« Une crise imaginaire »

Tous les jours dans les médias francophones, un appel à peine voilé, invitant les puissances occidentales à aller bombarder le Burundi à l’instar de la Libye se fait pressant. Tous les subterfuges sont invoqués de façon incantatoire dans l’espoir que leur rêve finira par voir le jour. Voir le Burundi réduit en poussière.

N’ayant pas de preuves pour étayer leur souhait, notamment la perpétration d’un génocide qui leur permettrait alors d’agir à leur guise sans limites, alors ils posent des questions, font des interviews, écrivent des articles, rédigent des rapports, etc,… en se disant que ça finira par prendre.

Joint par RFI, Gaston Sindimwo, premier vice-président du Burundi, assure que depuis plusieurs mois, la crise est terminée.

« C’est la paix totale au Burundi. C’est une crise imaginaire, n’en déplaise aux détracteurs. Néanmoins, il peut y avoir quelques incidents qui ne peuvent pas entacher la paix nationale et la concorde nationale. Aujourd’hui, la crise est derrière nous. Malheureusement, les séquelles sont toujours là et nous sommes en train de faire face à tout cela », a-t-il expliqué.

Face aux affirmations de l’ONU et des ONG qui continuent de dénoncer de graves violations des droits humains, toujours commises au Burundi, le premier vice-président affirme que « c’est terminé ».

« Nous sommes en phase de reconstruction de la Nation. N’en déplaise aux détractés. Nous sommes à l’œuvre pour mettre les Burundais tous ensemble », a ajouté Gaston Sindimwo.

La réponse du Premier Vice-Président ne suffira pas car elle ne va pas dans le sens escompté. Certainement qu’ils reviendront à la charge avec d’autres questions mais tournées différemment. Ils ne vont pas abandonné le cap après avoir investi autant de moyens. Rien à faire, le clou doit être enfoncé, pour eux et par conviction géopolitique le Burundi ne peut qu’être en crise, il doit aller en crise, ils le mettront en crise.

Ce weekend un peu partout dans le monde, des victimes et des rescapés du génocide de 1972 vont se recueillir dans la douleur mais cela n’empêchera pas ces Francophones et ces néocoloniaux de vaquer à leurs occupations quotidiennes dans l’indifférence totale, tout comme pendant la période où se commettait ce génocide.

Pourtant, le credo qu’ils nous chantent tous les jours dit qu’ils sont les champions de la défense des droits de l’homme. Comme disait un ancien Président Africain: de quels droits de l’homme s’agit-il? De quel homme parle-t-on?

Un homme averti en vaut deux et l’avenir nous le dira.

Ruvyogo Michel