Côté burundais, des produits comme le riz, l’huile de palme, le poisson sec “ndagala”, les fruits et surtout le café et les minerais sont emballés dans des sacs puis enrôlés dans des sachets en plastiques et déposés sur la rivière Kanyaru, qui coule entre le Burundi et le Rwanda. Observée dans la commune Busiga, province Ngozi, cette pratique illicite est appelée “gutibura”. A l’inverse, sont envoyés vers le Burundi des jus, du lait et des pommes de terre.
Depuis un certain temps, s’observe un trafic illicite de différents produits à la frontière burundo-rwandaise de Kanyaru-haut dans la commune Busiga, province Ngozi. Ce trafic profite à nombreux fraudeurs: des produits comme le riz, l’huile de palme, le haricot, le poisson sec, les fruits, le café, les minerais, l’essence, les jus, le lait et les pommes de terre font des va-et-vient entre les deux pays en flottant sur la Kanyaru.
Ces produits sont d’abord emballés dans des sacs, puis enroulés dans des sachets en plastique qui assurent une certaine étanchété, avant d’être transportés jusqu’à un monticule qui domine la rivière avant d’etre déposés sur la Kanyaru qui coule vers le Rwanda. Une opération qui commence avec le début de la soirée jusqu’à l’aube. Comme les garde-frontières ne couvrent pas toute la frontière, les trafiquants s’engouffrent dans des brèches et envoient sur les eaux leurs marchandises. “On compte par jour plus d’une vingtaine de sacs coulés de part et d’autre de la frontière” indique notre source.
“Ce trafic a déjà enrichi beaucoup de fraudeurs. On trouve beaucoup de maisons luxueuses appartenant aux commerçants trafiquants. Le centre de Mparamirundi à 6 km de la frontière est également très développé. On y trouve des maisons, des voitures, et d’autres biens plus luxueux appartenant aux commerçants fraudeurs qui pratiquent la pratique de” poursuit notre source bien avise. Il ajoute également que ce phénomène est difficile à contrôler.
“C’est du passé”
Malgré les témoignages de la population, officiellement cette pratique n’existe plus selon l’administration, qui précise que “cela fait 4 ans que cette pratique a été complètement abolie, à la faveur des relations devenues froides entre le Burundi et Rwanda.” Avant la crise de 2015, “les fraudeurs se faufilaient parmi les voyageurs au niveau de la zone neutre et il était difficile de les arrêter” dixit l’officier responsable du poste frontière de Kanyaru-haut.
Du côté de l’OBR, “on se félicite de la diminution sensible de cette pratique, car le niveau des recettes a significativement augmentée depuis”, les chiffres n’ayant toutefois pas été communiqués, les différentes sources confirment que cette pratique a sensiblement diminué au niveau de cette frontière.
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Tags: Kanyaru, Rwanda
Author: Jean-Bosco Ndayiragije