Fête de l’unité nationale : les réfugiés appelés à regagner la mère patrie

Gélase Daniel Ndabirabe : ‘La Charte de l’Unité de 1991 a servi de base pour l’Accord d’Arusha qui a tranquillisé les Burundais »
A l’occasion de la célébration du 31ème anniversaire de l’adoption de la Charte de l’Unité nationale, ce samedi 5 février 2022, le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe a invité tous les burundais à une ’’unité véritable sans hypocrisie’’ et a appelé les réfugiés à rentrer.

En mairie de Bujumbura, les cérémonies marquant le 31ème anniversaire de l’adoption de la Charte de l’Unité nationale se sont déroulées au Monument de l’Unité nationale érigé sur la colline Vugizo en commune Mukaza.

C’est vers 10 heures, que la célébration a débuté par une prière œcuménique. Trois leaders religieux dont un évêque anglican, un prêtre et un imam sont relayés pour implorer plus d’unité.

Dans leur prière, ils sont revenus sur l’importance de l’unité et ont imploré le Seigneur pour que cette dernière ne soit pas dans les mots et chansons seulement, mais traduites dans des actes concrets.

Après cet instant de ferveur et de communion, le président de l’Assemblée nationale, aidé par son épouse, a déposé une gerbe de fleurs sur le Monument de l’Unité nationale.

Pour, Gélase Daniel Ndabirabe qui était porteur du message du président de la République en mission à Addis Abeba, c’est une occasion de se rappeler l’unité de nos ancêtres qui a été mise à rude épreuve.

« C’était le 5 février 1991 quand les Burundais ont voté par référendum, la Charte de l’Unité nationale sans contrainte. Que ce soit une unité véritable, sans hypocrisie ni mensonge, avec amour qui se matérialise dans les actes et non seulement dans les paroles », a-t-il appelé.

Pour lui, la corde de l’unité s’était rompue et des centaines de milliers de Burundais ont été massacrés. Tout cala, dit-il, a été la conséquence directe de la politique coloniale de « diviser pour régner ».

Il constate que la Charte de l’Unité nationale de 1991 a été une sorte de réhabilitation. « L’unité de 1991 a servi de base pour l’Accord d’Arusha qui a tranquillisé les Burundais après des années de lutte pour la démocratie », a-t-il indiqué.

L’Unité pour une société juste

Il a rendu hommage au héros de l’indépendance, le prince Louis Rwagasore et ses compagnons pour leur sacrifice pour le recouvrement de l’indépendance. « Il était partisan de l’unité qui se matérialise dans le travail. C’est pourquoi il a institué des coopératives au Burundi », a-t-il rappelé.

Le président de l’Assemblée nationale a également salué l’engagement, la bravoure et l’amour de la patrie de Melchior Ndadaye, héros de la démocratie.

Pour Gélase Daniel Ndabirabe, cette Charte de l’Unité nationale est une base d’une société juste et prospère. Il a appelé les Burundais à s’abstenir de tout acte pouvant la mettre en cause comme les divisions, la corruption et la mauvaise gouvernance.

Quelques invités d’honneur
Le président de la Chambre basse du Parlement a ainsi invité les Burundais encore en exil à rentrer pour bâtir le pays et combattre le seul ennemi commun qui est la pauvreté.

En déplacement en République fédérale d’Ethiopie pour participer à la 35e session ordinaire de la Conférence des Chefs État et de Gouvernement membres de l’Union Africaine, le président Evariste Ndayishimiye s’est adressé aux Burundais. « Je leur souhaite une bonne fête et les exhorte à pérenniser et à préserver la cohésion sociale entre frère et fils de la nation qui sont respectueux des valeurs d’Ubuntu. Qu’ils mettent en pratique le thème de ce mois de février : ’’dépassons ce qui s’est passé, souvenons-nous que nous sommes une seule et même famille’’ ».

Cette cérémonie a vu la participation de nombreuses personnalités du gouvernement : le couple du président de l’Assemblée nationale, celui du Premier ministre, des ministres, des députés, l’ex Première dame de la République Denise Bucumi Nkurunziza, des cadres des forces de défense et de sécurité, deux couples des anciens présidents de la République (Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye) et certains membres du corps diplomatique ainsi que la population des environs.

Par Jeremie Misago (Iwacu)