Que Dieu soit loué, lui qui a permis la tenue de ces assises, ici au Burundi.
● Monsieur l’Ombudsman,
● Honorables membres du Gouvernement,
● Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du
Gouvernement, ici présents,
● Excellence Monsieur le Commissaire aux Affaires Politiques,
Paix et Sécurité,
● Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Représentants Permanents de Vos États Respectifs au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine ;
● Excellence Monsieur l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général du Secrétaire Général de l’ONU auprès de l’Union Africaine,
● Monsieur le Représentant a.i. du Système des Nations Unies au Burundi ;
● Monsieur le Représentant a.i. du Programme des Nations Unies pour le Développement ;
● Mesdames et Messieurs Membres du Groupe des Experts du Conseil de Paix et de Sécurité qui avez fait le déplacement, jusqu’à Bujumbura,
● Madame l’Envoyée Spéciale du Président de la Commission de l’Union Africaine pour les affaires de Jeunesse,
● Chers amis les jeunes Ambassadeurs de l’Union Africaine pour la Paix en Afrique,
● Chers amis les jeunes du Continent Africain qui suivez cette réunion en ligne,
1. Etant leader africain, continent jeune, Nous devons investir dans la jeunesse. C’est ainsi que nous nous réunissons sous le thème: « JEUNES, UNISSONS NOS TALENTS ET NOTRE FORCE POUR LA PAIX, LA SÉCURITÉ ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INCLUSIF EN AFRIQUE », thème qui colle bien avec la situation du moment. Permettez que je vous souhaite un excellent séjour dans ce pays qui ruisselle de lait et de miel, le cœur d’Afrique.
2. Je suis particulièrement très heureux, aujourd’hui, de me retrouver parmi les jeunes venus des quatre coins d’Afrique, engagés dans une voie constructive pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable et inclusif en Afrique. Je suis venu accompagné des jeunes, filles et fils du pays, venant de toutes les provinces du pays, pour qu’ils soient inspirés par votre esprit panafricaniste et par votre excellente vision d’une Afrique politiquement et économiquement libérée, un continent stable, paisible et développé.
3. Vous êtes jeunes et vous constituez une force vive dont l’Afrique a besoin pour que ses fils et filles vivent paisiblement, dans la quiétude et le bien-être.
Vous avez des talents et des forces qui, unis, propulseront tous les Peuples africains vers une Afrique que nous voulons, prospère, fondée sur une croissance inclusive et un développement durable, une Afrique intégrée, d’état de droit, de bonne gouvernance, respectueuse des droits de l’homme ; une Afrique dotée d’une forte identité culturelle et dont la place dans le concert des nations est appréciée à sa juste valeur.
4. L’avenir de l’Afrique repose donc dans les mains de sa jeunesse. Cependant, il faut donner à cette jeunesse les moyens d’atteindre les perspectives auxquelles elle aspire. C’est donc la raison d’être de ce dialogue continental sur la jeunesse, la paix et la sécurité, qui a été organisé en connexion avec cette réunion du Conseil de Paix et de Sécurité que le Burundi a l’honneur de présider durant ce mois d’avril. Et c’est la raison qui nous a poussés à inviter ces amis, ces jeunes ambassadeurs de l’Union Africaine pour la paix, pour partager des réflexions sur les questions liées à la paix, la sécurité et le développement, éléments qui sont interdépendants et intrinsèquement liés. Sans la paix et la sécurité le développement est impossible tandis que le développement durable est ancré dans la paix et la sécurité.
● Honorables,
● Excellences,
● Chers jeunes,
5. Je voudrais saisir cette occasion pour féliciter le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine. Ce Conseil, en collaboration étroite avec le Président de la commission et le Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité, fournissent d’inlassables efforts, au quotidien, au nom de tous les États membres de notre organisation continentale, en prévenant, en gérant et en résolvant les crises et les conflits qui nous endeuillent et nous empêchent de nous développer. Ils font constamment face aux défis multiformes, des causes à la fois endogènes, exogènes et transnationales qui provoquent des crises et des conflits violents.
6. Les conflits armés, le terrorisme, l’extrémisme violent et les changements inconstitutionnels de Gouvernement entravent les perspectives de développement de tout le contient et constituent une menace à la pérennité des acquis en matière de développement.
7. D’où l’importance et l’urgence d’apporter des réponses claires aux causes profondes de la violence en Afrique, en commençant par poser les fondements de la prévention de la violence, c’est-à-dire, le développement sain et positif des enfants dès leur plus jeune âge, notamment en investissant dans l’éducation préscolaire et scolaire et dans l’encadrement des enfants et des jeunes, pour développer leurs compétences fondamentales et socio-comportementales.
8. Je m’adresse à vous Jeunes d’Afrique, où que vous soyez, en Afrique ou en dehors de l’Afrique. Vous savez bien qu’en plus d’être les proies faciles pour la manipulation dans les conflits armés et dans les querelles socio-politiques qui déchirent l’Afrique, vous en êtes également les premières victimes. J’en appelle à votre prise de conscience et vous exhorte à participer activement à la prévention, à la gestion et au règlement des crises et des conflits, aux côtés du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine. C’est la pleine volonté de notre organisation continentale qui, réunie à Banjul, en Gambie, lors de la 7ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’État, a adopté la Charte africaine de la jeunesse qui reconnaît, à l’article 17, le rôle important de la jeunesse dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique.
9. Votre force, votre l’intelligence et vos talents, mis au profit de l’Afrique, constituent un capital humain non négligeable pour la réalisation de l’Agenda 2063, particulièrement les aspirations 4 et 6, pour une Afrique pacifique et sûre propulsée par ses jeunes fils et filles ainsi que l’objectif 16 de l’Agenda 2030 des Nations Unies : « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».
10. En ce qui me concerne, les questions d’encadrement et d’autonomisation de la jeunesse sont d’une très grande importance et figurent parmi les priorités du Gouvernement du Burundi.
Par ailleurs, les dernières statistiques montrent que 72% de la population du Burundi a moins de 35 ans. Par voie de conséquence, le développement durable et inclusif du Burundi ne peut se faire qu’à travers ce capital humain. Une étude commanditée dès le début de mon mandat a, quant à elle, révélé que 93% des jeunes diplômés passent au minimum cinq ans avant d’avoir un emploi, ce qui peut déjà vous faire part du pourcentage du taux de chômage que j’ai trouvé et d’où la nécessité de trouver des solutions idoines pour la création d’emploi.
11. En effet, pour une administration publique qui compte 120.000 fonctionnaires alors que les jeunes diplômés, sans emploi, dépassent 400.000 personnes, il est dès lors évident que le taux de chômage est très élevé et que les jeunes ont peu de chance d’avoir un emploi s’ils comptent seulement être employés par l’Etat. C’est pour cette raison que des mesures ne sont pas arrêtées pour les pousser à l’innovation, à leur autonomisation et à la promotion de leur esprit d’entreprenariat.
12. C’est donc cela qui a m’a motivé à lancer le mouvement des coopératives à l’échelle nationale. A l’heure actuelle, le Burundi compte plus 6000 coopératives réparties sur les 2911 collines ou quartiers et emploient plus de 100.000 personnes, la grande majorité étant composée de jeunes. Nous observons alors un mouvement inverse à l’exode rural, l’exode urbain, car l’Etat accorde un prêt sans intérêt aux coopératives de l’ordre de vingt (20) millions de francs burundais, chacune, ce qui est amplement suffisant pour débuter un projet rentable pour une coopérative.
13. La plupart de ces coopératives, si pas toutes, investissent dans la production agro-alimentaire et agro-pastorale. Cela a eu comme résultats au Burundi, d’atteindre une autosuffisance alimentaire ce qui en a également fait l’un des rares pays d’Afrique qui n’importe pas les denrées alimentaires de base. Également, grâce à cette augmentation de la production, nous investissons actuellement dans la transformation, la conservation.
14. Une autre initiative qui occupe le quotidien du
Gouvernement du Burundi est la Banque d’investissement pour les jeunes (BIJE), avec un capital social de 15 milliards de francs burundais actuellement, pour soutenir la croissance économique et le développement durable en permettant aux jeunes organisés en entreprise, en association ou en coopérative, de droit burundais, d’avoir accès au financement de leurs projets et initiatives, sans devoir leur demander des garanties qu’ils n’ont pas eu le temps d’acquérir. Ce qui importe est votre idée et votre détermination à réaliser vos rêves, et cette Banque dédiée aux jeunes vous accompagne, principalement dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, l’apiculture, la pisciculture, la protection de l’environnement, le tourisme et l’artisanat.
15. Cette Banque a déjà eu 336 dossiers de demande de crédit, en a analysé près de 80% et a déjà accordé près de 2 milliards de francs burundais dont les jeunes bénéficiaires s’élèvent à 4.500.
16. Comme je l’ai dit, j’ai fait de l’emploi des jeunes un élément central de mon Action Gouvernementale. Dans un peu moins de deux ans, plus de 250.000 nouveaux emplois ont été créés, surtout dans le secteur de l’Agriculture et de l’Élevage et je suis fier d’annoncer que grâce aux coopératives et à la Banque d’Investissement des Jeunes, environ la moitié d’un million de personnes ont été tirées de la pauvreté.
17. Pour promouvoir l’auto-emploi des jeunes à travers les mouvements coopératifs et les centres d’incubation, le Gouvernement du Burundi a aussi mis en place un Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (PAEEJ) dont la mission principale est d’appuyer la politique du Gouvernement en matière de création d’emploi et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des jeunes sans emploi. Doté d’un budget de 48 milliards, le PAEEJ accorde un appui aux coopératives des jeunes d’un montant variant entre 1 et 100 millions remboursables dans une période pouvant aller jusqu’à 5 ans.
18. Pour maintenir cette politique et faire tout pour que les paroles soient suivies d’actes concrets, je me suis personnellement engagé à rencontrer les jeunes de toutes catégories confondues dans leurs provinces, chaque mois, et d’évaluer avec eux le pas franchi et ce qui devrait être fait pour améliorer leurs conditions de vie. Tout cela dans le cadre de me familiaser avec la famille des jeunes car comptant sur un meilleur avenir, je ne le vois que dans la jeunesse. Investir dans la jeunesse, c’est créer un environnement propice à la paix et à la stabilité du pays.
19. C’est donc en ami que je m’adresse à vous, jeunes d’Afrique, et vous encourage à unir vos talents et vos forces pour bâtir une Afrique paisible, une Afrique où il fait bon vivre, une Afrique qui peut cheminer vers le développement durable et inclusif.
20. Pour clore mon propos, j’exhorte les membres du CPS à renforcer davantage la jeunesse africaine pour la rendre suffisamment apte à contribuer activement à la paix, à la sécurité et au développement durable et inclusif en Afrique, à travers notamment la liaison de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et la Résolution 2250 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour une Afrique structurellement et économiquement transformée. Et cela ne peut passer qu’à travers l’inversement de la tendance honteuse de voir nos jeunes, désespérés, s’adonner aux stupéfiants et à une consommation démesurée d’alcool, et, pire, alimenter les foyers de tensions sur le continent. Quant à moi, je suis rangé et je me rangerai toujours du côté des solutions et, aux côtés de tous les jeunes du continent.
Je vous remercie pour votre attention