Le secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé du maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a indiqué ce 7 juin, lors d’une visite en République démocratique du Congo (RDC), que les casques bleus devraient se retirer de ce pays « le plus rapidement possible », mais de manière responsable, écrit The East African.
Il a également averti que la RDC devait intensifier sa propre réponse aux groupes armés pour éviter de créer un « vide sécuritaire qui serait fatal ». Lacroix reconnaît la « frustration » contre l’ONU et le niveau d’insécurité qui reste alarmant, mais a rappelé que de fausses rumeurs circulent également souvent sur les casques bleus.
Selon lui, des milliers de personnes déplacées dans l’est de la RDC bénéficient d’une protection « presque exclusivement » des troupes de l’ONU : « Ces personnes exhortent souvent la Monusco à rester ».
Pour lui, l’ONU, répondant à la demande des autorités congolaises, souhaite se retirer « le plus rapidement possible » : « La transition devait se faire de manière progressive et responsable. Il faut une montée en puissance des services de l’Etat ».
D’après Actualité.CD, la mission de l’ONU avait déjà fermé ses bureaux dans certaines régions du pays, notamment au Kasaï et au Tanganyika pour se concentrer sur l’Est du pays où les violences font encore rage.
« La date limite du départ définitif, il n’y en a pas qui soit définie. La Monusco a pour vocation de partir, mais un départ responsable conformément aux différents paramètres indiqués qui me semblent recueillir l’agrément des autorités avec lesquelles nous nous sommes entretenus », a fait savoir Jean-Pierre Lacroix.
Pour lui, il y a des conditions pour le départ de la Monusco dont notamment la diminution du risque sécuritaire, la diminution massive de l’impact des activités des groupes armés et la montée en puissance des forces de défense et de sécurité de l’Etat.
Selon The East African, la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC (Monusco) est l’une des plus coûteuses au monde, avec un budget annuel d’environ 1 milliard de dollars. Il est présent dans le pays depuis 1999 et compte actuellement environ 16 mille militaires.
L’ONU fait objet de vives critiques en RDC, où de nombreux Congolais accusent les casques bleus d’être incapables d’empêcher la violence. Des dizaines de personnes ont été tuées lors de manifestations anti-ONU l’année dernière.
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, avait instruit, l’année dernière, son gouvernement de diligenter une réunion avec la Monusco en vue de « réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ».
Ouganda : Le président Museveni testé positif au Covid-19
Le président ougandais Yoweri Museveni a contracté le Covid-19 après que l’un des trois tests passés, ce 7 juin, devienne positif pour le coronavirus. « Ce matin, je me sentais comme si j’avais un rhume. J’ai fait un test Covid rapide qui s’est révélé négatif.
Cependant, mes échantillons ont été prélevés pour une analyse plus approfondie. L’un était négatif et l’autre positif. Donc, je suis un suspect de Corona au moment où je parle », a fait savoir Yoweri Museveni, lors de son discours à la nation ce 7 juin au terrain de Kololo à Kampala.
La secrétaire permanente au ministère de la Santé, Diana Atwine, aussi médecin personnel de Museveni, a plus tard indiqué que le président est en « bonne santé » : « Le président a été testé positif au Covid-19 ce 7 juin. C’était après avoir développé de légers symptômes grippaux. Cependant, il est en bonne santé et continue d’exercer ses fonctions normalement tout en respectant les procédures opérationnelles standard ».
Selon The East African, depuis le pic de la pandémie de Covid-19 en 2020, le président Museveni, 78 ans, porte toujours un masque tout en gardant une distanciation sociale en public. Vacciné contre la maladie, il est souvent assis seul et à distance lors des rencontres avec des visiteurs.
D’après Daily Monitor, Museveni dit avoir été « très prudent avec le Corona », mais qu’il avait récemment abandonné les masques, car ils lui causaient des allergies aux yeux et à la gorge.
Pendant les événements de l’Etat en Ouganda, les invités sont souvent tenus de faire le test Covid-19, ce que l’opposition décrit comme des « dépenses inutiles ».
Avant le discours à la nation de ce mercredi, le chef de l’opposition Mathias Mpuuga avait demandé aux législateurs de boycotter l’événement du président Yoweri Museveni, déplorant un gaspillage de l’argent des contribuables sur les tests Covid-19, écrit The Independent.
Cette critique repose sur le fait que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, le mois dernier, la fin de Covid-19 en tant qu’urgence sanitaire publique de portée internationale.
Kenya : L’opposition menace de reprendre des manifestations contre la loi budgétaire
Le chef de l’opposition kényane Raila Odinga, a présenté ce 7 juin ce qu’il a qualifié de « dernière objection » aux mesures d’augmentation des recettes contenues dans le projet de loi budgétaire 2023-2024, prévoyant l’appel à une action de masse nationale si ce projet de loi est adopté, écrit Nation.
« Ce projet de loi est un sabotage économique. Si Ruto insiste sur ce projet de loi, ce pays entrera en pleine récession. Ce projet de loi nécessite et doit faire face à une résistance féroce », a indiqué le chef de l’opposition kényane. Il dénonce le retrait des subventions sur les produits de première nécessité et l’augmentation des taxes sur les mêmes produits.
Il a contesté aussi la taxation des produits pharmaceutiques et des médicaments en les retirant du statut zéro au statut d’exonération fiscale. Et de fustiger l’augmentation des taxes sur les petites entreprises.
« Les jeunes travailleurs qui cherchent à gagner leur vie en tant que créateurs de contenu et influenceurs sur les médias sociaux sont frappés d’une retenue à la source punitive de 15% ».
Raila Odinga a déploré aussi que ce projet de loi aille imposer une hausse d’impôt de 316 % sur les produits de beauté : « L’industrie de la beauté est un employeur majeur, en particulier pour nos femmes et nos filles qui n’ont pas pu trouver de travail ailleurs. Des millions de jeunes hommes et femmes gagnent leur vie dans les salons. Ces entreprises risquent la fermeture et d’autres devront licencier des employés au cas où ce projet de loi serait approuvé ».
Selon The Star, le vice-président Rigathi Gachagua a indiqué ce 8 juin que tous les membres de Kenya Kwanza (coalition présidentielle) soutiennent le projet de loi budgétaire proposé par le gouvernement du président William Ruto : « La seule personne contre le projet de loi est le chef de l’opposition, Raila Odinga. Si vous voyez Raila s’opposer à quelque chose, sachez que c’est une bonne chose ».
Tanzanie : près de 10 mille milliards et demi de shillings pour rembourser la dette nationale
Le gouvernement a alloué la somme colossale de 10.480 milliards de shillings au remboursement de la dette nationale au cours de l’exercice budgétaire 2023-2024.
Le montant représente une augmentation de 15 % par rapport aux 9 100 milliards de shillings que le Parlement avait approuvés pour rembourser les prêts contractés par le gouvernement auprès de diverses sources au cours de l’exercice 2022-2023, confie The Citizen.
La commission parlementaire chargée du budget se dit satisfaite du rythme de paiement de la dette du gouvernement : « Nous conseillons cependant au gouvernement de veiller à ce que tous les prêts qu’il acquiert soient dépensés dans des projets de développement pour profiter mieux à l’économie tanzanienne ».
Le ministre des Finances et de la Planification fait savoir que l’une des priorités de son ministère pour le prochain exercice budgétaire est de faciliter la collecte d’un total de 40 800 milliards de shillings de recettes : « Les 10 480 milliards de shillings à dépenser pour la dette signifient que 25 % des recettes seront dépensées pour le remboursement de la dette nationale ».
Selon The Citizen, la dette nationale de la Tanzanie s’élevait à environ 97 000 milliards de shillings fin avril 2023.
Rwanda : Le tribunal de l’ONU déclare Kabuga, suspect de génocide, « inapte » à être jugé
Le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux de la Haye, aux Pays-Bas, a statué, ce 6 juin, que Félicien Kabuga est inapte à participer de manière significative à son procès, confie The New Times.
Lors de l’audience, les juges ont déclaré vouloir « adopter une procédure qui ressemble le plus possible à un procès », mais sans possibilité de condamnation : « Cela garantirait le respect de ses droits tout en atteignant les objectifs de la cour ».
Pour Doris Picard Uwicyeza, conseillère technique principale au ministère de la Justice, cette décision est décevante, mais était prévisible : « Des tribunaux internationaux si éloignés des réalités des communautés auxquelles ils sont censés rendre justice ne peuvent pas expliquer comment une personne sénile a pu échapper à la justice dans une série d’opérations complexes ».
Selon The New Times, des activistes luttant contre le déni et le révisionnisme du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda ont exprimé leur consternation et leur frustration face à cette décision selon laquelle le suspect de génocide Félicien Kabuga est inapte à participer à son procès.
La Fondation Yolande Mukagasana rappelle au tribunal de l’ONU que le génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda « est un crime contre l’humanité » qui n’a pas de date d’expiration : « La justice pour le génocide contre les Tutsis n’est pas seulement pour les victimes ou les survivants. Le monde a besoin de justice pour le génocide perpétré contre les Tutsis afin qu’il veille avec détermination à ce que le génocide ne se passe plus jamais, nulle part ».
Félicien Kabuga a été arrêté à Paris en 2020 après des décennies de cavale. Il est l’un des derniers suspects de génocide à faire face à la justice, avec 62 condamnations par ce tribunal à ce jour.
Par Egide Harerimana (Iwacu)