RDC: l’ONU sanctionne la rébellion ougandaise des ADF
(AFP 02/07/14)
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé d’imposer des sanctions à la rébellion ougandaise de l’ADF (Forces démocratiques alliées), active dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué mardi des diplomates.
Ces sanctions, décrétées par un comité dépendant du Conseil en vertu d’une résolution datant de 2004, consistent en un embargo sur les armes, un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Elles avaient été demandées par la France, les Etats-Unis et le Royaume-uni.
L’ADF — connue aussi sous le nom de ADF-Nalu (Armée nationale de libération de l’Ouganda) — est accusée d’avoir « recruté et utilisé des enfants-soldats », commis de nombreuses exactions, dont des violences sexuelles, contre des femmes et des enfants et « participé à des attaques contre les Casques bleus de la Monusco », la mission de l’ONU en RDC.
Aujourd’hui uniquement composé d’islamistes, la rébellion est dirigée depuis 2007 par Jamil Mukulu, chrétien converti à l’islam, et son chef militaire Hood Lukwago. Les Etats-Unis l’ont placée sur leur liste d’organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé personnellement par des sanctions de l’ONU depuis 2011 et de l’Union européenne depuis 2012.
L’ADF est présente depuis 1995 dans la région des montagnes du Rwenzori (sud-ouest de l’Ouganda). Bien organisée, rompue aux enlèvements, elle endoctrine ses otages et se finance grâce au trafic de bois et d’or.
En janvier, l’armée congolaise, soutenue par la Monusco, a lancé une vaste offensive contre l’ADF. Kinshasa a annoncé en avril la prise de la dernière base du mouvement dans le nord de la province du Nord-Kivu (est de la RDC), à proximité de la frontière ougandaise.
Au début de cette offensive, un groupe d’experts des Nations unies estimait les effectifs de l’ADF entre 1.200 et 1.500 combattants et il en resterait aujourd’hui plusieurs centaines.
Cette rébellion ougandaise présente en RDC n’a mené aucune attaque d’envergure en Ouganda depuis plus de dix ans. Elle a longtemps été connue sous le nom d’ADF-Nalu, témoignant de l’alliance en 1995 des ADF et de l’Armée nationale de libération de l’Ouganda (Nalu), deux mouvements opposés au régime du président ougandais Yoweri Museveni. Selon les experts de l’ONU, la branche Nalu n’est plus partie prenante de la rébellion.