Le gouvernement congolais se dit optimiste sur l’application des résolutions issues du mini-sommet sur la situation sécuritaire à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) tenu à Addis-Abeba, ce 17 février, en marge de la 36e Assemblée générale de l’Union Africaine, écrit Actualité.CD.
Selon le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, la particularité de ces assises est que les rebelles du M23 seront notifiés en ce qui concerne notamment leur retrait des zones occupées.
« Nous avons constaté qu’il n’y a pas eu d’application par rapport à nos premières décisions. Cette fois-ci, on a décidé que le président angolais Joao Lourenço et le facilitateur Uhuru Kenyatta vont recevoir les commandants du M23 pour leur communiquer ces résolutions ».
Kinshasa espère que les rebelles vont se retirer d’ici le 30 mars conformément au récent plan de retrait publié à la suite de la réunion des chefs des armées des pays de l’EAC.
Il rappelle que le discours porté par le Rwanda sur la crise dans l’Est de la RDC est mensonger : « Les FDLR ne sont pas même plus de 2000, d’après le rapport de leurs propres services. Ils ne représentent pas, donc, une menace particulière pour le Rwanda. De toute façon, nous sommes engagés à combattre les forces négatives y compris les FDLR ».
Le mini-sommet tenu à Addis-Abeba ce 17 février a ordonné le cessez-le-feu immédiat à l’est de la RDC, la réinstallation des déplacés et le rapatriement des réfugiés congolais se trouvant en Ouganda et au Rwanda.
ONU : 2,25 milliards de dollars pour les victimes de la guerre dans l’est de la RDC
Les Nations unies devront mobiliser un montant record de 2,25 milliards de dollars cette année pour faire face au déplacement massif de personnes dans l’est de la République démocratique du Congo suite à une offensive des rebelles du M23 depuis l’année dernière, a déclaré Bruno Lemarquis, coordinateur des Nations unies pour la RDC, ce 22 février.
Il a fait savoir, dans un communiqué, que 2,25 milliards de dollars sont nécessaires pour résoudre cette crise, confie The East African. « Aujourd’hui, la RDC compte 5,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, le plus grand nombre sur le continent africain. La grande majorité des besoins humanitaires ciblés se trouvent dans les quatre provinces orientales du pays, Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Kasaï ».
Selon The East African, en 2022, l’ONU avait prévu de dépenser 1,88 milliards de dollars pour la RDC. Seulement 48 % de ce montant a été utilisé, atteignant seulement 5 millions sur 8,8 millions de personnes ciblées.
Rwanda : Les Etats-Unis accusent Kigali de déployer illégalement des troupes en RDC
Dans un communiqué publié ce 22 février, les Etats-Unis accusent le Rwanda de déployer des troupes en République démocratique du Congo. Washington demande à Kigali d’adhérer aux initiatives régionales de paix en retirant son soutien aux groupes armés en RDC, confie The East African.
« Nous réitérons notre appel au Rwanda pour qu’il cesse de soutenir le groupe armé M23 et retire ses troupes de la RDC pour faciliter la mise en œuvre de ces engagements conformément au calendrier approuvé lors du mini-sommet de l’EAC du 17 février », indique le communiqué du Département d’Etat américain.
Il appelle toutes les parties à condamner les discours de haine et travailler de toute urgence pour prévenir la violence ethnique : « Nous appelons à la mise en œuvre rapide des résultats du mini-sommet de l’EAC du 17 février, des processus de Luanda et de Nairobi, en particulier du communiqué du mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ».
En marge du récent sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le président rwandais Paul Kagame a indiqué que son pays est prêt à jouer son rôle dans la recherche de la paix, mais pas en portant le fardeau des autres.
« Il n’y a pas de leçons à donner au Rwanda sur le sens de la paix. Ceux d’entre nous qui ont lutté pour la paix connaissent son prix. Nous avons plus besoin de paix que de minerais ».
Lors du sommet de la semaine dernière à Addis Abeba, les Etats-Unis ont envoyé la secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines Molly Phee. Elle a rencontré les dirigeants régionaux João Lourenço de l’Angola, Félix Tshisekedi de la RDC, Kagame du Rwanda, le président kényan William Ruto et le ministre ougandais des Affaires étrangères Jeje Odongo.
Ouganda : Des manifestations contre l’homosexualité se multiplient
Le conseil des musulmans d’Ouganda a appelé, ce 24 février, les musulmans aux manifestations pacifiques pour exprimer leur désaccord contre l’homosexualité. Il a demandé à tous les dirigeants musulmans, les radios et les télévisions, d’enseigner sur la lutte contre l’homosexualité, écrit Daily Monitor.
L’appel de l’Islam est venu après que le Conseil des confessions religieuses d’Ouganda ait publié une déclaration, exprimant sa préoccupation quant à la promotion croissante de l’agenda des homosexuels dans le pays.
Selon le vice-mufti, cheikh Muhammad Warsaw, l’objectif principal de ces manifestations est de sensibiliser et de renforcer le rôle des chefs religieux dans cette lutte contre l’homosexualité. Il salue la décision de l’Eglise anglicane d’Ouganda de se détacher de l’Eglise d’Angleterre qui a approuvé relations homosexuelles.
Pour lui, il est nécessaire de mettre l’accent particulier sur les zones ciblées par les homosexuels, en particulier les écoles. Et de conseiller aux parents de ne pas envoyer leurs enfants dans les écoles à régime d’internat.
Kenya : Ouverture d’une enquête sur les allégations de harcèlement sexuel dans les entreprises britanniques de thé
Les législateurs kényans ont mis en place une commission chargée d’examiner les allégations d’abus sexuels de travailleuses dans les plantations de thé appartenant à deux entreprises britanniques, comme révélé dans une investigation de BBC, ce 20 février.
Selon la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Gladys Shollei, la commission enquêtera sur les allégations et fera un rapport dans deux semaines.
« Cela rappelle que l’esclavage existe toujours dans ce pays. On ne peut pas expliquer comment un homme a violé des femmes dans les plantations de thé pendant 30 ans et rien n’a été fait », a déploré la députée Beatrice Elachi.
« Je suis préoccupée par les allégations de comportement épouvantable faites dans ce documentaire. Les abus et l’exploitation sexuels n’ont pas de place dans la société », a fait savoir Jane Mariott, ambassadeur du Royaume Uni au Kenya.
Le documentaire de BBC a révélé des abus sexuels généralisés faites aux femmes par leurs superviseurs en échange d’opportunités de travail dans deux plantations de thé appartenant aux sociétés britanniques James Finlay et Unilever.
Des femmes interrogées ont déclaré avoir été imprégnées et infectées du VIH par les auteurs, mais aucune suite n’a été donnée à leurs plaintes, confie The East African.
Selon The Citizen, plus de 70 femmes travaillant dans les plantations de la vallée du Rift au Kenya témoignent avoir été abusées sexuellement par leurs superviseurs pendant des années.
Les deux sociétés ont rassuré qu’elles enquêtaient sur les allégations et ont immédiatement suspendu les personnes impliquées dans ces actes.
Par Egide Harerimana (Iwacu)