« Nous avons traversé l’année dans le deuil de nos enfants, nos mamans, nos frères et sœurs, victimes d’une attaque terroriste dont la planification a été préparée de fond en comble dans le pays voisin, le Rwanda », a-t-il déclaré.
« Nous sommes d’autant plus stupéfaits du fait que ce pays voisin, le Rwanda, recrute les terroristes dans le camp des réfugiés de Mahama, les entraine, les entretient et les arme, faisant obstruction aux lois internationales en matière de la protection des réfugiés », a-t-il ajouté.
Selon le chef de l’Etat, il est écœurant de savoir que le commandement de ce groupe qui se trouve à Kigali collabore étroitement avec le commandement de l’armée rwandaise dans la planification des attaques terroristes.
De notre part, a-t-il tenu à souligner devant ces diplomates, le Burundi est un pays réputé depuis belle lurette d’entretenir des bonnes relations de voisinage.
A aucun moment de l’histoire, a-t-il expliqué, le Burundi n’a été accusé d’agression envers un pays quelconque, au contraire il appui dans le sens de restaurer la paix là où le besoin se fait sentir.
« Dans cet esprit d’entretenir un bon voisinage, nous avons œuvré sans relâche pour harmoniser nos relations avec le Rwanda, et avons initié une série de dialogue pour trouver un consensus par des voies pacifiques ».
Et de regretter : « Les efforts diplomatiques déployés depuis plus de 3 ans et renforcés à travers diverses rencontres au plus haut sommet et au niveau de nos équipes techniques, les négociations pour l’extradition du cerveau du groupe terroriste Red Tabara pour qu’il soit traduit devant la justice, tous ont été vains ».
Selon le président de la république, Evariste Ndayishimiye, la partie rwandaise a su nous aveugler par de faux espoirs, par des promesses vaines emmaillées d’hypocrisie.
« Vous êtes nos témoins »
Aujourd’hui, fait-t-il savoir, nous vous tenons à témoins, et nous vous invitons à joindre les vôtres pour s’opposer à la violation des prescrits de la Charte de l’Union Africaine et l’Accord cadre pour la paix, la sécurité́ et la coopération pour la RDC et la région.
Le chef de l’Etat a appelé ces diplomates à la rescousse afin de ’’plaider pour l’extradition de ce groupe terroriste, et de condamner tout ce qui trouble la quiétude de la région, voire même la prise de sanctions contre les auteurs de ces agressions terroristes et leurs sponsors’’.
De notre part, a-t-il promis, nous restons engagés à pourvoir un environnement propice pour la cohésion de nos deux peuples en attente de l’extradition du cerveau de ce groupe terroriste afin d’écarter ce danger qui nous divise.
« Nous osons espérer que le Rwanda ne continuera pas à sacrifier les relations de bon voisinage au profit du cerveau d’un groupe terroriste sans aucun avenir politique », a-t-appelé.
D’après le chef de l’Exécutif burundais, il n’y a pas de développement sans paix. « Le Burundi est fermement engagé à apporter sa pierre à l’édifice de la paix dans la région et dans le monde, particulièrement dans le cadre de l’EAC et de la CEEAC ».
En ma qualité de Président du mécanisme de suivi de la mise en œuvre de l’Accord cadre, a-t-il rappelé, j’interpelle tous les gouvernements signataires de cet accord à être de véritables acteurs de la paix en œuvrant sans relâche pour le maintien de la paix et la stabilité́ dans la région.
Face aux effets du changement climatique, le chef de l’Etat en appelle à des actions collectives pour pallier aux conséquences qui touchent directement la sécurité alimentaire, la santé humaine, tout en restreignant le développement socio-économique.
Dans ce contexte, interpelle-t-il, nous en appelons à la solidarité internationale pour le transfert de technologies et l’appui au développement de l’économie verte dans les pays moins développés car l’Afrique qui est le moins contributeur à la pollution est la plus victime des aléas climatiques.
Selon lui, il y a un risque imminent que les mesures collectives de prévention restreignent le développement économique des pays africains par l’interdiction d’exploitation de certaines ressources naturelles qui sont à même de booster les économies.
« Il faut aligner vos actions sur la Vision Burundi 2040-2060 »
Le chef de l’Etat, se dit confiant quant à l’avenir du pays : « Nous avons les bases solides et tout le potentiel nécessaire pour porter le Burundi à un autre niveau de croissance et nous sommes sur un bon élan ».
D’après lui, les citoyens burundais ont compris que le seul ennemi qui les guette est la pauvreté et le meilleur moyen de le vaincre est de la combattre ensemble par un dur labeur.
Dans ce contexte, argue-t-il, nous nous attelons particulièrement à fixer les bases solides de développement orienté vers la Vision 2040-2060. « Nous avons mobilisé tous les citoyens pour s’approprier de cette vision en commençant par le développement du secteur primaire et secondaire afin d’exploiter nos ressources naturelles et les transformer ».
Le chef de l’Etat affirme que ’’grâce aux multiples efforts pour multiplier la production, le pays parvient à assurer la sécurité alimentaire à plus de 80%’’. « Et nous sommes confiants que bientôt on atteindra 100% et même au-delà ».
Le président Evariste Ndayishimiye a informé ces diplomates qu’il compte organiser une table ronde afin de partager sa Vision Burundi 2040-2060 et leur permettre de s’en approprier pour mieux aligner leurs actions aux priorités du Gouvernement.
Un clin d’œil aux potentiels investisseurs : « Le Burundi est un pays encore vierge qui offre beaucoup d’opportunités d’investissements. Nous vous invitons à venir exploiter ces opportunités, dans des cadres de partenariats gagnants-gagnants afin de cheminer ensemble vers les horizons du Burundi Émergent en 2040, et développé en 2060 », a-t-il conclu avent de lever son verre.
Par Abbas Mbazumutima (Iwacu)