Colonialisme : le Burundi réclame 43 milliards de dollars de compensation

Le Burundi a confirmé, par la voix du président du Sénat, Reverien Ndikuriyo, sa demande de pardon et de compensation financière – de l’ordre de 43 milliards de dollars (environ 36 milliards d’euros) – pour les torts causés par les colons allemands et belges durant la période allant de 1896 à 1962, a rapporté vendredi l’agence de presse économique Bloomberg.

Le Burundi, désormais dirigé par le président Évariste Ndashyimiye, souhaite aussi que Berlin et Bruxelles restituent des archives et des objets « volés » au cours de la même période, a indiqué jeudi M. Ndikuriyo devant les sénateurs réunis dans la nouvelle capitale politique du pays, Gitega (centre).

En 2018, le Sénat burundais avait désigné un groupe d’experts comprenant des historiens et des anthropologues pour évaluer l’impact du colonialisme pour ce petit pays d’Afrique centrale.

Des demandes similaires avaient déjà été émises fin juillet par le parlement burundais lors d’une « retraite » organisée à Gitega.

Les autorités burundaises réclament ces compensations en invoquant les « travaux forcés, les peines cruelles, inhumaines et dégradantes », comme le fouet et la prison, infligés à la population pendant la période coloniale.

Royaume multiséculaire de la région des Grands Lacs, le Burundi a été une ancienne colonie allemande à partir de 1890 avant d’être placé sous tutelle belge après la Première Guerre mondiale et jusqu’à son indépendance du Rwanda en juillet 1962.

Un historien burundais et chercheur à l’université de Lausanne (Suisse), Aloys Batungwanayo, a affirmé vendredi que nombre des défis auxquels le pays est confronté trouvent leur origine dans un arrêté pris par le roi Albert 1er classant la population en trois groupes ethniques.

Source: Belga