Le rapport fourni au conseil de sécurité de l’ONU accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23. Selon un rapport de 131 pages des experts pour le Conseil de sécurité de l’ONU publié ce 4 août, le Rwanda a fourni des interventions militaires sur le territoire congolais depuis le mois de novembre 2021. Ce rapport accuse le Rwanda d’avoir aidé le groupe rebelle M23, écrit The East African.
D’après ce rapport, le Rwanda a également « fourni des renforts de troupes » pour des opérations spécifiques du M23, selon le rapport, « en particulier lorsque celles-ci visaient à s’emparer de villes et de zones stratégiques ».
L’enquête révèle que les forces congolaises ont fourni un soutien à certains groupes armés dans l’est de la RDC profondément troublé.
Le 25 mai, selon le même rapport, une importante base militaire de la RDC à Rumangabo, dans l’est de la province du Nord-Kivu, a été victime des tirs nourris de mortier et d’armes légères.
Des combattants du M23 et des troupes rwandaises ont « conjointement attaqué » le site après que les troupes rwandaises entrent en RDC la veille.
Environ 1 000 soldats rwandais ont également coupé la route principale menant à la capitale provinciale Goma, un important centre commercial à la frontière rwandaise, et ont attaqué des positions congolaises, ajoute-t-il.
A la veille de l’attaque de Bunagana, des soldats rwandais se trouvaient aux environs de la localité, indique le rapport, citant des images de drones de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC, des témoins oculaires, des vidéos et des photos amateurs.
« A plusieurs reprises, des images aériennes ont montré de grandes colonnes de jusqu’à 500 hommes armés à proximité des frontières de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda, se déplaçant de manière très organisée », indique le rapport.
Les colonnes de soldats portaient une « tenue militaire standardisée » qui ressemblait beaucoup aux uniformes de l’armée rwandaise, souligne le rapport.
Quelque 300 soldats rwandais ont également mené des opérations contre des groupes rebelles dans l’est de la RDC, tels que les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Le rapport de l’ONU note aussi que l’armée congolaise soutient certaines milices actives dans l’est du pays.
Le 26 mai, après avoir été délogée de ses positions près de l’autoroute de Goma, l’armée congolaise FARDC a lancé une contre-attaque aux côtés de combattants de la milice, par exemple.
Une coalition de groupes armés s’est formée en mai, au su d’officiers congolais, stipule le rapport. Des chefs de plusieurs milices ont confirmé aux experts que l’armée congolaise leur avait fournis des armes et des munitions « à plusieurs reprises ».
Le rapport intervient après que 36 personnes soient mortes dans l’est du Congo la semaine dernière lors de manifestations contre la force de maintien de la paix de l’ONU.
Les conclusions font suite à des mois d’aggravation des tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda à propos du soutien de Kigali au mouvement M23.
La RDC a accusé à plusieurs reprises le Rwanda de soutenir la milice, qui a capturé des pans de territoire ces derniers mois. Kigali a nié à plusieurs reprises toute implication.
Le Rwanda réfute les allégations du rapport des experts de l’ONU
Yolande Makolo, rejette toutes allégations selon lesquelles le Rwanda soutient le M23
Selon The New Times, le Rwanda qualifie le rapport du groupe d’experts des Nations Unies (UNGoE) comme une tactique de distraction de vrais problèmes. D’après la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, ce rapport est une tactique pour détourner l’attention des vrais problèmes : « Le Conseil de sécurité de l’ONU a reçu un rapport ce juin dernier qui ne contenait aucune de ces fausses allégations, et un rapport à mi-parcours est attendu au mois de décembre ».
Selon la déclaration de Kigali, tant que le problème des FDLR, qui opèrent en étroite collaboration avec l’armée de la RDC, n’est pas pris au sérieux et résolu, la sécurité dans la région des Grands Lacs ne pourra pas être assurée : « Cette collaboration se passe au vu et au su de la Monusco, présente en RDC depuis plus de vingt ans ».
« Il y a eu des attaques et des bombardements depuis la RDC sur le territoire rwandais à plusieurs reprises, faisant des morts et des destructions de biens. Des enquêtes ont été faites, et ont même fait partie du rapport du groupe d’experts de l’ONU en juin. Le Rwanda a le droit légitime et souverain de défendre son territoire et ses citoyens, et pas seulement d’attendre que la catastrophe se produise », indique une partie de la déclaration du gouvernement rwandais.
« Le Rwanda a désarmé les combattants du M23 loin de la frontière de la RDC. D’autres dispersés dans la région, qui sont en conflit avec leur gouvernement, ne relèvent pas de la responsabilité du Rwanda. Le Rwanda accueille également des dizaines de milliers de réfugiés congolais, dont beaucoup depuis plus de 25 ans », ajoute le communiqué.
Selon le communiqué du gouvernement, le Rwanda n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme auprès des Nations Unies et d’autres acteurs internationaux au sujet de l’atteinte à sa sécurité : « Le Rwanda travaille pour la paix et la stabilité, dont le Rwanda et tous nos voisins peuvent bénéficier ».
RDC : Le porte-parole de la Monusco expulsé
Le ministre congolais des affaires étrangères, Christophe Lutundula, a demandé, ce 3 août, à la Monusco de tout faire pour que son porte-parole Mathias Gillmann quitte le territoire congolais dans « les plus brefs délais », invitant la mission à accorder « le bénéfice de l’urgence » à cette demande, écrit Actualité.CD.
La mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo (Monusco) dit prendre acte de cette décision : « La Monusco regrette l’expulsion de son porte-parole par le gouvernement congolais », affirme, ce 4 août, un communiqué de la Monusco, qui « prend acte » de cette « décision du gouvernement de la République démocratique du Congo de demander à un membre de son personnel de quitter le pays ».
Selon le même communiqué, la Monusco s’engage à continuer de travailler aux côtés de la population et des autorités congolaises « pour mettre en œuvre le mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité de l’ONU ».
Selon une source gouvernementale, les propos tenus par Gillmann sur RFI affirmant que la Monusco ne disposait pas de moyens militaires pour faire face au M23 sont à la base de son expulsion : « Nous avons demandé amicalement à la Monusco qu’il quitte le pays ».
Dans une interview accordée, ce 13 juillet, à RFI, Mathias Gillmann répète les propos tenus deux semaines plutôt devant le Conseil de Sécurité de l’ONU par Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC.
Pour rappel, la cheffe de la Monusco a expliqué que le mouvement armé M23 dispose désormais d’une puissance de feu et d’équipements de plus en plus sophistiqués notamment en termes des capacités de tir à longue portée de mortier et mitrailleuse, ainsi que de tir de précisions sur des aéronefs.
Selon le gouvernement, ces propos ont été notamment à la base des tensions meurtrières entre la population et la Monusco dans l’est de la RDC. De son côté, la Monusco appelle à se concentrer sur l’essentiel.
Depuis le 25 juillet, des manifestants en colère ont saccagé et pillé des bases de la Monusco présente en RDC depuis 1999. Quatre Casques bleus et 32 manifestants ont été tués en une semaine de manifestation dans au moins quatre villes de l’est, selon un bilan officiel, confie Actualité.CD.
Kenya : L’IEBC rassure sur la sécurité de la technologie électorale
La commission électorale kényane a indiqué, ce jeudi 4 août, avoir mis en place des systèmes pour prévenir la manipulation des kits de technologie électorale ainsi que pour arrêter les votes multiples et l’usurpation d’identité dans les élections du 9 août, écrit Daily Nation.
La Commission électorale et de la délimitation des frontières (IEBC) assure à la population que son système de transmission des résultats (RTS) fonctionnera à un niveau optimal le jour du scrutin malgré les difficultés rencontrées lors de la simulation.
Selon le commissaire de l’IEBC, Justus Nyang’aya, les kits du système intégré de gestion des élections au Kenya (Kiems) garantissent que seuls les électeurs dont les détails biométriques et alphanumériques ont été saisis dans le registre des électeurs sont autorisés à voter.
« Les systèmes Kiems garantissent qu’un électeur n’est autorisé à voter qu’une seule fois le jour du scrutin. Pour lutter contre l’usurpation d’identité, les systèmes rassurent que seuls ceux qui se sont inscrits pour voter dans un bureau de vote particulier sont autorisés à voter », fait savoir le commissaire Nyang’aya.
Tanzanie : Les prix du carburant fléchissent malgré les subventions de l’Etat
Selon The East African, les Tanzaniens font face à la cherté de la vie suite à l’augmentation des prix du carburant annoncée ce mercredi 3 août, malgré une subvention gouvernementale.
L’autorité de régulation des services de l’énergie et de l’eau (Ewura) a fixé les nouveaux prix sur les pompes à 3 410 shillings (1,48 $) contre 3 220 shillings (1,38 $) le mois dernier pour un litre d’essence et à 3 322 shillings (1,42 $) contre 3 143 shillings (1,34 $) pour le diesel à Dar es Salaam en raison de l’augmentation du coût du carburant sur le marché mondial au mois de juin.
« Les prix du pétrole sur le marché mondial continuent d’augmenter. Cela entraîne également une augmentation des prix du carburant sur le marché local », explique Modestus Lumato, directeur général d’Ewura.
Les prix du kérosène ont enregistré la plus forte hausse de 3 700 shillings (1,59 $) le litre, contre 3 442 shillings (1,47 $) le litre en juillet.
Sans la subvention au carburant, le directeur général d’Ewura indique qu’un litre d’essence aurait grimpé jusqu’à 3 630 shillings (1,57 $) à Dar et à 3 762 shillings (1,61 $) à Mtwara, dans le sud de la Tanzanie.
Depuis le mois de juin dernier, la Tanzanie a introduit une subvention mensuelle de 100 milliards de shillings (42 millions de dollars) pour le carburant.
Soudan du Sud : Le gouvernement prolonge la transition pour deux ans
Le président Salva Kiir et son rival, le vice-président Riek Machar, se sont convenus sur l’extension de la transition pour deux ans
Les dirigeants du Soudan du Sud ont annoncé, ce 4 août, que le gouvernement de transition restera au pouvoir pendant deux ans au-delà d’une date limite convenue, écrit Daily Monitor.
Le ministre chargé des affaires du gouvernement, Martin Elia Lomuro, note que la décision avait été prise « pour relever les défis qui entravent la mise en œuvre de l’accord de paix ». Il s’est exprimé en présence du président Salva Kiir et du vice-président Riek Machar, qui ont formé un gouvernement d’union il y a plus de deux ans après une demi-décennie de guerre civile.
Le Sud Soudan était censé conclure une période de transition avec des élections en février 2023, mais le gouvernement n’a jusqu’à présent pas respecté les principales dispositions de l’accord de 2018, notamment la mise en place d’une constitution, révèle le quotidien Daily Monitor.
La soi-disant troïka des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Norvège a rejeté l’annonce de ce jeudi, soulignant que le gouvernement n’a pas consulté toutes les parties impliquées dans l’accord de 2018 avant d’annoncer la prolongation.
La troïka a déclaré que la feuille de route « doit démontrer en quoi une autre extension différerait des précédentes, et inclure des étapes pour des progrès clairs dans la mise en place des institutions et des mécanismes nécessaires à la tenue d’élections ».
Dans un discours adressé à la nation, le président Salva Kiir explique la décision : « Nous ne voulons pas vous précipiter dans une élection qui nous ramènera à la guerre. Nous prolongeons la période de transition comme un choix pragmatique et réaliste pour 24 mois de guérison et de consolidation ».
Par Egide Harerimana