale du Burundi taillée sur sa mesure et portant une arme, disaient-ils, différentes des autres contenues dans TOUS les stocks des armes du Burundi. Ils le nommaient Imbonerakure. Un « milicien ». Esdras Ndikumana, correspondant de la RFI et de l’AFP au Burundi, s’était également donné au spectacle, parce qu’il y est devenu accro, en affirmant sournoisement que ceux qui qualifiaient de « Manipulation » les accusations portées à l’encontre des jeunes affiliés au parti au pouvoir étaient pris mains dans le sac. Sauf qu’il s’est avéré plus tard que l’image provenait d’un film que les jeunes tournaient autour des événements de 2015 et qui va sortir le 13 Mai 2017. Une image, tout comme le chant des Imbonerakure de Ntega et bien d’autres cas, sortie de son contexte avec une violence et une haine inouïes pour alimenter la campagne de médisance contre les Imbonerakure. Les mensonges, à l’image des âneries de Maingain sur France 3, finissent toujours par se retourner contre leurs colporteurs et les pulvériser façon puzzle. Et le plus malheureux cette fois fut Esdras !

Les commentateurs les plus avisés,depuis l’éclatement de la crise, questionnent souvent l’objectivité et l’impartialité de ce journaliste correspondant sur le Burundi . Partisan et maladroit, il aurait rejoint les rangs de ceux qui entendent remettre la main sur la République et son patrimoine par le mensonge et la calomnie. Ce week-end, pendant que Willy Nyamitwe dénonçait la subjectivité et la partialité de ses reportages, Esdras fut volé au secours par les opposants radicaux. Les plus extrêmes et les va-t-en guerre de la première heure. Et du coup, une révélation tombe : Esdras Ndikumana est membre d’un groupe Whatsap dont l’administrateur est le Secrétaire Exécutif du CNARED. Le concerné ne nie pas. Il ne proteste pas. Bouche cousue à ce sujet. Silencieux comme un voleur devant le commissaire. Parce que les preuves sont là, cruelles et effroyables sous ses yeux et ceux de tout le monde. Et Anicet Niyonkuru d’enfoncer le clou :’ sa sympathie envers le CNARED n’entache pas son professionnalisme’. Celui qui avait l’habitude de brandir le panneau du « persécuté » une fois assiégé par le flot des commentaires hostiles à son manque criant d’objectivité dans ses reportages s’inclina. Le masque venait de tomber.

Esdras sympathisant donc du CNARED ! Il n’y a plus rien à demander. Le propos est limpide. Il fait partie de la famille. Et les affaires de la famille passent avant tout. On le comprend et tout le monde peut le comprendre. Il fait partie de la légion aussi. La légion des jusqu’au-boutistes et des irréductibles nostalgiques du passé qui enseignent la guerre sans pour autant avoir le courage de porter le treillis.

Être membre actif, sympathisant ou militant, du CNARED, c’est son droit absolu. Ce qui est inacceptable et hallucinant, c’est qu’il puisse profiter de sa couverture de journaliste pour servir les intérêts de sa famille au détriment de l’éthique de son métier. Et il ne peut pas l’assumer pour deux raisons : Primo, car sachant très bien, lui et ses Amis du changement, que le CNARED est politiquement un axe sans abscisse ni ordonnée, sans assise populaire, déconnecté de la réalité, dépourvu de morale politique, de bon sens, de cohérence et donc sans avenir. Secundo, car étant conscient que c’est moralement entachant d’être sympathisant d’une formation politique alors qu’on est journaliste professionnel. Surtout au Burundi.

Qu’il nourrisse donc, à travers RFI et AFP, l’hystérie médiatique anti-Imbonerakure et qu’il coche dans toutes les cases d’un propagandiste anti-Nkurunziza, ça n’étonnera plus personne. Sa mission est d’informer pour déformer. Mentir et manipuler. Diviser et diaboliser. Exactement comme ses « Amis du Changement » du CNARED.

18 avril 2017, https://fridolinandres.wordpress.com