Il serait anodin et peu inspiré d’analyser la crise que traverse le pouvoir de Pierre Nkurunziza, sous un angle aigu du troisième mandat. Pour bien comprendre et bien appréhender les contours de cette crise, il faut se placer dans l’exosphère et regarder comment la Terre tourne autour d’elle-même et on partira alors de la géodésie à la géopolitique.
Naturellement, il y a des animaux, lorsqu’ils sont blessés deviennent très dangereux. Pour mieux comprendre la menace qui pèse sur le pouvoir de Pierre Nkurunziza, il faut savoir qui sont ces blessés dangereux et pourquoi ils s’en veulent seulement à Nkurunziza.
D’une part les USA, la France, la Belgique et l’Allemagne sont les principaux pays occidentaux qui jurent la main droite sur la Bible que le pouvoir de Pierre Nkurunziza doit tomber, d’autre part ce sont les partis d’opposition et certains particuliers derrière la société civile burundaise qui s’apprêtent à recevoir le gâteau (pouvoir) sur le plateau.
Blessés ? Oui, comment ? Tenez, l’Occident est en crise économique et financière, la croissance est presque nulle, les industries se délocalisent, le chômage monte, la vie des ménages devient de plus en plus dure et avec la politique d’austérité, c’est la grogne partout. A cela s’ajoute la crise migratoire, difficile à contrôler et à gérer. Revers du médaille, cette migration est une des conséquences de la déstabilisation des pays comme la Libye, l’Irak, la Syrie etc… par les mêmes occidentaux. La colère et la montée de l’extrémisme sont perceptibles dans la population occidentale, A cela s’ajoutent encore les attentats et les menaces terroristes islamistes de tous les jours qui sèment la panique, la peur et l’insécurité permanente. Dans ces conditions, l’occident est un animal blessé et très dangereux. Très dangereux parce qu’il lui faut des sous pour en découdre avec la crise financière et économique, il lui faut des sous pour faire face à l’immigration, il lui faut des sous pour assurer sa sécurité menacée par le Daesh. Mais alors où et comment trouver les sources de financement ? Bien sûr par l’activation accélérée du néocolonialisme renforcé.
Dans pareilles conditions, tous les pays sous développés et en voie de développement sont concernés, ils doivent participés bon gré mal gré. Pour le cas du Burundi, il fallait que le pouvoir de Pierre Nkurunziza maintienne les contrats déséquilibrés que les régimes de Micombero, Bagaza et Buyaya avaient signés avec les français. Il fallait que le pouvoir de Nkurunziza accepte l’inacceptable de céder l’exploitation des minerais aux entreprises occidentales à seulement 6% pour le Burundi. Il fallait que le pouvoir de Pierre Nkurunziza cède une partie de son territoire comme base arrière aux USA dans leur plan de s’approvisionner en RD Congo etc…
Le pouvoir de Pierre Nkurunziza n’a rien cédé, les Occidentaux sont fâchés, la mission de repérer les poux (non respect de la démocratie, non respect des droits de l’Homme, etc..) dans les cheveux du pouvoir de Bujumbura est donnée à la Belgique, ancienne puissance coloniale « spécialiste des coups mortels au Burundi depuis les années de l’indépendance ».
Sur terrain (au Burundi), subsistent quelques groupes des mécontents et ambitieux sur lesquels les néocolonialistes peuvent compter. Il s’agit :
Des nostalgiques de l’ancien G10, groupe de 10 partis politiques pro-tutsi qui ne se sont jamais remis de la perte du pouvoir synonyme de perte de puissance, d’influence et de moyen financier. On note ici les adeptes de Pierre Buyoya et de Sinduhije Alexis. Ceux de Buyoya opèrent de l’extérieur (dans les sphères des institutions internationales. Retenez que Buyoya très malin et clairvoyant qu’il est, avait réussi à placer tous ses fidèles dans ces différentes institutions. Leur mission est de blâmer le pouvoir de Nkurunziza, convaincre et démontrer ses incompétences, inventer et vendre le génocide des tutsi). Ceux de Sinduhije actent à l’intérieur, très expérimentés dans l’art de semer le désordre dans la capitale Bujumbura et dans l’art de tuer par décapitation, par brulure etc.., car ils comprennent des anciens sans échecs et sans défaites des années sombres de l’histoire du Burundi (1993-1996), ils mènent le mouvement de contestation, et ceux qui prennent le devant sont essentiellement des jeunes chômeurs, désœuvrés, drogués, désorientés qui se disent « n’ont rien à perdre ». ils ont pour mission de provoquer par des actions à caractère terroriste afin de prouver que le pouvoir de Nkurunziza tue sa population qu’il est censé protéger.
Les habitués des gouvernements de transition, parmi lesquels se trouvent les insouciants de Sahwanya Frodebu. Malmenés par Buyoya depuis les années 1993, les frodebustes ont appris à faire profil bas à condition d’avoir quelques postes dans les institutions étatiques. Ils en ont fait l’habitude jusqu’à oublier que cette phase n’est plus d’actualités. Buyoya leur manque énormément car « lui au moins savait qu’on a faim » se lamente Léonce Ngendakumana. Pour eux, tant qu’ils ne décrochent pas quelques postes politiques, ils continueront à crier sur le toit que le Burundi est sur le bord du gouffre quelque soit le gouvernant.
Les ambitieux anciens compagnons de lutte de Pierre Nkurunziza. Ils sont de deux catégories : ceux qui ont été gâtés par le pouvoir et qui se croient eux aussi capables de briguer à la présidence de la République. Ils sont tellement ambitieux jusqu’à ce qu’ils mettent dans la rue les secrets de l’Etat dans le but de fragiliser leur ancien patron, ils souffrent de « pourquoi pas moi Président de la République » et ceux qui ont été oubliés alors qu’ils ont milité aux cotés de Nkurunziza et qui n’ont rien récolté.
Les occidentaux ont alors compté sur ces trois catégories d’individus, renforcés par certaines personnalités comme Margueritte Barankitse que les occidentaux croyaient être vraiment « maman Burundi » capable de galvaniser toute la population burundaise autour d’elle. Comme Pierre Claver Mbonimpa qu’ils croyaient être vraiment « Mutama(sage) Burundi », capable d’être entendu par la population Burundaise. Comme Monseigneur Simon Ntamwana de l’Eglise catholique qu’ils croyaient capable de dire un seul mot « Sindumuja » et que tous les fidèles catholiques du Burundi entonneraient : « Sindumuja, Sindumuja, wa Nkurunziza ». Sans oublier les médias privés. Le résultat attendu, se fait toujours attendre.
Les prétextes connus étaient le non respect de la démocratie, or dans plus de 50 pays africains est ce seulement Nkurunziza le diable anti démocrate ? Le non respect de la Constitution, or la cour constitutionnelle burundaise s’est prononcée et a donné son verdict. Est- ce à la France, à la Belgique, aux USA, à l’Allemagne de contester la décision de la cour constitutionnelle pour motif qu’elle a subi la pression politique ? Pourtant, s’il y a au monde la cour la plus politique et politisée, c’est bel et bien la cour suprême américaine.
Si c’était seulement pour cause d’un mandat de trop, pourquoi ils n’ont rien dit à Yoweli Museveni de l’Ouganda ? A Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo Brazza ? A Paul Kagamé du Rwanda ? Abdelaziz Bouteflika d’Algérie ? A Idris Deby du Tchad ? etc..
Et maintenant que toutes leurs cartes (manifestations violentes, coup d’Etat, assassinats ciblés, gel des aides, division de l’armée nationale…) ont échouées, ils se rabattent sur les négociations d’Arusha II. Or ces Occidentaux en finançant ces négociations jouent le jeu d’euro millions. Arriver aux accords de partage de pouvoir qui ne seront jamais tenus et la faute sera toujours collée du coté de Pierre Nkurunziza, paralysant ainsi le fonctionnement normal des institutions.
Le même type d’accords de Marcoussis n’ont pas marché entre ivoiriens, le sort de Gbagbo était dessiné à l’avance, les mêmes accords d’Arusha n’ont pas marché entre rwandais, le sort de Havyarimana était dessiné d’avance, les mêmes accords entre les sud soudanais Silva Kiir et Riek Machar n’ont pas maeché, les mêmes accords entre angolais de MPLA et l’UNITA ont eu lieu, mais le sort de Savimbi était dessiné à l’avance, les mêmes accords ont eu lieu entre mozambicains du Renamo et Frelimo mais n’ont pas abouti, les mêmes accords ont eu lieu entre centrafricains mais n’ont pas abouti à la paix.
Tout ça est manigancé par les occidentaux dans le but purement économique, le néocolonialisme. Nos illusions nous font penser qu’ils nous aident à nous démocratiser à nous civiliser et nous développer. Alors qu’il n’en est rien.
Le pouvoir de Pierre Nkurunziza a bien compris les enjeux, il veut les relations gagnant-gagnant. Voilà pourquoi sur voix d’Amérique, sur Radio France Internationale, sur Radio Télévision Belge, sur Deutsche Welle, il est traité de pouvoir qui tue, de pouvoir anticonstitutionnel, de pouvoir voyou, de pouvoir à effacer, jusqu’à dire même que Pierre Nkurunziza est un président irrationnel et malade mental. Un panafricaniste ne plait jamais aux occidentaux.
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