Bientôt, un centre de prise en charge de l’infertilité sera mis en place

La fondation bonne action ‘’Umugiraneza’’ en collaboration avec le ministère de la santé publique et l’OMS a organisé mercredi 14 avril 2021 un atelier de sensibilisation sur la problématique de l’infertilité et les approches de prise en charge, à l’endroit des hauts cadres du Gouvernement, des parlementaires, des représentants des confessions religieuses et des hauts gradés de l’armée et de la police.
Dans son discours, la Première dame Angeline Ndayishimiye en même temps Présidente de la fondation ‘’Umugiraneza’’ a indiqué que cet atelier a été organisé dans l’objectif de sensibiliser et de mobiliser les hauts cadres du Gouvernement sur la problématique de l’infertilité et les approches de prise en charge. Elle a ajouté que la stigmatisation liée à l’infertilité dans la société burundaise est plus qu’une réalité.

La Première Dame Angeline Ndayishimiye a déploré le comportement de certains hommes et de belles familles qui jettent toujours le tort sur la femme dans un couple infertile, comme si l’homme était toujours à l’abri de cette pathologie.

Elle a rappelé que les spécialistes de la santé attestent que l’infertilité affecte les hommes et les femmes de manière presque égale. Elle a alors invité les hommes à accompagner leurs épouses lors des soins et examens gynécologiques pour partager cette situation difficile que vivent les couples infertiles.

Le Représentant de l’OMS au Burundi Xavier CRESPIN a en outre précisé que l’infécondité touche des millions de personnes en âge de procréer dans le monde et a une incidence sur leurs familles et leurs communautés. Mais, l’infertilité reste encore un sujet tabou, chargé de stigmatisation et portant très souvent un doigt accusateur sur la femme, ce qui entrave encore plus la prise en charge, a souligné Xavier CRESPIN.

Le Représentant de l’OMS au Burundi a fait savoir que 186 millions de personnes et 48 millions de couples sont touchés par l’infécondité dans le monde, soit environ un couple sur quatre dans les pays en développement. L’Afrique est le continent le plus touché par l’infertilité, avec des difficultés de procréer affectant 15 à 30% des couples.
Pour sa part, l’OMS s’est engagé à accompagner les efforts des Gouvernements dans certains domaines. Il s’agit notamment de la facilitation du dialogue pour inscrire l’infécondité dans un cadre juridique et politique favorable ; l’élaboration des lignes directrices sur la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infécondité masculine et féminine dans le cadre des normes et standards mondiaux. L’OMS promet aussi un soutien technique aux pays dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques et services nationaux de santé en matière de fécondité, la sensibilisation à la fécondité dans des programmes nationaux globaux d’éducation sexuelle, la collaboration avec toutes les parties prenantes concernées, y compris les centres universitaires pour renforcer l’engagement politique, la disponibilité et la capacité des systèmes de santé à fournir des soins en matière de fécondité à l’échelle mondiale, etc.

Quant au ministre ayant la santé publique dans ses attributions Thaddée Ndikumana, il a remercié la Première Dame Angeline Ndayishimiye qui ne cesse de faire la promotion de la santé et du bien-être de la population à travers la fondation bonne action « Umugiraneza ».

Il a aussi fait savoir que le Gouvernement à travers le ministère de la santé publique en collaboration avec la fondation Merck a formé à l’étranger 5 Gynécologues et 5 laborantins et a précisé qu’un centre pour la prise en charge des couples infertiles sera mis en place dans les jours à venir à l’hôpital Roi Khaled.

Procédant à la clôture de cet atelier, la Première Dame Angeline Ndayishimiye a exhorté la ministre en charge du genre et la ministre en charge de la justice à prendre en mains toutes formes de violences basées sur le genre que subissent les couples infertiles, en particulier les femmes.

Lors des exposés, les professionnels de santé ont relevé quelques défis et ont proposé des solutions pour une bonne prise en charge des couples infertiles. Ils ont indiqué parmi les défis que la majorité des couples font recours aux praticiens traditionnels ajoutant que bon nombre de gens croient que l’infertilité est un problème qui touche uniquement les femmes, l’insuffisance du personnel pour prendre en charge l’infertilité, le manque d’une agence nationale pour l’assistance médicale à la procréation, la pauvreté au sein des familles, etc.

 
Par BIGIRIMANA Raphaël