« En janvier 2024, nous allons lancer un nouveau programme de coopération à hauteur d’environ 150 millions d’euros, dont la moitié en aide bilatérale. C’est-à-dire directement en appui à la politique nationale en travaillant directement dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et l’éducation tant professionnelle que post-fondamentale. Donc, c’est un appui direct, a souligné l’ambassadeur Michael Wimmer.
Cette déclaration a été faite ce jeudi 23 novembre lors de la conférence de presse dans le cadre de la célébration de la Fête du Roi des Belges et du 10e anniversaire de l’accession au trône de S.M. le Roi Philippe. Pour rappel, un an avant son accession au trône, le roi Philippe, alors Prince, et la Princesse Mathilde ont visité le Burundi. « C’est un signe de l’importance qu’il accorde à la région en général et le Burundi en particulier », a insisté M. Wimmer.
Selon l’ambassadeur, il s’agit du 1er programme de coopération depuis 2010 à la suite de la brouille diplomatique de 2015. Cet accord qui s’étendra sur 5 ans permettra, entre autres, la création de 7000 emplois. Ce programme a été négocié de manière étroite entre le Burundi et la Belgique pour qu’elle réponde aux priorités du Burundi. « Ce n’est pas un programme belge, mais belgo-burundais. Nous signerons un accord dans les prochaines semaines. Nous avons eu récemment un atelier de validation en présence du ministre des Affaires étrangères ».
Un dialogue renforcé
D’après l’Ambassadeur Wimmer, ce programme de coopération est un signe d’un réchauffement des relations diplomatiques entre le Burundi et le Royaume de Belgique. Les relations entre la Belgique et le Burundi, a fait savoir le diplomate, sont basées sur des valeurs. Si les relations se sont améliorées, ajoute-t-il, c’est par la valeur de dialogue. « Il y a eu des avancées en matière de sécurité, de droit de l’homme et d’ouverture qui nous ont poussés à renforcer le dialogue ».
Il a rappelé que le Burundi et la Belgique ont une longue histoire de coopération depuis l’indépendance. Il a évoqué également « la période difficile de 2015 », qui a fait que la coopération cesse. Mais la Belgique est restée sur terrain.
Interrogé sur le fait que la Belgique soutient toujours le mécanisme de rapporteur spécial des droits de l’homme au Burundi, Michael Wimmer a été clair. Pour lui, leurs relations sont basées sur des valeurs communes : les droits de l’homme, l’Etat de droit et le multilatéralisme. « La Belgique n’est pas la seule a voté le mécanisme du rapporteur spécial. Je pense que ce que nous souhaitons tous est l’amélioration de la situation des droits humains que ce soit au Burundi ou en Belgique ».
Pour Michael Wimmer, l’important est le respect des droits humains. « Il est vrai que le Burundi a choisi à ne pas coopérer avec le rapporteur spécial, ce qui est une décision souveraine. Il ne m’appartient pas de la critiquer, mais en tout cas, mon souhait est de renforcer les échanges en général entre les mécanismes internationaux et le Burundi pour avancer vers une meilleure protection des droits humains ».
Il a tenu à saluer les engagements répétés du président de la République en faveur des droits humains. C’est important a dit l’Ambassadeur Wimmer, qu’un chef de l’Etat déclare publiquement son attachement aux droits de l’homme.
Par jeremie Misago (Iwacu)