DECLARATION DU GOUVERNEMENT EN REACTION AUX ALLEGATIONS DE L’« ADC-IKIBIRI » 21-02-2014 Jean Claude Ndenzako Karerwa

DECLARATION DU GOUVERNEMENT EN REACTION AUX ALLEGATIONS DE L’« ADC-IKIBIRI »
21-02-2014
Jean Claude Ndenzako Karerwa
DECLARATION DU GOUVERNEMENT EN REACTION A LA PRETENDUE CATASTROPHE HUMANITAIRE EN PERSPECTIVE AU BURUNDI PRECONISEE PAR « ADC-IKIBIRI » UNE ORGANISATION NON RECONNUE PAR LES LOIS BURUNDAISES.

En date du 06 février 2014, Monsieur Léonce NGENDAKUMANA, Président du Parti FRODEBU qui n’a recueilli que 5% de voix lors des dernières élections, et qui se réclame également Président d’une Coalition de partis qui se sont retirés de la course électorale de 2010 appelée « ADC-IKIBIRI », a adressé une lettre au Secrétaire Général des Nations Unies intitulée « Prévention d’une catastrophe humanitaire en perspective au Burundi ».

A part que cette association n’est pas reconnue par les lois burundaises, la correspondance lui attribuée contient une multitude de fausses affirmations et des mensonges sciemment orchestrés et même des injures cachant mal une nervosité d’un politicien en perte de vitesse.

Ainsi, le Gouvernement du Burundi rejette et condamne ces allégations de politiciens en mal de programmes ou d’arguments à présenter et porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a pas de catastrophe en perspective au Burundi et qu’il s’agit de propos alarmistes d’un ancien dignitaire nostalgique de son passé, qui a été déclassé par la compétition électorale.

1. S’agissant de la destitution du Premier Vice- Président de la République Hon. Bernard BUSOKOZA, il n’aura pas été la première fois au Burundi qu’un Vice-président de la République soit changé ou destitué sur demande de son parti d’origine ou pour d’autres raisons et cela n’a jamais conduit à une catastrophe humanitaire, et il n’y a aucune raison qu’il y en ait.

2. La Constitution de la République et l’esprit de l’Accord d’Arusha dont elle s’inspire reste le guide de l’action du Gouvernement et détermine les prérogatives dévolues au Chef de l’Etat, au Gouvernement, et la façon dont ce dernier est composé quant aux équilibres prônés par ces Instruments sur le plan ethnique et du genre. Ces équilibres sont rigoureusement respectés au niveau de toutes les institutions.

Parler donc de la manipulation du pouvoir par une poignée de gens est une insulte aux institutions burundaises et à ceux qui les composent.

3. Concernant le dialogue politique, c’st ce que le Gouvernement a toujours inscrit parmi ses priorités et il a toujours tendu la main aux acteurs politiques y compris ceux qui avaient pris le chemin d’exil après leur défaite électorale. Ceux qui le veulent sont rentrés et n’ont jamais été inquiétés. Par ailleurs, un Cadre de dialogue entre tous les partis politiques a été mis en place avec le concours de la Communauté internationale et ce Forum fonctionne parfaitement et sans exclusion.

4. Il en est de même des libertés politiques et d’expression qui sont une évidence au Burundi pour tout observateur de bonne foi. En témoigne la multiplicité des organes de presse et leur fonctionnement sans entrave, ainsi que l’expression libre et au quotidien à travers ces organes de presse par les mêmes détracteurs, et qui en arrivent très souvent à dépasser les limites permises en proférant des propos qui ne sauraient être tolérés sous d’autres cieux.

5. Toutefois, le Gouvernement ne saura se dérober de son devoir de rappeler à l’ordre ceux qui se permettent de faire l’apologie de la haine, de la désobéissance civile et de la calomnie. Le Burundi ayant vécu une période de conflit assez longue et douloureuse, il serait dangereux pour un Gouvernement responsable de permettre à quelqu’un sous quelque casquette qu’elle soit de remuer le couteau dans les blessures dont les burundais ont souffert. Et pour cela la loi sera toujours respectée, et ce, comme partout dans le monde, en vue de protéger la société.

6. La comparaison de la situation au Burundi actuellement et le Rwanda d’avant le génocide relève de l’irresponsable de la part d’une personnalité qui a été au devant de la scène politique burundaise durant la période la plus difficile que le Burundi a traversée, exactement la même période pour les deux pays. Les institutions qui dirigent le Burundi actuellement sont issues des élections libres, transparentes et démocratiques de 2010 n’en déplaise à ceux qui ne se remettent pas de les avoir perdues et qui ont fait de la diabolisation à outrance le moyen de se consoler du combat politique perdu. C’est la stratégie à laquelle l’ADC –IKIBIRI a toujours recouru pour la survie politique de ses leaders.

7. S’agissant de la jeunesse du Parti CNDD-FDD qualifiée à tort de milice, il convient de faire remarquer qu’à notre connaissance tous les Partis politiques ont une jeunesse dans leurs rangs qu’ils doivent encadrer. Le Gouvernement tient à rappeler une fois de plus que chacun doit répondre de ses actes, que la responsabilité pénale est toujours personnelle et que la globalisation des actes isolés posés par des individus s’inscrit dans la stratégie de diabolisation qui sert d’arme politique.

8. S’agissant de certains thèmes dont il est fait état dans cette correspondance comme les Droits de l’Homme, la corruption, la Bonne Gouvernance, le Gouvernement rappelle que plusieurs mécanismes ont été mis en place notamment deux ministères en charge de ces questions, une Inspection Générale de l’Etat, une Brigade et une Cour anti-corruption avec plusieurs dossiers déjà traités et des fonds rentrés dans la caisse de l’Etat. Il est connu de tous de l’opposant se sert comme cheval de bataille des thèmes aussi sensibles aux yeux de la Communauté internationale. Ils sont devenus des terrains convoités comme fonds de commerce pour s’attirer la sympathie de l’opinion et penser pouvoir disqualifier un adversaire qu’on n’ose pas à affronter sur le terrain démocratique.

Il convient de rappeler à cet effet la mise en place de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme et qui fonctionne à la satisfaction de tous les burundais, ainsi que plusieurs autres mécanismes de protection des droits humains.

9. Le Gouvernement se félicite que cette la stratégie a été démasquée à temps par la Communauté Internationale, les Nations Unies en tête, qui sont témoins des avancées enregistrées dans ces différents domaines. La récente décision du Conseil de Sécurité de l’ONU de mettre fin au mandat du BNUB et son remplacement par l’Equipe Pays en est une illustration parlante. Dans d’autres domaines comme l’amélioration du climat des affaires, le Burundi occupe une position confortable, ce qui reflète aussi une réalité contraire aux allégations de la coalition.

10. Aussi, le Gouvernement condamne le comportement de cette coalition composée d’opportunistes qui visent toujours à intoxiquer l’opinion nationale et internationale, à semer la division entre les citoyens et les partis politiques, qui incitent à la haine et à la violence et à la confrontation en vue de ternir sans cesse l’image de leur propre pays.

11. Par le fait de souhaiter à n’importe quel prix une autre voie politique contraire à la voie démocratique constitutionnelle, l’ADC-IKIBIRI dévoile au grand jour son vrai visage, celui d’une organisation qui ne rêve que replonger le Burundi dans l’impasse et les affres du passé, une entreprise vouée à l’échec à l’avance, et à laquelle le peuple burundais n’accordera jamais aucune caution. 12. En conclusion, le Gouvernement voudrait rassurer la Communauté internationale qu’il n’y pas de catastrophe humanitaire en perspective au Burundi comme le souhaite l’auteur de la lettre adressée au Secrétaire Général des Nations Unies. Le Gouvernement ayant investi dans l’unité et la réconciliation nationale, la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire du pays. Les forces de sécurité travaillent jour et nuit, la justice et l’administration fonctionnent comme il faut pour décourager les délinquants de toute nature, et les témoins de bonne foi le reconnaissent.

13. Le Gouvernement voudrait d’ailleurs en profiter pour remercier le Bureau des Nations Unies au Burundi pour la spontanéité avec laquelle il a répondu en manifestant sa solidarité avec les victimes des dernières pluies diluviennes qui se sont abattues sur les quartiers Nord de la Mairie de Bujumbura dans la nuit du 09 au 10 février 2014 et dans certaines Communes de la Province Bujumbura.

Le Gouvernement lui demande également de suivre de près la situation qui évolue de façon très satisfaisante au niveau national et qu’il ne soit pas induit en erreur par certaines opinions politiques ou civiles qui n’ont d’autres buts que de saboter les efforts du Gouvernement et de la Communauté Internationale dans la consolidation de la paix et la réconciliation des burundais. 14. Aux différents partis politiques, Associations de la Société Civile et Médias, le Gouvernement reconnait et soutient leur précieuse contribution dans les efforts pour la consolidation de la paix. Toutefois, il appelle ces organisations au sens de responsabilité et les invite à éviter toute récupération ou solidarité négative envers certaines d’entre elles qui poursuivent des objectifs manifestement contraires aux idéaux sensés les guider.

13 Enfin, le Gouvernement tranquillise le peuple burundais que la « catastrophe humanitaire » prophétisée par le Président de l’ADC-IKIBIRI n’aura pas lieu. Il l’invite à rester serein, à s’atteler au travail pour combattre la pauvreté, seul ennemi de la paix, et à ne pas se laisser distraire par ceux qui ne voient leur salut dans le chaos qu’ils tentent désespérément de réinstaurer dans le pays. Bujumbura, le 21 février 2014- Le Secrétaire Général du Gouvernement et porte parole du Gouvernement Philippe NZOBONARIBA.-