Bujumbura : Des crépitements d’armes aux alentours de l’aéroport international

Les habitants des zones Rukaramu en commune Mutimbuzi et Buringa en commune de Gihanga, frontalières du périmètre de l’aéroport Melchior Ndadaye, affirment avoir entendu des détonations dans la nuit de ce samedi 19 septembre autour de 23 heures et demie. Ce dimanche, un reporter d’Iwacu s’est rendu à l’aéroport où tout semblait normal.

Par Abbas Mbazumutima et Jérémie Misago

Selon des sources contactées à Rukaramu, des crépitements d’armes ont été entendus vers minuit. Cette zone située à la lisière de la réserve naturelle de la Rukoko fait frontière avec le périmètre de l’aéroport international Melchior Ndadaye.

D’après ces mêmes sources, les coups de feu étaient dirigés vers cet aéroport. « Ceux qui ont tiré seraient venus de cette réserve naturelle », font savoir des sources locales.

D’autres sources contactées à Buringa en commune Gihanga de la Province Bubanza, non loin de l’aéroport international Melchior Ndadaye, confirment avoir entendu des crépitements d’armes en provenance de cette réserve naturelle de la Rukoko, sans d’autres précisions.

Contacté, le directeur général de l’Autorité de l’Aviation Civile, Emmanuel Habonimana dit que « la situation est normale ». Pas de crépitements dans le périmètre de l’aéroport ? « Non, non », a-t-il répondu laconiquement, nous renvoyant aux tweets démentissant toute attaque de l’Aéroport international Melchior Ndadaye.


Situation normale à l’aéroport

En début d’après-midi, un reporter d’Iwacu s’est rendu à l’aéroport international de Bujumbura.

Il est 14h, la route qui mène vers l’aéroport est fonctionnelle et animée comme à l’accoutumée. Des véhicules circulent normalement. Pas de points de contrôle particulier. Des gens vaquent à leurs activités. On ne remarque pas non plus un renforcement des patrouilles militaires dans les localités proches de l’aéroport.

A l’entrée de l’aéroport, le contrôle de sécurité habituel. On remarque un grand mouvement des voitures, bus, tricycles des gens accompagnant ou venus accueillir les leurs. Dans le parking de l’aéroport, il y a beaucoup de monde. Des voyageurs pour le vol de la compagnie Ethiopian Airlines s’alignent. Ils entrent un à un après le passage au dispositif de lavage des mains. « Les formalités administratives de voyage se font en bonne et due forme comme à l’accoutumée», fait savoir agent de l’aéroport.

Parmi les voyageurs, personne ne semble inquiet. Certains ignorent même ces informations faisant état d’une attaque de l’aéroport international Melchior Ndadaye la nuit dernière. « Je ne savais pas ce qui s’est passé. Je suis ici depuis 45 minutes, la situation est normale», dit un voyageur qui se rend en Afrique de l’ouest.

Interrogé un agent de l’autorité de l’aviation civile qui travaille là dit ignorer tout de cette attaque. « Si l’attaque avait menacé la sécurité de l’aéroport, tous les vols ne seraient pas maintenus. Kenya airways a atterri dans la matinée et l’avion est reparti avec des passagers. Il en est de même pour l’Ethiopian airlines. Aucun signe d’une situation particulière. Ces fausses informations ne visent que la manipulation de l’opinion nationale et internationale», insiste-t-il.

Un membre de l’équipe Messager Ngozi au nord du Burundi et ses coéquipiers rentrent de la Tanzanie où ils jouaient un match amical. « J’ai appris l’attaque de l’aéroport sur les réseaux sociaux. Nous étions surpris et inquiets de rester à l’extérieur du pays. Les autorités nous ont tranquillisés. Je restais prudent malgré ce message d’espoir. A notre arrivée à l’Aéroport international Melchior Ndadaye de Bujumbura, nous voyons que toutes les formalités administratives se font en bonne et due forme ».

Pour rappel des informations partagées sur les réseaux sociaux font état d’une attaque rebelle qui aurait visé l’aéroport international Melchior Ndadaye vers 23 h dans la nuit de samedi. « Nous avons lancé plusieurs obus à l’aéroport international de Bujumbura. Nous avons également eu des échanges de tirs d’au moins une heure avec les militaires d’une des positions qui protègent l’aéroport», a annoncé dans la nuit sur Twitter, RED-Tabara, un groupe rebelle qui dit se battre contre le pouvoir de Gitega. Iwacu a tenté d’avoir la réaction du porte-parole de la police en vain.

Par Abbas Mbazumutima et jeremie Misago