Communiqué de presse relatif à la mission de son Excellence Monsieur le Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale à Helsinki(FINLANDE)

1. Son Excellence Monsieur Laurent KAVAKURE, Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale a effectué une mission de travail à Helsinki, en Finlande du 19 au 20 mai 2014.

2. L’objectif de cette mission était de reprendre les contacts avec les autorités finlandaises et d’explorer les nouvelles possibilités de renouer les relations de coopération bilatérale.

3. Il est d’ores et déjà important de noter que les deux pays avaient initié dans les années 1980 quelques projets qui ont été réalisés à la satisfaction des parties même si certains ne sont pas arrivés à terme.

Ainsi, en Juillet 1980, un Accord de financement de l’étude du Plan Directeur de l’utilisation de la Tourbe a été signé entre les deux pays et la première phase du projet a été réalisée de 1985 à 1988 avec le concours de la société finnoise EKONO. Pendant cette période, une série d’autres projets fut soumis au Gouvernement finnois pour financement : projet tourbe (phase II et III) avec création d’une usine pilote de traitement de la tourbe – (Projet terminé) ; projet Nickel -financement partiel de l’étude de faisabilité ; projet reboisement. Ainsi, n’eut-été la crise d’Octobre 1993, il existait des possibilités de développer la coopération avec la Finlande à travers son Agence de Coopération bilatérale FINNIDA (Direction Générale de la Coopération Internationale au Développement).

Malheureusement avec cette crise, les interventions finlandaises en faveur du Burundi ont été essentiellement orientées vers des actions à caractère humanitaire et d’urgence canalisées par le biais du système des Nations Unies et des ONG de type humanitaire.

A ce titre, certaines actions ont pu être menées : octroi des aides humanitaires en faveur du Rwanda et du Burundi pour un montant de cinq millions de $ US en 1994 ; octroi d’une aide humanitaire en faveur de la population sinistrée et des réfugiés pour un montant de 700.000 $ US en 1995 ; cofinancement du projet de reboisement via l’Eglise Baptiste du Burundi pour un montant de 49.500 $ US ; construction de 200 maisons d’habitation par le biais de la CEPBU (Communauté des Eglises de Pentecôte au Burundi) pour une valeur de 150.000 euros en faveur des rapatriés ; construction d’un collège communal à Mishiha (Cankuzo) via la Mission Libre Suédoise/CEPBU pour 109 millions FBU.

4. Plusieurs rencontres de haut niveau ont été organisées notamment avec le Secrétaire d’Etat en charge de l’environnement, le Secrétaire d’Etat en charge des affaires sociales et de la santé, le Secrétaire d’Etat en charge des affaires économiques, le Secrétaire d’Etat en charge de la coopération au développement, le Directeur Général de Finnfund auquel s’étaient joints quelques représentants des organisations du secteur privé et le Ministre des Affaires Etrangères.

5. A l’issue de ces divers entretiens, il a été constaté que la Finlande octroyait des appuis au Burundi par le biais des organisations régionales et internationales et dans le cadre de la coopération régionale. Tout en prenant cependant bonne note de cet état de fait, les discussions avaient davantage pour objectif d’aboutir à des actions spécifiques à caractère bilatéral.

6. Dans ce cadre, l’environnement et l’énergie offrent les meilleures possibilités de constituer, dans un premier temps, des secteurs de coopération entre le Burundi et la Finlande.

7. Au sujet de l’environnement, les deux parties ont identifié des pistes intéressantes comme le reboisement (avec des espèces adaptées), la protection des forêts primaires existantes, la protection des bassins versants pour prévenir les catastrophes naturelles comme celle qui a frappé certains quartiers nord de Bujumbura en février dernier, la purification des eaux du Lac Tanganyika (soumis aux instances concernées pour être reconnu comme un patrimoine mondial pour l’humanité), la protection de la nappe phréatique.

8. S’agissant de l’énergie, il a été essentiellement question de la tourbe et de l’énergie renouvelable comme le bio-carburant, étant entendu que tout doit être fait pour éviter de porter atteinte à l’environnement. La tourbe est un élément intéressant pour la société finlandaise VAPO qui travaille dans ce secteur parce qu’elle a mené une étude y relative au Burundi dont les conclusions estiment que la qualité et la consistance sont bien connues surtout la tourbe de la vallée de la Kanyaru et que sa mise en valeur pourrait être d’un grand secours énergétique dans l’exploitation du nickel.

9. Dans les deux principaux secteurs identifiés, les premiers pas commenceront avec l’appui en expertise et en renforcement des capacités.

10. Il est à souligner également que dans le secteur social, les volets promotion du genre et sécurité sociale bien maîtrisés par la Finlande ont suscité l’intérêt de la délégation burundaise.

11. Un échange sur des questions politiques et économiques dans le monde a également été engagé pendant cette visite. Ainsi, un tour a été effectué, en particulier par les deux Ministres en charge des affaires étrangères, dans l’évolution de la situation politique au Burundi et dans l’Union Européenne (Ukraine), dans les questions régionales africaines (région des Grands-Lacs, l’intégration régionale, la Somalie, la RCA, le Soudan du Sud), dans les questions multilatérales (le Traité sur le commerce des armes, le processus de Helsinki et le régime international d’investissement, la candidature de la Finlande à l’Organisation Météorologique Mondiale, la Cour Pénale Internationale et le processus des Nations Unies sur l’agenda post-2015).

12. Cette visite de deux jours aura contribué à dégager, pour les deux parties, une meilleure visibilité sur les actions à entreprendre pour renforcer la coopération bilatérale. Dans ce processus, le secteur privé burundais devra jouer un grand rôle aussi bien au niveau des contacts que des engagements avec le monde privé finlandais qui est très disposé, pour sa part, à s’y engager.

Fait à Bujumbura, le 22 mai 2014

Direction de la Communication et de l’Information