Les travaux de lancement technique du PRODER ont vu la présence de tous les acteurs et les parties prenantes à l’exécution dudit programme qui sont en entre autres, les cadres du MINEAGRIE, qui assurera la tutelle de ce programme, les gouverneurs des 12 provinces d’intervention, les jeunes entrepreneurs et les représentants des coopératives ainsi que les organisations non-gouvernementales.
Les bénéficiaires potentiels seront des jeunes femmes et des jeunes hommes ruraux ayant l’âge compris entre 15 et 35 ans, exerçant essentiellement une activité agropastorale ou similaire, avec bien sûr, un potentiel entrepreneurial.
Financé à hauteur de 79 millions de USD par le FIDA, dont 7.067 millions de USD par le gouvernement du Burundi, le PRODER avait été lancé officiellement le 10 novembre dernier.
Ntiranyibagira Côme, coordonnateur national du PRODER, a fait savoir que le but de cet atelier était de partager et d’échanger sur les objectifs majeurs du programme et les résultats attendus. « Le programme sera exécuté par différents acteurs, il faut donc que chacun comprenne le fondement du programme afin d’apporter sa pierre à l’édifice », a-t-il précisé. Et de poursuivre que son objectif global est de promouvoir des entreprises rurales dans le but d’accroître la production et la productivité et surtout de réduire le chômage chez les jeunes.
Le coordonnateur du PRODER a confié que parmi les principales missions du PRODER y figure aussi la prospection des marchés d’écoulement, un défi majeur que les jeunes entrepreneurs ruraux rencontrent. « L’étude du marché est un paramètre important pour le succès de toute entreprise. Parmi les actions prévues, il y aura aussi à fournir des informations sur les différentes potentialités offertes par les marchés tant locaux qu’étrangers », a-t-il martelé.
Dagmawi Habte Sélassié, directeur pays du FIDA au Burundi, a insisté sur l’importance de promouvoir et développer l’entrepreneuriat rural, en particulier chez les jeunes. « Pour que le Burundi soit prospère et émergent, il faut que les jeunes, eux aussi, prospèrent ». Il a tenu à préciser que l’entrepreneuriat rural est aussi une solution au développement durable et que les modèles d’entreprises peuvent résoudre les problèmes de chômage.
Pour le directeur pays du FIDA au Burundi, cet atelier de démarrage technique consistait aussi à étaler des outils nécessaires pour mener des réflexions sur la conception du PRODER afin de le contextualiser aux réalités sur le terrain, qui sont en entre autres le chômage chez les jeunes et la pauvreté dans les ménages ruraux.
Un programme bien ficelé
Les bénéficiaires potentiels saluent les objectifs et les missions du programme. Ndayiragije Cyriaque, patron d’une usine de production des aliments pour les poissons en commune Gihanga, témoigne l’importance de ce programme.
« Le PRODER nous permettra d’identifier les entreprises débutantes et celles ayant manifestement du potentiel, pour les accélérer et les remorquer ». Un appui qui, selon lui, sera bénéfique dans l’augmentation de la production et dans la création de l’emploi. « La plus-value de ce programme est que les entreprises vont acquérir des connaissances et accroître la qualité de leur offre, pouvant répondre correctement aux besoins des clients », renchérit ce jeune entrepreneur.
Bénéficiaire d’un programme visant l’employabilité des jeunes (PRODEFI-EJR), M. Ndayiragije s’est engagé à améliorer la qualité de ses prestations et aider les autres entreprises à devenir des entreprises solides. « Je ne suis pas le seul, nous avons un réseau de jeunes incubateurs en agri business, nous allons renforcer les autres et les aider à avoir de nouvelles connaissances pour accélérer et avancer tous ensemble vers la prospérité », révèle-t-il.
Niyongabo Yves est directeur d’une usine de fabrication de miel dans la province de Kayanza. Lui, il trouve que le PRODER vient pallier aux divers défis auxquels fait face le secteur de l’entrepreneuriat rural des jeunes. Des défis qui sont, principalement liés au manque de marché d’écoulement des produits, à l’insuffisance d’équipements de production ainsi qu’à des conflits divers.
Il a, par la suite, affirmé que ce programme sera d’une grande utilité pour les jeunes entrepreneurs, mais aussi pour toute catégorie d’entrepreneurs surtout ceux du monde rural, dans l’agribusiness. « Des jeunes vont se développer, et s’acquitter des impôts et taxes et ramener aussi des devises à travers les exportations », confie Niyongabo Yves.
D’où son appel lancé à l’endroit de tout individu ayant un âge compris entre 15 et 35 ans, en particulier ceux qui résident dans la zone d’intervention du PRODER, de répondre massivement aux activités qui se tiennent bientôt, de s’approprier et de penser déjà à la pérennisation des acquis au bout de sa mise en œuvre. « Le PRODER a un délai d’exécution. C’est pour cela que j’interpelle tous les jeunes bénéficiaires à travailler assidûment pour l’intérêt général de leurs communautés et surtout l’envol de leurs entreprises ».
Le pouvoir public mène la danse
« Du côté du gouvernement, le MINEAGRIE, qui est le ministère de tutelle, réitère l’engagement et la détermination à veiller à ce que les objectifs puissent contribuer à la vision de la Plus Haute Autorité du Burundi qui sera un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060 », dixit Nimubona Christian, directeur général de l’Environnement, des Ressources en Eaux et Assainissement au MINEAGRIE.
Toutefois, il a fait appel à la participation effective de tous les acteurs et parties prenantes à l’exécution du PRODER, afin d’atteindre les objectifs définis. Et de rappeler que l’objectif de développement du PRODER est de promouvoir un écosystème viable, équitable et inclusif à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux.
« L’exécution du PRODER nécessitera le concours de tout un chacun, et vos compétences se verront solliciter. Je vous invite, ainsi, à prendre part au dialogue, à renforcer la collaboration, la synergie et la complémentarité », a exhorté M. Nimubona. Il interpelle la population ciblée et visée par les actions du programme à profiter de cette opportunité pour développer et renforcer la résilience économique.
Nimubona Christian n’a pas manqué d’apprécier les appuis des partenaires au développement qui ne cessent d’accompagner les programmes initiés par le gouvernement du Burundi, en particulier le FIDA, qui finance le PRODER.
Le conseiller du gouverneur en charge du développement dans la province de Gitega, quant à lui, s’est engagé à faire un suivi régulier des bénéficiaires. « Ce programme est très intéressant, car il aidera dans la promotion des jeunes et dans l’augmentation de la production », dira Sabukunze Serges. Il affirme que ce programme vient pallier aux défis multiples rencontrés par les jeunes entrepreneurs ruraux.
Avec une durée d’exécution de sept ans, le PRODER va travailler avec 85 mille bénéficiaires (jeunes et femmes) répartis dans 12 provinces : Bubanza, Cibitoke, Kayanza, Ngozi, Muyinga, Karusi, Gitega, Muramvya, Ruyigi, Rutana, Makamba et Bururi.
Par La Rédaction (Iwacu)