Selon le commissaire général, les documents de voyage que les services des migrations octroient sont : le passeport ordinaire, le passeport de service, le passeport diplomatique, les laisser-passer tenant lieu de passeports ainsi que la carte CEPGL. En dehors de cela, a-t-il indiqué, il y a un autre document, dénommé le titre de voyage, qu’on donne exclusivement aux refugiés, ainsi que de multiples visas pour les citoyens étrangers.
A la question de savoir pourquoi les jeunes filles et les femmes qui souhaitent se rendre en Arabie saoudite et en Oman ne reçoivent pas facilement les documents de voyage, le commissaire Hatungimana a souligné qu’ils ont déjà enregistré beaucoup de dossiers dont le gros concerne essentiellement les jeunes filles de 18 à 35 ans. D’après lui, ils ont remarqué qu’il a des filles et femmes qui ont été recrutées pour, soit travailler en Arabie Saoudite, au Pakistan ou dans d’autres pays de l’Asie de l’Est. « Ce qui fait que nous avons jugé bon de traiter ces dossiers avec beaucoup de délicatesse d’autant plus qu’il est difficile de comprendre comment ces filles peuvent trouver de l’argent pour payer un passeport. C’est vrai elles peuvent le faire mais nous avons remarqué qu’il s’agit d’une main extérieure qui agit pour que ces filles aient le passeport pour se rendre en Arabie Saoudite ».
On doit d’abord procéder à l’identification de ces filles
Avant de délivrer les passeports, le commissaire général des Migrations nous a indiqué qu’ils ont décidé de gérer leurs dossiers et de procéder aux investigations possibles pour qu’ils soient convaincus qu’il s’agit vraiment d’un voyage qui est bien justifié. « Sinon, nous avons reçu une recommandation de l’hiérarchie qui nous dit de bien identifier ces filles qui vont à la recherche du travail à l’extérieur ». Ainsi, il nous a affirmé que ces dossiers n’avancent pas, mais que c’est parce que des fois, il n’y a pas une justification qui rassurent les services des migrations de la destination de ces filles et femmes. « Là, nous sommes vraiment très fermes et le passeport ne se donne pas sans qu’on n’ait déjà fait cette investigation ».
Toujours à propos de l’identification des ces filles, le commissaire Hatungimana nous a signifié que ses services cherchent à savoir les lieux d’origine de ces filles ; entrent en contact avec leurs familles, leurs proches et c’est à partir de là qu’ils obtiennent toutes les informations nécessaires à propos de ces filles et de leur destination si c’est en Oman, en Arabie Saoudite ou ailleurs. « Du moment où les gens se sont déjà rendus compte que les filles qui se rendent en Oman pour le travail sont maltraitées et à partir des cas palpables, nous avons décidé de nous contenir pour voir s’il faut sauver ce qu’il faut sauver. Ainsi, nous avons décidé de mettre l’accélérateur au ralenti ».
Qu’en est-il de l’extension des bureaux des Migrations à l’intérieur du pays ?
Concernant le projet de l’implantation des bureaux du commissariat des Migrations à l’intérieur du pays pour faciliter la tâche aux demandeurs des documents de voyage qui viennent de l’intérieur du pays, le commissaire Hatungimana indique que ce projet n’est pas un projet de services des Migrations mais celui du gouvernement. Selon lui, au niveau des cinq provinces pilotes, le projet est suffisamment avancé. Il s’agit des provinces Mwaro, Bururi, Gitega, Ngozi et Muyinga. «Ces cinq provinces ont été déjà visitées et nous avons déjà installé tout un dispositif en matière de facilitation de l’octroie des documents de voyage, dont les ordinateurs ». Il a aussi souligné que la formation du personnel a déjà eu lieu et qu’il ne reste qu’un cadre légal pour pouvoir démarrer.
Quant à l’informatisation des services des migrations, il a indiqué qu’ils ont déjà informatisé trois postes frontières sur dix sept que compte notre pays. C’est-à-dire les postes frontières de l’aéroport international de Bujumbura, de Ruhwa et de Gasenyi Nemba. «Ces postes frontières sont interconnectés avec le commissariat général des Migrations et nous sommes suffisamment servis car ceux qui se font au niveau des frontières sont perçus à la minute par nos services. Ce qui fait que les gens qui ont traversé les frontières sont vite répertoriés dans nos rapports quotidiens ». Il a ainsi fait savoir qu’ils sont aujourd’hui dans la phase de faire l’extension de cette informatisation pour deux autres postes frontières qui sont Kobero et Kanyaru Haut. Sinon pour les postes qui ne sont pas encore informatisés, il a indiqué qu’il y a des difficultés pour travailler car ils continuent avec la routine d’inscrire les gens dans les registres.
Leur présence physique est exigée
Au cours de notre entretien avec le commissaire général des Migrations, nous avons cherché à savoir s’il n’y a pas de projet pour implanter des bureaux des migrations au sein des ambassades pour faciliter la tâche aux Burundais qui sont à l’extérieur et qui souhaiteraient renouveler leurs documents de voyage. Selon lui, les services des migrations ont déjà reçu une recommandation qui leur dit que pour qu’il y ait le renouvellement des documents de voyage des gens qui sont en dehors du pays, ils doivent nécessairement se présenter physiquement pour la prise d’image, les empruntes digitales, les signatures, etc. «C’est donc une recommandation qui doit être appliquée à la règle ». Selon lui, il a été également recommandé qu’une fois qu’ils sont là, il faut que leurs documents de voyage soient vite et bien traités. Seuls les documents des gens qui travaillent dans les ambassades du Burundi à l’extérieur et des étudiants boursiers du Burundi peuvent être traités étant à distance.
Selon le commissaire Hatungimana, en dehors de ces recommandations, venir au Burundi c’est un bonne occasion pour la diaspora de visiter le pays et leurs familles. Cela permet aussi, selon lui, aux parents de voir leurs enfants évolués et non pas seulement se contenter de leur envoyer de l’argent sans savoir exactement ce qu’ils font car c’est déjà remarqué qu’il y a des enfants qui trompent leurs parents qu’ils sont à l’école alors qu’ils sont devenus des délinquants, des consommateurs de drogues, etc. « Les parents sont à l’aise quand ils voient leurs enfants revenir et constater physiquement leur état de santé, etc».
Est-il possible que la validité de la carte CEPGL et du laisser-passer, soit prolongée?
Pour ce qui est de la prolongation de la validité de la carte CEPGL, le commissaire Hatungimana indique que c’est un document de voyage de la Communauté économique des pays des Grand Lacs (CEPGL) qui est accessible à toutes les bourses. D’après lui, il y a une recommandation des pays membres de cette Communauté qui a été signée et amendée le 26 Juillet 2011. « C’est-à-dire que cette carte a une validité d’une année pour les citoyens burundais et de trois mois pour les étrangers résidant au pays. Cela a été décidé de cette manière et c’est un cadre légal qui doit être respecté. On ne peut pas changer cette recommandation pour aller au delà de ce qui a été décidé ». C’est aussi le cas du laisser-passer, qui est un document de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Il nous a signifié que c’est un document de voyage qui a une validité d’une année ajoutant que, s’il y a une recommandation qui dirait qu’il faut prolonger sa validité, il n’y aura pas de problème.
En définitive, le commissaire général des Migrations indique que pour les étrangers qui aimeraient visiter le Burundi, ils ont besoin d’un visa d’entrée qui s’obtient au niveau des ambassades. Mais il a fait savoir qu’il y a aussi moyen de recevoir le visa à l’entrée, c’est-à-dire à l’Aéroport international de Bujumbura ou dans un des postes frontières. Cette autorisation est donnée par une commission qui a été mise en place pour recevoir les demandes et les étudier pour enfin de compte donner cette autorisation.
ASTERE NDUWAMUNGU
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