Les USA n’ont pas condamné le putsch contre les institutions au Burundi. Encore moins la Belgique, la France, les Pays Bas ou la Suisse. Le contraire aurait surpris. Ils sont cohérents dans leur détermination à écarter violemment Nkurunziza du pouvoir, et ainsi casser le pouvoir de la majorité hutue. Ce n’est pas Nkurunziza ou Ndadaye qui sont des problèmes. Mais cette marée humaine qui se rue vers les travaux communautaires, se détourne des aides qui n’ont jamais favorisé le développement du Burundi. Ce qui a fait dire à un diplomate africain à Bujumbura que malgré les efforts de Nkurunziza dans la lutte contre le terrorisme international, il est traité comme Bashar El Assad de Syrie! « Si les USA ont déclaré reconnaître Nkurunziza comme chef d’Etat du Burundi après l’échec du putsch, ce n’est pas un soutien mais une conséquence logique du retournement de la situation! Et il faut noter que les menaces sont demeurées les mêmes: respect de l’accord d’Arusha selon l’interprétation que les Occidentaux en font sur la question du mandat exceptionnel de 2005 à 2010. Nkurunziza doit se préparer à une lutte sans merci des puissances occidentales. S’il fléchit, il est perdu. »

Au lendemain de l’échec du putsch, ce qui interpelle le plus, c’est le cynisme de ceux qui, hier, descendaient dans les rues, monopolisent la parole sur les plateaux de télévisions internationales et deversaient des cris de joie sur les réseaux sociaux pour saluer le putsch et demander à la communauté internationale de qualifier le putsch de libération du peuple! L’échec a provoqué la consternation. Du jamais vu en Afrique? Pas vraiment car beaucoup d’exemples de coup d’ Etat militaires sont rapportés dans les histoires de cette marche pénible et souvent sanglante des peuples africains vers la prise en mains de leurs destins.

Tout a commencé après l’annonce de la reddition des putschistes. Les activistes de la société civile se sont exprimés sur les médias internationaux pour minimiser l’impact du putsch. Et pourtant, leurs déclarations sont bien conservées et sont sans équivoque! Et les voilà qui tentent de sortir du bourbier en enfonçant le clou contre ceux qui étaient hier les libérateurs. Mais ça ne marche pas. Car des preuves de complicité entre les putschistes, les activistes et certains responsables des médias privés sont accablantes. Le coup d’Etat militaire était fomenté derrière l’insurrection. C’est un fait têtu.

Arrêtons-nous sur les arguties de Gratien Rukindikiza pour tourner le putsch en comédie. D’abord, Rukindikiza a publié sur son blog un texte saluant le putsch. Il se vantait de ce coup d’Etat et saluait le courage et la personnalité des généraux de l’ancienne rébellion CNDD-FDD et des EX-FAB. Il rappelait que le général Niyombare était un homme exceptionnel, qui avait accepté de perdre le poste stratégique de chef des renseignements burundais pour s’opposer à Nkurunziza. Donc un opposant farouche pour ne pas dire un ennemi juré de Nkurunziza. Paradoxalement, Rukindikiza affirme que le coup d’Etat est une création de Nkurunziza! Un peu d’honnêteté monsieur Rukindikiza.

Pour s’efforcer de convaincre, Rukindikiza affirme que le général Prime Niyongabo ( chef d’état major) et le ministre de la défense étaient dans le coup. C’est fort possible pour Gaciyubwenge car il est présenté comme très ami avec le général Cyrille Ndayirukiye. Mais c’est de l’injure à la personnalité de Prime Niyongabo de chercher à le mettre dans le panier des putschistes. Tout ça pour l’accuser de trahison envers les putschistes? Une chose est certaine: le putsch a été préparé par les inconditionnels de Pierre Buyoya et ceux-ci ont intéressé les mécontents du CNDD-FDD dont Niyombare fait partie. Cela explique d’ailleurs pourquoi les camps militaires utilisés sont ceux-là mêmes qui étaient utilisés pour consommer des putschs dans le passé. Ce fut le cas du putsch contre Jean Baptiste Bagaza et contre Melchior Ndadaye à titre d’illustration. Même mode operandi, sauf que la donne de la restructuration des forces de défense et de sécurité a joué les troubles fête. Cyrille Ndayirukiye l’a reconnu: » Nous nous sommes heurtés à une très forte détermination des forces loyalistes à défendre Nkurunziza. L’armée est inféodée. » Tout était dit. Sans compter avec l’imagination abondante des monstres qui préparent l’enfer aux Burundais!

Rukindikiza affirme que Prime Niyongabo devait sensibiliser les commandants des régions militaires. Cela n’a jamais été le cas dans l’histoire des coups d’Etat militaires au Burundi. Le bataillon para et le onzième bataillon blindé exécutaient les ordres et une fois le coup d’Etat consommé, des émissaires étaient envoyés aux commandants des régions militaires pour les rallier au fait accompli. Car le coup d’Etat se prépare et s’exécute en secret.

Rukindikiza déclare que la ministre rwandaise des affaires étrangères a exigé la présence de Nkurunziza au sommet de Dar es salaam. En quelle qualité? C’est un mensonge éhonté. S’il avait au moins parlé du ministre tanzanien, puisque c’est la Tanzanie qui assure la présidence de l’EAC! Il y a une volonté terrible de nuire chez Rukindikiza. Il faut être un monstre comme lui pour tenter de qualifier de comédie un acte aussi grave que la tentative de renversement des institutions d’un Etat. Mais c’est au niveau des faits qu’il faut démentir et confondre les mensonges de Gratien Rukindikiza.

Il affirme que les putschistes n’avaient pas de moyens pour prendre la radio télévision nationale. C’est faux. Après la proclamation de la destitution de Nkurunziza sur les ondes d’une radio privée, les putschistes ont vite autorisé la reprise des émissions de la RPA avec même la diffusion vers l’intérieur du pays. Car ils savaient que la RTNB était bien gardée et que les combats pouvaient durer. Ils comptaient sur un ralliement des commandants des régions militaires. Une fois que l’explosion de joie qui gagnait la capitale allait se répandre dans tout le pays grâce aux commentaires des journalistes, les partisans de Nkurunziza devaient se décourager et ne pas tenter de résister. Pendant ce temps un groupe de militaires putschistes s’approchait de la RTNB pour dire aux militaires qui y étaient positionnés de laisser faire. Ils se son heurtés aux tirs nourris. C’est pourquoi les putschistes ont mené une première attaque d’envergure contre la RTNB. Ce fut un échec. Ils se sont repliés. Et sont revenus avec des moyens plus destructeurs. Ceux qui habitent la capitale ont été témoins des combats forts et d’une détermination des deux côtés. On n’oublie pas de signaler les cris de joie des partisans des putschistes quand la RTNB a cessé d’émettre. Les médias internationaux ont alors rapporté que la RTNB venait de tomber. Ce fut une joie de courte durée car quelques heures plus tard, la RTNB a repris ses émissions avec une déclaration du chef d’état major de l’armée. Rukindikiza en veut à mort au chef d’état major pour son opposition très active au putsch. Mais c’est du côté des militaires loyalistes que nous attendons les récits de cette mise en échec du putsch.

Rukindikiza écrit que le coup d’Etat a été récupéré par Nkurunziza. Encore un mensonge de très mauvaise foi. Quand il y a un coup d’Etat, le pays chute dangereusement dans la catégorie des pays très fragiles. Nkurunziza s’efforce toujours de prouver au monde que le pays est en paix, que les personnes circulent librement sur tout le territoire et que le processus électoral doit se poursuivre. Les manifestations violentes qui etaient en cours dans certains quartiers de Bujumbura visaient à donner une image d’un pays à feu et à sang. Le putsch a consommé l’imposture. Ce n’est pas à l’avantage de Nkurunziza. Un président renversé lors d’un sommet à l’étranger, c’est une humiliation indescriptible. Son sort est celui d’un chef déchu, aux abois.

Rukindikiza fait semblant d’oublier que le coup d’Etat a fait beaucoup de morts. Les généraux ex-FAB qui ont participé au putsch sont des militaires très proches de Buyoya. Et Rukindikiza est un ancien militaire des FAB. Il est présenté par une certaine opinion comme un traître qui a vendu Ndadaye dont il était officier d’ordonnance. Pendant les manifestations, on le voyait intervenir sur les plateaux de télévisions internationales pour combattre Nkurunziza. Il organise la collecte des fonds pour financer l’insurrection au Burundi. Il est présenté comme un être très cynique. Donc toujours égal à lui même!

Un proche de Nkurunziza qui a souhaité l’anonymat est d’avis que ceux qui minimisent le putsch jouent de la diversion. « Ils veulent empêcher la répression d’un crime combien meurtrier et dangereux pour toute une nation. Ils veulent semer la confusion et ainsi, trouver une voie pour les Occidentaux pour s’en prendre à Nkurunziza comme ce fut le cas des assaillants de Cibitoke avec les allégations d’exécutions sommaires. Vous vous souvenez que le Burundi a été attaqué par un groupe armé mais ce qui a retenu l’attention des Occidentaux, ce sont les rapports de Human Rights Watch et les accusations des activistes! Nkurunziza ne va plus se laisser faire. Il appelle le peuple à se défendre contre le complot. Le putsch a échoué. C’était sans pitié et jamais un jeu d’enfants. Nous savons que d’autres plans visant à sacrifier des Tutsis dans certaines parties du pays seraient en préparation pour réaliser les accusations de génocide. Ce n’est pas non plus exclu que des mercenaires soient recrutés pour éliminer physiquement le président Nkurunziza. C’est ce qui serait sous – entendu dans l’avertissement du président Obama.  » Pour dire en peu de mots que la lutte continue. Implacable.

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