EAC : Vers la mise en place de la Constitution pour la confédération politique

Selon le communiqué du secrétariat général de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) de ce 20 mars, les consultations nationales pour la rédaction de la Constitution de l’EAC pour la confédération politique devrait reprendre dans les Etats membres de l’EAC. Le Kenya s’apprête à tenir les sessions en mai 2023.

Les experts constitutionnels de la région chargés de rédiger la constitution de la fédération politique de l’EAC s’apprêtent à tenir des consultations avec diverses parties prenantes dont la société civile, les dirigeants locaux, les leaders d’opinion et le monde des affaires pour recueillir leurs points de vue sur quel genre de confédération politique ils souhaitent pour l’EAC.

Le secrétaire général de l’EAC, Peter Mathuki, lors d’une réunion avec le président des experts constitutionnels, Benjamin Joses Odoki, a fait savoir que le secrétariat de l’EAC s’est engagé à accélérer le processus et s’efforce de tenir les consultations publiques dans tous les Etats partenaires de l’EAC au cours des deux prochaines années.

Pour Peter Mathuki, la fédération politique est le but ultime de l’intégration régionale de l’EAC : « Nous faisons des progrès significatifs dans le marché commun, l’union douanière et l’union monétaire. L’accélération du processus vers une fédération politique est essentielle ».

« Les experts ont identifié les parties prenantes à consulter, les thématiques à orienter la consultation, l’élaboration d’un dossier d’information pour la sensibilisation du public, le processus de rédaction de la Constitution ainsi qu’un programme de consultations publiques dans tous les Etats membres », a indiqué Benjamin Joses Odoki, Président des experts constitutionnels de l’EAC.

Selon lui, les experts ont également élaboré un cadre théorique d’une confédération politique à la suite d’une analyse approfondie de l’intégration régionale conformément au traité, protocoles, lois et rapports de l’EAC.

Les consultations publiques se sont aussi tenues au Burundi (janvier 2020) et en Ouganda (avril-mai 2021), mais ont été reportées en raison des mesures de confinement imposées dans toute la région suite à la propagation du Covid-19.

RDC : Remaniement ministériel, Kamerhe et Bemba dans le gouvernement

Un remaniement du gouvernement de la République démocratique du Congo a été annoncé ce 23 mars, maintenant en fonction le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, mais redessinant l’équipe ministérielle à neuf mois de la prochaine présidentielle.

Selon Actualité.CD, parmi les nouvelles nominations du gouvernement figure, l’ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République Centrafricaine avant d’être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.

« Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RDC, aux prises avec des violences armées depuis près de 30 ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 ».

Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022, est aussi nommé au rang de vice-Premier ministre chargé de l’Economie.

Nord-Kivu : Le déploiement de la force régionale continue malgré l’accalmie

Les troupes ougandaises seront déployées à la fin de ce mois de mars à Rutshuru dans le cadre de la force régionale de l’EAC. Les émissaires de l’armée ougandaise (UPDF) l’ont signifié, ce jeudi 23 mars, à Goma après une rencontre avec le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, confie Actualité.CD.

« Nous venons apporter notre contribution à l’EAC, aux populations du Nord-Kivu et de la RDC en général pour le retour de la paix dans l’Est du pays. Tous les groupes armés doivent rendre leurs armes pour que la paix revienne », a dit le colonel ougandais Mike Walaka.

Selo Actualité.CD, les troupes ougandaises seront déployées à Kiwanja, Rutshuru-centre et sur l’axe Mabenga, en plein parc des Virunga. Des zones entièrement sous contrôle des rebelles du M23.

« Nous sommes tous des Africains, nous avons besoin de la paix sans laquelle il n’y aura pas de développement. Les peuples vont continuer de souffrir s’il n’y a pas la paix. Nous demandons aux populations du Nord-Kivu de nous prêter main forte dans notre mission. Travaillons ensemble pour qu’il y ait la paix dans les zones où nous serons déployés et ailleurs », a indiqué l’officier ougandais.

Selon The East African, l’Ouganda va déployer 1 000 soldats à l’est de la RDC. Et de rappeler que l’Ouganda avait déjà plus d’un millier de soldats sur le sol congolais dans le cadre des opérations conjointes « Shujaa » avec les forces congolaises contre les islamistes ADF dans les territoires de Beni et Irumu.

Retour des déplacés

Les troupes burundaises récemment déployées à l’est de la RDC dans le cadre de la force régionale (EACRF) ont maintenant pris le contrôle des zones clé précédemment occupées par les rebelles du M23 dont Sake, Karuba, Mushaki et Kirolirwe, écrit The East African.

« Le M23 s’est retiré de Sake, Karuba, Mushaki, Neenero, Kirolirwe, Kibirizi, Mweso et des zones adjacentes conformément à la décision du mini-sommet des chefs d’Etat de l’EAC du 17 février à Addis-Abeba, marquant une étape importante dans le retrait progressif en cours », lit-on dans le communiqué de la force régionale de l’EAC (EACRF).

Le déploiement de la force régionale et le retrait de M23 ont entraîné un retour important des personnes déplacées dans leurs foyers. Cela a aussi facilité l’assistance humanitaire dans certaines zones et a ouvert la principale voie d’approvisionnement de Sake à Kitchanga en passant par Kirolirwe.

Selon Actualité.CD, la population civile retourne progressivement à Sake, à environ 27 km de Goma (Nord-Kivu).

Tanzanie : Cinq morts suite au virus Marburg

Le ministère de la Santé a confirmé, ce 21 mars, une épidémie à virus de Marburg à Bukoba dans la province Kagera au nord-ouest de la Tanzanie, quatre jours après l’apparition d’informations faisant état d’une « maladie potentiellement contagieuse » dans le district, tuant cinq personnes, dont un agent de santé, qui ont développé des symptômes de fièvre, de vomissements, de saignements provenant de diverses parties du corps et d’insuffisance rénale, confie The Citizen.

La Tanzanie a déclaré une épidémie à virus Marburg

Suite à l’épidémie, le gouvernement a décidé de renforcer les mesures de santé publique pour contenir l’épidémie et prévenir davantage sa propagation locale et internationale.

A tout point d’entrée (aéroport, poste-frontière ou port), la température corporelle de tous les voyageurs sera vérifiée. Toutes les personnes souffrant de fièvre seront être empêchées de voyager à l’intérieur et à l’extérieur du pays jusqu’à ce qu’elles aient l’autorisation de l’autorité sanitaire : « Ceux qui présentent des signes et des symptômes seront testés et traités dans des structures sanitaires désignées ».

La maladie à virus de Marburg est une fièvre hémorragique virale. Les symptômes comprennent de la fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires, des éruptions cutanées, des maux de gorge, de la diarrhée, des vomissements, des douleurs à l’estomac, des douleurs thoraciques et des saignements. Souvent mortel, il n’existe aucun traitement spécifique ou vaccin approuvé pour la maladie à virus de Marburg.

Rwanda : Le gouvernement « très préoccupé » par un éventuel génocide au Kivu

S’adressant aux membres du Forum consultatif national des organisations politiques, ce 23 mars, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, a déclaré que certains acteurs internationaux sont catégoriques et ne veulent pas reconnaître l’éminent génocide contre les Congolais rwandophones dans l’est de la RDC, malgré plusieurs rapports et preuves mettant en évidence les faits, écrit The New Times.

« Reconnaître le génocide va de pair avec la responsabilité de l’empêcher. La raison pour laquelle certains acteurs internationaux hésitent à reconnaître un génocide planifié en RDC est que cela est suivi par la responsabilité d’intervenir et de l’arrêter. Ils esquivent cette responsabilité, mais nous continuons à leur rappeler ».

En novembre 2022, la conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu, a condamné l’escalade de la violence dans l’est de la RDC qui, pour elle, fait « signe d’avertissement » dans une région qui a connu un génocide : « La violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d’éclater en un génocide dans le passé ».

Kenya : Les confessions religieuses appellent au dialogue entre William Ruto et Raila Odinga

Les Evêques catholiques appellent les Kényans à renoncer aux manifestations

Dans un communiqué de presse de ce 22 mars à la veille du mois sacré du Ramadan, les chefs religieux musulmans ont appelé au dialogue entre le chef de l’opposition Raila Odinga et le président William Ruto.

« Ils continuent d’amplifier la rhétorique politique qui conduit de plus en plus de gens à la désillusion. Sans aucun doute, la tension qui en résulte, qui augmente au fil des jours, se traduira par l’anarchie », a souligné Hassan Ole Naado, président du Conseil suprême des musulmans du Kenya. Il a, en outre, exhorté les dirigeants politiques du pays à atténuer leurs propos et à résoudre leurs problèmes au niveau politique.

A Mombasa, les dirigeants musulmans ont aussi appelé à une trêve entre les deux dirigeants. « Nous exhortons les organisateurs et les dirigeants des manifestations prévues à repenser leur décision, car cela pourrait interférer avec cette période de Ramadan.

Le mois sacré retient les fidèles des actes et des désirs qui perturbent la paix dans la société. C’est un mois que les musulmans réfléchissent et se tournent vers Dieu », a indiqué Cheikh Mohamed Khalifa, Secrétaire du Conseil des Imams du Kenya.

Selon Nation, la Conférence des Evêques catholiques du Kenya (KCCB) a aussi appelé, ce 22 mars, le président William Ruto et l’opposant Raila Odinga à dialoguer pour résoudre l’impasse qui a conduit aux manifestations de ce 20 mars.

« Nous implorons et demandons à notre président de tenir sa promesse de s’asseoir et d’écouter Odinga ainsi que d’autres dirigeants. Nous invitons également Odinga à accepter le dialogue pour le bien du pays », a fait savoir Mgr Martin Kivuva, président de la KCCB.

Selon Nation, les Evêques catholiques condamnent l’usage de la force par la police lors des manifestations de 20 mars : « Les blessures et la perte d’une seule vie coûtent beaucoup trop cher. La vie des Kényans compte. Nous exhortons la police à faire preuve de retenue dans de telles occasions et les exhortons à ne pas utiliser de balles réelles et une force excessive ».

Ils exhortent les Kényans à renoncer aux manifestations. Pour eux, les manifestations ne résolvent pas les problèmes : « Le fait qu’il soit légal de manifester ne doit pas en faire une raison pour paralyser le pays, ni dégénérer en une prise de pouvoir forcée d’un gouvernement légitime. Nous devons nous laisser guider par la loi et non par nos propres perspectives individuelles ».

Après les manifestations de ce 20 mars, Raila Odinga a annoncé que des manifestations contre le gouvernement continueront tous les lundis et jeudis à partir de la semaine du 27 mars.

Par Egide Harerimana (Iwacu)