Les relations de bon voisinage rwando ugandaises se détériorent de jour en jour. Il est dit que les éléments du CMI ugandais donne un appui sans faille à une frange de rwandais exilés à Kampala et acquis au RNC (Rwanda National Congress) de l’ex général rwandais Kayumba Nyamwasa. Pourtant le Rwanda, l’Uganda et le Kenya ont signé récemment, dans le cadre des pays membres du Corridor Nord, un Pacte mutuel de non agression. Au rythme où vont les choses, les autorités du Chieftancy of Military Intelligence ugandais semblent violer un état de relations bilatérales rwando ugandaises qui commençaient à prendre leur envol.
Un voyageur rwandais en visite pour son fils aux études à Kampala, Fidèle Gatsinzi, a été arrêté en date du 9 décembre dernier par des agents du service d’espionnage ugandais, la CMI (Uganda Chieftaincy of Military Intelligence) sous prétexte qu’il s’adonnait aux activité d’espionnage au profit du Rwanda.
Il a été arrêté et emmené dans un lieu inconnu où il a été si torturé qu’à son relâchement, les membres inférieurs ayant été sérieusement contusionnés par des tortures au point qu’il ne pouvait pas porter ses souliers et qu’il ne pouvait se mouvoir que sur une chaise roulante.
Dans son témoignage, il dit avoir été arrêté alors qu’il venait d’arriver dans la ville de Kampala à l’hôtel où il était descendu. Il dit avoir été sollicité par un certain Rugema Kayumba, un neveu de l’ancien Général Rwandais Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique du Sud et fondateur de RNC/Rwanda National Congress.
Ayant répondu à l’appel, il s’est retrouvé devant un groupe de gens en uniforme ugandais qui l’ont menacé avec des mots comme quoi, les Rwandais ont tiré sur l’ex général et sur le colonel Patrick Karegeya. Devant les dénégations de Gatsinzi qui disait qu’il ne savait rien de toute cette affaire, il a été forcé d’entrer dans la voiture de Rugema pour l’amener au CMI dans le quartier de Kireka les yeux bandés.
« J’ai passé plus d’une semaine dans ce cachot sans qu’on m’enlève le bandeau. Les mains étaient elles aussi liées », a dit Gatsinzi à son arrivée à Kigali après qu’on l’ait libéré.
« Dans un premier temps, j’ai passé la nuit à même le sol sur des carreaux qui dégageaient un froid au point que les pieds se sont enflés. Un vieux musulman que j’y ai rencontré était littéralement mort de froid. Peu après, j’ai été sorti du cachot pour embarquer dans un véhicule qui m’amenait à Mbarara (300 Km à l’ouest de Kampala).
Là, il fallait lutter contre les mouches et nous baignions dans les urines », a raconté Gatsinzi qui s’était obligé à la grève de la faim car, selon lui, il fallait garder l’estomac vide surtout qu’il n’y avait pas de toilettes pour se décharger.
Ce voyant, les gardiens versaient sur ma tête des boissons que j’avais refusées de boire. Des coups de pieds pleuvaient aussi contre mon bas ventre et mes cotes, a-t-il dit ajoutant que ce vendredi, 22 décembre 2017, il a été embarqué dans un véhicule du CMI pour la frontière rwandaise de Gatuna.
D’après ce pauvre voyageur, les auteurs de son arrestation ne sont autres que les membres de RNC opérant main dans la main avec la CMI. Selon lui, les membres de RNC pullulent dans la capitale ugandaise de Kampala.
Ce monsieur Gatsinzi devenu handicapé par la torture des agents de renseignement ugandais, n’est pas le premier à avoir subi ces sévices. Un autre rwandais, René Rutagungira a subi le même sort. Il a comparu devant le tribunal militaire ugandais avec une infirmité qu’il n’avait pas à son arrestation.
« Ils ont des méthodes de torture qui ne laissent pas de traces sur ton corps », avait alors dénoncé Rutagengwa au moment où il a comparu devant le juge militaire ajoutant qu’au nombre des effets de torture, il ne pouvait lui être accordé de repas qu’une fois la semaine, qu’il ne pouvait pas se couper des ongles ou se raser ni barbe ni cheveux.
Ce prisonnier contre nature a accusé les généraux Henry Tumukunde (Ministre de la Sécurité Intérieure) et Abel Kandiho (Directeur de CMI) d’avoir supervisé en personne l’équipe des tortureurs. La chose a éveillé un intérêt soudain au point que l’avocat du Rwandais torturé, Me Kiiza, a dû écrire aux hautes autorités du pays pour dénoncer ces cas de torture que le tribunal militaire de Mbuya ne voulait entendre.
« Devant cette cour militaire, je vais dénoncer les pratiques de torture que vous avez faites sur mon client. La loi me le permet. Je n’ai pas peur de vous. J’ai obligation de dire la vérité », avait alors dit Me Kiiza défendant Rutagungira torturé au point de ne pas être à même de marcher normalement.
L’ambassade du Rwanda à Kampala a confié à IGIHE que ces arrestations illégales, ces pratiques torturales commises sur les rwandais civils en voyage ou résidant à Kampala ont été dénoncées par le Haut Commissaire rwandais, le Gén. Maj. Frank Mugambage qui tente de maintenir un dialogue avec les autorités ugandaises pour que cessent des actions délibérées tendant à semer le désordre et l’insécurité au Rwanda par des éléments rwandais basés en Uganda.
SOURCE : http://fr.igihe.com/securite/rwandais-tortures-en-uganda-deterioration.html#.WkAdI7ELri4.facebook