EAC : des « réponses appropriées » nécessaires pour faire face aux nombreux défis @rib News, 30/05/2014 – Source Xinhua

EAC : des « réponses appropriées » nécessaires pour faire face aux nombreux défis
@rib News, 30/05/2014 – Source Xinhua

Il faut des « réponses appropriés » aux nombreux défis auxquels fait face la Communauté est-africaine (East African Communauty – EAC), a plaidé jeudi le secrétaire permanent au ministère burundais à la Présidence chargée des Affaires de la EAC, Jean Rigi.

M. Rigi, qui s’exprimait au lendemain de la tenue des consultations nationales sur le rapport relatif à la revue institutionnelle de l’EAC, a souligné que cette organisation sous-régionale fait face à des défis de gouvernance et de prise de décision, des défis relatifs aux ressources humaines et des défis financiers.

Même si les pays adhèrent individuellement à l’EAC et que les décisions sont prises par consensus, il existe des problèmes à l’étape de mise en œuvre des projets et programmes. En effet, a-t-il expliqué, l’obstacle majeur est le manque de pouvoirs opérationnels de prise de décision par le secrétariat général de la EAC.

Pour lui, le manque d’autorité du secrétariat général de l’EAC en ce qui concerne la mise en œuvre des décisions et des programmes de l’organisation, cause un retard préjudiciable dans la ratification des protocoles, dans l’adhérence aux décisions du Conseil des ministres et dans le versement des contributions statutaires.

Selon M. Rigi, au niveau des ressources humaines, des problèmes prévalent au sujet du paiement des salaires des fonctionnaires de l’EAC dans la mesure où certaines des positions du personnel dans la structure de la Communauté ont été gelées depuis 2006, particulièrement au niveau des directeurs assistants.

Les fonctionnaires n’ont pas d’avancement de grade et sont démotivés, a-t-il relaté. Il a souligné que la structure actuelle d’un salaire fixe, qui ne prend pas en compte ni l’augmentation du coût de la vie, ni la longétivité du service, n’assure pas la promotion du moral du personnel et encore moins sa fidélisation.

« Nous sommes donc en train de réfléchir à un mode de service pour que les fonctionnaires de la communauté soient plus motivés pour pouvoir afficher effectivement des résultats au lieu de se mettre à grommeler dans leurs coins en se plaignant d’être mal rémunérés avec des salaires non ajustés au coût de la vie », a dit M. Rigi.

Il a fait remarquer que le recrutement non compétitif du personnel de direction au Secrétariat Général de l’EAC, mine le leadership et la capacité de gestion.

En outre, le manque de mécanisme financier durable pour les projets et programmes de la EAC reste un défi de taille, a estimé M. Rigi en précisant que cette situation conduit à des retards dans leur mise en oeuvre. La lourde dépendance sur les partenaires au développement est une autre épine dans les pieds du processus de l’intégration régionale au sein de la EAC, a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, a précisé M. Rigi, les prérogatives limitées du secrétaire général de la EAC pour gérer effectivement le budget de l’organisation sous-régionale (réallocation des ressources budgétaires), causent des préjudices énormes dans la mise en oeuvre des programmes de la Communauté.

Au niveau du marché commun au sein de l’EAC, la réflexion en cours se focalise sur l’harmonisation des mécanismes de libre circulation des personnes, des biens et des services, moyennant un système régulier d’évaluation sur sa mise en œuvre avec l’éventualité de se doter des mécanismes de sanctions pour des Etats qui ne parviennent pas à remplir leurs engagements.

M. Rigi a souligné que l’évolution de l’EAC vers l’union monétaire des pays membres, implique la mise en place de nouvelles institutions. En effet, a-t-il clarifié, le protocole portant création de l’union monétaire, prévoit notamment la création de quatre nouvelles institutions.

« Pour le compte du Burundi, nous pensons que la meilleure des façons est de pouvoir disposer une structure institutionnelle claire, avec une définition des pouvoirs qui sont déférés à l’autorité centrale et d’autres qui restés sous contrôle national », a-t-il estimé.

Pour M. Rigi, la révision de la structure institutionnelle de l’EAC, qui fait objet aussi de consultations dans les autres pays membres, devrait inspirer l’amendement du traité portant création de l’organisation sous-régionale africaine.