En ce début d’année 2023, au Burundi le ciel politique est encore légèrement nuageux, les éclaircies pointent à l’horizon, on s’attend à l’un ou l’autre éclair dans le ciel mais rien d’alarmant car le beau temps s’annonce certain mais à pas feutré. La prudence reste de mise compte tenus des cumulus qui se forment encore dans la stratosphère néocoloniale. On peut d’ores et déjà préparer les semailles pour les futures récoltes du printemps, dit-on.
Nous notons également que les temps restent durs pour les candidats putschistes dont les difficultés à s’amender demeurent légions trompés et encouragés par les mêmes milieux qui ont juré la perte totale du peuple burundais avec comme visée finale, l’exploitation du sous-sol burundais sans âme qui vive en surface. Une terre burundaise brûlée qui devrait par la suite faciliter le déploiement des moyens techniques et humains requis à la valorisation économique des potentialités déjà identifiées notamment tout ce qui peut générer du lucre. De la cupidité à l’état pur.
L’agenda de changement de régime au Burundi est toujours d’actualité car des budgets colossaux ont été dégagés à cet effet. Certains milieux néo-colons lors des tentatives de coup d’Etat ratées en 2022 s’étaient préalablement disputés au travers des ressources humaines putschistes, qui devait occuper quel poste politique, chaque milieu néocolonial comme il se doit, avait son favori à la tête de l’Etat burundais ainsi que l’équipe qui devait en composer le gouvernement, même le futur porte-parole du gouvernement était déjà désigné.
Rien n’avait été laissé au hasard, tout était bien synchronisé y compris un concert grandiose qui devait également inaugurer cette nouvelle ère politique, j’oubliais de mentionner que même la fameuse société civile avait été associée anticipativement à cette vente de la peau de l’ours, histoire d’assurer à toute la fratrie une part substantielle du gâteau, les maîtres du jeu avaient pu obtenir à temps les exigences de ces apolitiques et en avaient tenues compte. Ceux qui croient à la force du canon rodent encore autours du Burundi, nous sommes encore sous la menace du tourbillon mais l’œil du cyclone est déjà identifié, le mauvais génie bondit toujours de lui-même. L’homme propose et Dieu dispose.
Les moyens financiers avaient en partie permis d’acheter les consciences de certains hommes forts du régime, même des plus sérieux avaient été séduits, ces derniers avaient mordu à l’hameçon et avaient participé à ce projet macabre, mal leur en avait pris, ils n’ont récolté que le prix de la trahison. Il faut ajouter à ces préparations, le fait que 144 officiers militaires rebelles avaient fini leur formation dans un Etat voisin et avaient déjà rejoint les forces négatives de la sous-région.
Le Burundi d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier, ce ne sont pas les bruits de bottes qui vont l’ébranler car parmi ses filles et fils, il y a beaucoup de patriotes n’en déplaise aux ventriotes et leurs financiers néo-colons habitués à pêcher en eaux troubles. Comme dit dans la fable de Lafontaine « le chat se fit moine », le subterfuge d’infiltration des taupes dans la bergerie n’a pas fonctionné.
Plus c’est osé, plus c’est gros et plus ça passe espérait-on, mais un malin est malin ½, même ceux qui s’étaient mis en marge de la politique avaient pris du service pour les besoins de la cause, d’un autre côté, on avait pris les mêmes pour recommencer, encore une fois, les mêmes causes provoquent toujours les mêmes effets en l’occurrence des désillusions et des faux espoirs. Aujourd’hui certains sont entrain de verser des larmes de crocodiles.
L’encre du gouvernement putschiste mort-né n’a pas encore séché tout comme les larmes de tristesse de celui qui croyait, dur comme fer, qu’il allait enfin occuper un poste politique digne de ce nom à savoir celui de porte-parole de ce gouvernement putschiste. A force d’attendre ou l’espoir fait vivre que penser ? Un grain de sable a saboté les rouages de cette ingénieuse machinerie. Qui l’eut cru ?
Les Burundais n’aiment pas les plats de la veille réchauffés par des revenants, ce ne sont pas les manœuvres sédatives en cours qui vont tromper leur vigilance car ils savent que ces néo-colons n’ont pas dénoué les cordons de la bourse pour rien. Surtout, ce ne sont pas ceux qui font l’apologie de la violence qui l’emporteront car la divine providence nous apprend que celui qui prône l’épée périra par l’épée. Le Burundi plie mais ne rompt pas.
Sije nohahera, il était une fois…
Ruvyogo Michel