D’amblée, il se place parmi les alliés de la société civile et partage aussi la victoire de cette bataille des droits de l’homme contre le gouvernement élu du peuple burundais, victoire engrangée en 2016.
Cette note présente aussi les trois composantes de l’opposition en exil : les partis politiques, les groupes armés et les mouvements de la société civile. Il affirme que ces trois composantes partagent un objectif commun, mettre fin au régime, qu’il qualifie d’illégitime en lieu et place des Burundais eux-mêmes, du président Pierre Nkurunziza, mais que comme, ils sont divers seuls les mouvements de la société civile ont un succès notable en 2016. On peut sous-entendre sa déception.
Aveuglé par son européocentrisme, il nous promet d’autres victoires surtout que l’opposition en exil va réussir comme en Irak, comme en Libye et actuellement le projet est très avancé en Syrie, à détruire et réduire le Burundi en cendre, pour l’établissement de la paix, pour le progrès de la démocratie et la défense des droits de l’homme. Seulement, il ne nous dit pas combien de morts nous aurons, combien de veuves, veufs et d’orphelins il y aura, combien de réfugiés dans les pays voisins, bref des presque 11 millions de Burundais combien il en restera ? La moitié ? Le tiers ? Quant à la destruction des biens matériels c’est du menu fretin.
Les Burundais forment un peuple digne et fier, cela vous empêche de dormir tranquillement, vous voulez les mettre à genou, vous voulez les asservir, vous voulez les anéantir juste pour étayer votre hypothèse mais le monde est en changement et les certitudes d’hier ne sont plus les vérités d’aujourd’hui. Comme beaucoup d’autres l’ont déjà écrit, le Burundi plie mais ne rompt pas.
Dans un grand pays voisin pendant ces dernières années, un seigneur de la guerre de la région y a décimé plus de 6 millions par des mains indirectes, on y a violé des dizaines de milliers de filles et de femmes, on entretient dans cette sous-région une tension permanente par convoitise pour les richesses de son sous-sol, on y fomente des rébellions, on y organise des assassinats ciblés, on fait tout pour que ces Etats n’aient jamais de répits,… Est-ce la faute du « méchant » Nkurunziza Pierre ? Puisque vous êtes chercheur, avez-vous déjà entrevu l’explication de cet acharnement ? Qui organise cette cabale ?
Votre écrit n’est pas différent des autres que nous lisons régulièrement, n’est pas différent des rapports qui sont produits par vos alliés, aussi, désireux de mettre fin au régime que vous détestez du Président Nkurunziza Pierre, mais sachez une chose, ce Président a été élu par la population burundaise, il n’est pas seul contrairement à vos affirmations. Des tas de Burundais se reconnaissent en lui quand bien même aujourd’hui tous ne l’expriment pas. Ils partagent la même histoire nationale qui ne commence pas en 2015, ils ont vécu ensemble sous les 40 ans de dictature militaire Hima, apparemment période et régime que vous chérissez, ils ont souffert ensemble des affres des sbires de cette dictature et en portent encore les séquelles aujourd’hui,…
Mr Vircoulon laissez les Burundais entre eux soigner leurs blessures, laissez les Burundais entre eux dialoguer pour trouver d’avantage les voies et moyens qui leur permettent d’aller de l’avant, laissez les Burundais continuer à œuvrer pour la paix qu’ils ont chèrement acquise.
Votre note est visiblement un oiseau de mauvais augure.
Ruvyogo Michel