Pour Filippo Grandi, il faut que le processus de rapatriement soit bien géré. « Il faut que le retour soit sur une base volontaire. C’est très important les rapatriés doivent se sentir en sécurité », tient-il à souligner.
Répondant à la question de l’insécurité rapportée par plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme, dans les camps des réfugiés burundais en Tanzanie, voire de rapatriements forcés, le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés reconnaît qu’il y a eu des problèmes dans ce pays.
« Il nous faut nouer un dialogue avec le nouveau président pour que le processus de rapatriement se fasse de la manière la plus correcte. Il faut faire attention, tout retour doit être bien géré », fait-t-il savoir.
Selon lui, il faut également tenir compte de la covid-19. « Pour le Rwanda, tous les rapatriés ont été testés négatifs à la covid-19. Maintenant qu’il y a un gouvernement en Tanzanie qui reconnaît qu’il faut tenir en considération cette pandémie de manière prudente, cela va avoir un effet positif sur la gestion du rapatriement ».
Au moment où certaines ONG de défense des droits de l’Homme dénoncent la diminution, voire la coupure des rations dans différents camps comme stratégie d’amener les réfugiés à regagner leur pays, Filippo Grandi promet « de corriger cette situation préoccupante et de voir avec les donateurs et le PAM comment remédier à cette tendance à la baisse des rations alimentaires pour les réfugiés ».
Il ne faut plus que les gens fuient leur mère patrie
Mais pour le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés, « Le critère fondamental, c’est la sécurité pour ceux qui rentrent au pays, ce n’est pas la diminution de la ration alimentaire».
Il insiste sur l’importance de bien réussir la réintégration : « D’habitude, je me retrouve dans des situations d’urgence où les gens fuient la guerre ou la violence, pour le moment, je me retrouve avec dans une situation opposée où les gens retournent chez eux parce qu’il y a la paix ».
Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés salue la décision de ces Burundais de regagner leur pays. « Le HCR sera à vos côtés pendant cette première période de retour. Mon message au gouvernement est que le HCR appuie les efforts de rapatriement. Ce n’est jamais facile de rentrer après une longue période à l’étranger ».
Pour leur réintégration, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique invitent les rapatriés à ne pas hésiter à partager leurs soucis avec leurs voisins et d’avoir confiance aux administratifs pour bâtir un pays sûr pour tout le monde.
« Il faut donner un coup de main à vos compatriotes dans la lutte contre la pauvreté. Il faut vous joindre à ceux qui sont restés sur vos collines dans les associations et je vous assure que vos administrateurs ainsi que tous les Burundais sont prêts à vous accueillir et à partager toutes vos préoccupations pour qu’elles soient résolues », promet le ministre Gervais Ndirakobuca.
D’après lui, dans sa vision, le gouvernement ’’laborieux et responsable’’ compte construire un pays où il n’y aura plus des gens qui fuient leur mère patrie, ce que tous les rapatriés applaudiront des deux mains.
Signalons que cet hôte de marque a rencontré ce mercredi le ministre burundais de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique. Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés a également rencontré le président de la République. Il a promis de mobiliser d’autres partenaires pour accompagner le retour massif des réfugiés.