L’administrateur communal de Kiremba écroué pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État »

Le Président Nkurunziza ( ikiriho.org)

Le Rwanda, connu pour ses coups tordus, dans un climat géopolitique tendu entre le Burundi et ce pays :  7 réfugiés Rwando-Congolais  Banyamulenge, normalement résidents dans des camps de réfugiés, se sont retrouvés dans un match amical de football  contre le Président du Burundi. Et leur comportement bizarre a suscité des réactions …  Est ce une nouvelle approche des services rwandais ?    ( Nahimana P. )

Cyriaque Nkezabahizi et Michel Mutama, respectivement administrateur de Kiremba et président d’une équipe de football de cette commune ont été admis à la prison centrale pour hommes de Ngozi depuis ce jeudi 1 mars.

Le Président Nkurunziza lors d’un match à l’intérieur du pays

A l’origine : un match qui a opposé l’équipe Alléluia FC et une équipe de la commune Kiremba au stade Urukundo de Buye. Le président Nkurunziza était aligné dans l’équipe Alléluia.
Normalement, à l’intérieur du pays, l’équipe Alléluia joue contre des équipes locales exclusivement composées de nationaux, « une façon pour le Président de la République de prolonger la joie d’être avec la population après les travaux de développement communautaires », souligne la source.

Or, il s’est trouvé que l’administrateur Nkezabahizi et le président de l’équipe communale de football ont aligné au moins sept réfugiés congolais Banyamulenge du camp Musasa. Avant et pendant le match, les deux ont nié avoir aligné des étrangers.

Selon cette source, ce qui est curieux est comment un responsable communal ait pu laisser des réfugiés se retrouver sur un même terrain avec le Président de la République. « Le Haut-Commissariat aux Réfugiés était-il informé que ces réfugiés Banyamulenge allaient participer dans un match avec l’équipe Alléluia au stade de Buye situé à une cinquante de kilomètres du camp de Musasa pour délivrer des billets de sortie? » s’interroge notre source. “Une raison qui se suffit à elle seule pour pousser le ministère public à s’intéresser de ce cas”, souligne-t-on dans l’administration provinciale.

L’on saura qu’en matière pénale, les administrateurs communaux sont justiciables en première instance devant la Cour d’appel et le Parquet général. Les deux prévenus encourent au moins dix ans de servitude pénale, un jugement qui serait clément quand on sait que l’infraction d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat est réprimée par la servitude pénale à perpétuité.

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