Mr Rwasa et son CNL doivent clarifier leur jeu politique : démocratique ou guerrier ?

SECURITE, POLITIQUE

A la veille des élections de 2020 des voix s’élèvent, des spéculations plus farfelues les unes que les autres se suivent et embrouillent les esprits mêmes des plus érudits en politique burundaise, à propos des rêves secrets de Mr Rwasa et son CNL ou tout simplement, quelle action sommes-nous appelés à vivre ou à endurer (selon le cas) sous la conduite de ce politicien dont l’essentiel de la mobilisation de ses acolytes se passe en nocturne et jamais au grand jour. Les Burundais ainsi que tous ceux qui sont épris de paix, de bonne volonté et partisans de la concorde pacifique dans les cités ont le droit d’exiger à cette personnalité publique un minimum de clarification quant à son action politique.

Faire de la politique en toute discrétion c’est de loin différent d’œuvrer en clandestinité nocturne surtout que légalement rien ne l’y contraint. C’est aussi légitime pour les citoyens paisibles d’avoir le sentiment d’inquiétude face à cette réalité d’activités nocturnes du CNL, quand on connaît le passé belliqueux et pas toujours tendre du patron de cette nouvelle formation, ses anciens compagnons qui s’en sont écartés ne cessent d’en témoigner.

Cependant, nous sommes d’avis que tout le monde a droit au bénéfice du doute, lui y compris, mais compte tenu de l’enjeu politique national qui doit continuer à être garanti dans un climat apaisé et serein, une clarification de sa part quant à sa ferme, intime conviction, pour le combat démocratique rassurerait les Burundais qui commencent à se demander s’il jouera uniquement et rien que le jeu démocratique, et, permettrait à ce que les inquiétudes, des uns et des autres, s’envolent pour laisser place à une future compétition politique saine, dynamique et ouverte.

A tort ou à raison, beaucoup de nos concitoyens lui prêtent des intentions belliqueuses et qu’il ne serait pas du tout intéressé par le jeu démocratique et que cela serait la raison pour laquelle la plupart des réunions du CNL se passent clandestinement la nuit à l’abri des regards indiscrets, qu’il serait en train de préparer des actions de déstabilisation à grande échelle dans tout le pays, que donc à la veille des élections ça va chauffer, surtout qu’il aurait signé des accords secrets avec les autres forces négatives dans la sous-région qui viseraient le remodelage des frontières héritées de la colonisation.

Que compte-t-il réellement faire ? Qui a raison ? Qui a tort ? Quoi penser ? La réponse ne peut que venir du concerné en personne. Sortir de son mutisme par une déclaration politique, un communiqué du CNL ou tout autre moyen qu’il jugerait opportun serait de nature à mettre de l’eau dans le vin des va-t’en guerre, dissiperait les doutes de l’opinion publique quant à son engagement politique et renforcerait le processus démocratique au Burundi au détriment du courant rétrograde qui soutient l’ordre ancien, d’avant 1993.

Au jour d’aujourd’hui, avec les nouvelles technologies de la communication et de l’information, personne ne peut plus s’imaginer qu’il peut se construire une tour d’ivoire et agir en toute opacité car tôt ou tard tout finit par se savoir. Tous les grands hommes actuels le savent et c’est pourquoi, de nos jours les personnalités politiques s’expriment publiquement sur tous les sujets afin d’encadrer et de cadrer les opinions, le but étant d’éviter les dérives liées aux interprétations erronées et aux fausses intentions qu’on peut leur prêter par inadvertance ou par omission.

Mr Rwasa croyez-vous réellement aux vertus de la démocratie, au pouvoir issu des élections, au pouvoir obtenu par le peuple et pour le peuple ou comptez-vous faire la guerre comme la large opinion qui se répand ? A vous la parole.

Ruvyogo Michel

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